Évoquant la nature de ces pressions lors d’une interview mardi 10 septembre accordée la télévision libanaise d’information al-Mayadeen, F. Bakr a déclaré que la majorité des avocats et des juges participant au procès contre Israël ont été soumis à des pressions et à des menaces et leurs téléphones ont été piratés. Selon lui, Israël a menacé le procureur général actuel du tribunal avec ses enfants, et a menacé de sanctions Fatou Bensouda, ex-procureure et adressé des menaces à son mari.
Le travail de la CPI est entravé par les États pourvoyeurs de fond qui menacent de saper ses enquêtes en réduisant leurs contributions dans son budget, a-t-il déploré aussi.
Par ailleurs, F. Bakr a critiqué la loi adoptée par la Chambre des représentants américaine, qui permet d’imposer des sanctions à la CPI si elle enquête ou poursuit des personnes protégées par Washington ou ses alliés. « La loi approuvée par le Congrès stipule que les États-Unis ont le droit d’attaquer La Haye si un mandat d’arrêt est émis contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, est une affaire extrêmement dangereuse », a déploré le conseiller juridique de la CPI.
Récemment le site Axios a révélé que le ministère israélien des Affaires étrangères a envoyé une missive secrète à son ambassade à Washington et à ses consulats dans plusieurs Etats américains, leur demandant d’œuvrer de concert avec des législateurs américains sur le plan fédéral, avec les gouverneurs et les organisations juives pour faire pression sur l’Afrique du sud pour lui faire changer de politique à l’encontre d’Israël.
En outre, F. Bakr a révélé qu’il était interdit à la CPI d’utiliser des satellites et d’entrer dans la bande de Gaza afin de mener une enquête sur le massacre perpétré par l’entité sioniste dans la nuit de lundi à mardi à al-Mawasi à Khan Younes, au sud de la bande de Gaza. Il a évoqué un autre obstacle majeur qui entrave le bon déroulement de la plainte en indiquant que « seulement une personne à la Cour pénale internationale suit le dossier asiatique, y compris la question palestinienne ».
Mardi, Karim Khan, procureur général de la CPI a demandé à la Chambre préliminaire de la Cour de délivrer « de toute urgence » les mandats d’arrêt qu’il réclame à l’encontre de Benjamin Netanyahu et de Yoav Gallant, son ministre de la Défense, outre Yahya Sinwar, chef du Hamas. K. Khan, qui avait déposé sa demande de mandats d’arrêt en mai, a déclaré que ces mandats étaient nécessaires en raison de la « criminalité en cours ». Il avait écrit dans sa soumission à la Chambre préliminaire que les mandats d’arrêt sont nécessaires pour s’assurer que les cibles des mandats « n’entravent pas ou ne mettent pas en danger l’enquête ou les procédures judiciaires, empêchent la poursuite de la commission des crimes allégués et/ou la commission d’autres crimes du Statut de Rome ».