Ethiopie

La première visite, lundi, d’une délégation du gouvernement éthiopien dans la capitale de la région du Tigré, cible le rétablissement de la confiance entre les partis en conflit. Le rapprochement progresse avec notamment la reprise des vols d’Ethiopian Airlines vers Mekele. Il reste maintenant à mettre en œuvre les promesses encore non tenues de l’accord de paix de Pretoria.

Au bout de cinq jours de discussions, gouvernement éthiopien et forces tigréennes ont signé samedi une déclaration commune sur la mise en œuvre de l’accord de cessation des hostilités signé le 2 novembre à Pretoria. Réunies à Nairobi, les deux parties s’engagent notamment à permettre le retour de l’aide humanitaire pour tous ceux qui en ont besoin, au Tigré et aussi dans les régions voisines de l’Afar et de l’Amhara.

Au lendemain de la signature, en Afrique du Sud, d’un accord de « cessation des hostilités » entre le gouvernement éthiopien et les autorités du Tigré, la communauté internationale salue, pour reprendre les termes du gouvernement britannique, « le choix de la paix ». Mais tout parait fragile dans cette partie du monde.

En Éthiopie, la guerre civile persiste. Si l’armée fédérale et la coalition pro-gouvernementale du Premier ministre Abiy Ahmed ont annoncé avoir avancé depuis deux semaines, forçant les rebelles tigréens à se replier, ces derniers viennent de lancer une contre offensive dans le nord de la région Amhara. Résultat : la ville de Lalibela, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, a été reprise, dimanche, par les soldats tigréens

Les efforts diplomatiques se poursuivent pour tenter de trouver une issue à la guerre qui déchire l’Éthiopie. Jeffrey Feltman, envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique, a entamé jeudi une nouvelle tournée devant le conduire tour à tour à Abou Dhabi, Ankara et Le Caire, pour plaider une issue négociée au conflit.

Addis-Abeba assure, lundi 6 décembre, avoir repris les villes de Dessie et Kombolcha, deux agglomérations de plus de 200 000 habitants. Alors que les rebelles tigréens du TPLF se trouvaient à 180 km de la capitale Addis-Abeba, il y a dix jours, ils ont entamé un retrait vers la région du Tigré. Le parti tigréen du TPLF a qualifié ce retrait de « réajustement territorial ».