Les médias israéliens ont commenté cette opération, la qualifiant de « très grave incident ». Il est à noter que cette opération héroïque intervient au moment où l’agression israélienne se poursuit contre les villages et les camps de la Cisjordanie en plus de la guerre génocidaire contre Gaza.
En réaction, les comités de la Résistance en Palestine ont salué cette opération et l’ont considérée comme « une réponse naturelle aux crimes de l’ennemi sioniste et à sa guerre génocidaire et aux meurtres quotidiens perpétrés contre notre peuple en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ». Elles ont également salué le « héros qui a mené cette opération », appelant « tous les jeunes de la Palestine à suivre sa voie, capable de dissuader l’ennemi et les colons ».
Par ailleurs, l’armée d’occupation israélienne a affirmé la mort de deux soldats et la blessure de 7 autres, suite au crash d’un hélicoptère militaire qui tentait de secourir un soldat blessé à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Selon les médias israéliens, l’hélicoptère appartient à l’unité 669 de l’armée israélienne. Il s’est écrasé mardi soir à Gaza, en raison d’un « défaut technique ». « Il s’agit d’un désastre majeur pour l’armée de l’air. C’est la première fois qu’un hélicoptère Black Hawk de l’armée de l’air s’écrase. Ce type d’hélicoptère est censé être très sûr et solide », a indiqué Or Heller, correspondant des affaires militaires de la 13ème chaîne israélienne.
Cinq Palestiniens sont tombés en martyre et plusieurs autres ont été blessés, mercredi à l’aube, suite à une frappe aérienne menée par un avion d’occupation israélien qui a visé un groupe de citoyens près de la mosquée Tawheed dans la ville de Tubas, en Cisjordanie. Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses équipes ont pu récupérer les corps de cinq martyrs du lieu du bombardement, tandis que les forces d’occupation continuent d’empêcher les ambulances d’atteindre le reste des blessés, a rapporté l’agence Wafa.
Cette agression s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’escalade lancée par les forces d’occupation contre la ville de Tubas, qui a connu une incursion massive de l’occupation dans ses périphéries et ses quartiers aux premières heures de l’aube. Cette incursion s’est accompagnée d’intenses vols d’avions de reconnaissance et d’hélicoptères à basse altitude au-dessus du gouvernorat. Les forces d’occupation ont assiégé l’hôpital gouvernemental turc Tubas, dans la banlieue nord de la ville, fermant les routes qui y mènent et empêchant les ambulances d’atteindre l’hôpital. Elles ont également renforcé leur présence militaire autour de la ville.
Les agressions de l’occupation ne se sont pas limitées à la ville de Tubas, puisque des sources locales ont rapporté que les forces d’occupation ont ensuite pris d’assaut la localité de Tammoun, au sud-est de Tubas, dans le cadre de ce qui semble être une agression à grande échelle contre le gouvernorat.
Mardi soir, les forces d’occupation ont pris d’assaut la ville de Tulkarem et ses deux camps, tuant deux citoyens et blessant dix autres. L’armée israélienne a imposé un couvre-feu dans la ville de Tubas en Cisjordanie, mercredi, d’après des responsables locaux, tout en forçant au déplacement des dizaines de familles à Tulkarem, dans le cadre d’une opération militaire de grande envergure dans la région. Des dizaines de familles palestiniennes ont été contraintes par les forces israéliennes de fuir leurs maisons à Tulkarem.
« Des dizaines de familles ont été forcées par l’armée d’évacuer leurs maisons pour les transformer en positions militaires et déployer des tireurs d’élite sur leurs toits », a déclaré Faisal Salameh, vice-gouverneur. Il a ajouté que plusieurs maisons avaient été perquisitionnées, que des téléphones portables avaient été saisis et que des habitants avaient été arrêtés pour être interrogés. « L’armée israélienne continue de détruire les infrastructures du camp de réfugiés de la ville », a-t-il déclaré, accusant les militaires de transformer le camp en « un lieu impropre à la vie ».
Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré avoir perdu le contact avec cinq de ses médecins dans le camp après leur interpellation par l’armée israélienne.
La tension est vive en Cisjordanie depuis l’offensive militaire dévastatrice menée par Israël contre la Bande de Gaza ; offensive qui a fait plus de 41 000 morts, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre de l’année dernière. Selon le ministère de la Santé, près de 700 personnes ont été tuées et plus de 5 700 autres blessées par les tirs israéliens en Cisjordanie.
Cette escalade fait suite à l’avis historique rendu le 19 juillet par la Cour internationale de justice (CIJ), qui a déclaré illégale l’occupation des terres palestiniennes par Israël depuis des décennies et a exigé l’évacuation de toutes les colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Gaza sous cloche
A signaler aussi qu’un convoi de plusieurs agences onusiennes, dont l’agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) « a été arrêté par les forces israéliennes » au point de contrôle d’al-Rachid alors qu’il avait toutes les autorisations nécessaires, a assuré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Sans raison, ils ont donc été bloqués à un poste de contrôle israélien et la situation s’est envenimée. Des coups ont même été tirés alors que ces camions se dirigeaient vers le nord de Gazaafin de vacciner les enfants gazaouis contre la polio. Il s’agissait d’ailleurs d’une urgence, puisque la maladie, qui avait disparu du territoire palestinien, a refait surface dans les campements de réfugiés.
Mais au lieu de cela, les hommes de l’ONU ont été arrêtés et les soldats israéliens ont demandé à emmener deux membres du personnel palestinien parmi l’équipe de douze personnes pour les interroger. Or, cela est contraire au règlement de l’ONU. « Ils ont été détenus pendant près de sept heures à un checkpoint de l’armée israélienne, malgré le fait que la route du convoi avait été coordonnée en avance avec le système en vigueur des forces armées israéliennes. Il y a eu un face-à-face pendant lequel des tirs de semonce ont été tirés par les soldats israéliens. Et il y a eu, un moment, un effort avec des véhicules renforcés israéliens pour essayer de bloquer les mouvements des voitures onusiennes », selon S. Dujarric. Pour débloquer la situation, les responsables ont exceptionnellement laissé les soldats interroger leurs collègues sous leur contrôle. Mais l’ONU dénonce le manque de coordination, de plus en plus fréquent, entre le commandement israélien et ses unités sur le terrain. « La conduite des forces israéliennes sur le terrain met les vies de notre personnel en danger », a déclaré le porte-parole, déplorant un événement qui est « le dernier exemple en date des dangers et entraves inacceptables » aux opérations humanitaires dans le territoire palestinien.
Fin août, un véhicule du Programme alimentaire mondial avait reçu plusieurs balles à un autre point de contrôle de l’armée israélienne à Gaza. Et ce n’était pas la première fois que des véhicules de l’ONU étaient touchés par des tirs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre.
A signaler aussi qu’au moins 14 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées, mercredi, lors du bombardement d’une école gérée par l’ONU et abritant des civils déplacés dans le centre de la Bande de Gaza, a indiqué le bureau des médias du gouvernement palestinien. Certains membres du personnel de l’UNRWA figurent parmi les victimes, a ajouté le bureau dans un communiqué, sans préciser leur nombre.
La Défense civile palestinienne a indiqué que plusieurs femmes et enfants figuraient parmi les victimes de cette attaque qui visait l’école al-Jaouni, dans le camp de réfugiés de Nuseirat. Il s’agit de la cinquième attaque lancée par l’armée israélienne contre la même école depuis le 7 octobre 2023, dans le cadre de son offensive contre la Bande de Gaza, a indiqué le service. L’école abrite plus de 5 000 civils déplacés à Gaza, selon les autorités locales.
« Il s’agit du 47e massacre commis par l’armée israélienne, au cours de sa guerre génocidaire, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, où vivent plus de 250 000 personnes », a déclaré le bureau des médias. Plus de 18 écoles et centres d’hébergement ont été attaqués par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Nuseirat depuis le 7 octobre dernier. En outre, on signale 9 martyrs, dont 3 enfants, suite à un bombardement israélien contre une maison à Jabalia.
Israël prend systématiquement pour cible les installations civiles, notamment les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte, dans le cadre de l’offensive en cours sur la Bande de Gaza. Selon les règles de la guerre, cibler de telles installations civiles peut être constitutif de crime de guerre. Le mois dernier, au moins 100 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lors d’une frappe israélienne sur l’école Al-Taba’een dans la ville de Gaza, où plus de 6 000 personnes déplacées avaient trouvé refuge.
Le ministère de la Santé de Gaza a déploré, mercredi, soit au 341ᵉ jour de guerre depuis le 7 octobre « 41 084 martyrs et 95 029 blessés ». Selon la même source, « l’occupation israélienne a commis 4 massacres dans différentes zones de la Bande de Gaza au cours des 24 dernières heures, causant la mort de 64 Palestiniens et la blessure de 104 autres ». Par ailleurs, « plusieurs victimes restent piégées sous les décombres et sur les routes, sans possibilité d’être secourues par les ambulances et les équipes de protection civile », en raison des restrictions imposées par les forces israéliennes, précise-t-on encore.
Avec le soutien inconditionnel des États-Unis, Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, qui a déjà entamé son onzième mois, causant des dizaines de milliers de tués et de blessés parmi la population palestinienne, dont la plupart sont des femmes et des enfants, en plus de 10 000 personnes toujours portées disparues, sur fond d’énormes destructions et d’une famine qui a déjà coûté la vie à plusieurs enfants.
Appels au calme
Le Qatar a appelé mercredi la communauté internationale à faire preuve de « courage et de volonté politique » pour mettre fin à la guerre qu’Israël mène actuellement contre la bande de Gaza.« La mise en place d’un système international fiable de protection des droits de l’homme exige que la communauté internationale fasse preuve de courage et d’une véritable volonté politique pour sortir du silence et assumer ses responsabilités juridiques et éthiques », a déclaré Jawhara bint Abdulaziz Al Suwaidi, représentante permanente adjointe de la délégation permanente de l’État du Qatar à Genève, lors de la 57e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU tenue dans la ville suisse.
Cela implique « d’intervenir activement pour mettre fin à l’agression contre la Bande de Gaza, de mettre fin à l’occupation israélienne et de fournir la protection nécessaire au peuple palestinien qui est confronté à un génocide sous les yeux de tout le monde », a-t-elle ajouté. « Il est nécessaire de mettre en place un système qui respecte l’humanité de toutes les personnes de manière égale et qui affirme que les droits de l’homme s’appliquent à tous, indépendamment de la race, du sexe, de la couleur ou de la religion », a poursuivi la responsable qatarie.
Depuis Le Caire, le Raïs égyptien a appelé, le même jour, à ce que l’Europe exerce des pressions pour parvenir à un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza. S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier, Abdelfattah Al-Sissi a souligné qu’il était important que les pays européens fassent pression pour parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza. Il a également affirmé que son pays rejetait le recours d’Israël à la faim comme arme contre les Palestiniens.
L’Égypte, le Qatar et les États-Unis tentent depuis des mois de parvenir à un accord entre Israël et le Hamas afin de garantir un échange de prisonniers et un cessez-le-feu et de permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans la Bande de Gaza. Mais les efforts de médiation ont été bloqués en raison du refus du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de donner suite aux demandes du Hamas visant à mettre fin à la guerre.