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J. Feltman en tournée : Washington au secours d’Addis-Abeba.

Les efforts diplomatiques se poursuivent pour tenter de trouver une issue à la guerre qui déchire l’Éthiopie. Jeffrey Feltman, envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique, a entamé jeudi une nouvelle tournée devant le conduire tour à tour à Abou Dhabi, Ankara et Le Caire, pour plaider une issue négociée au conflit.

À tous, l’envoyé spécial américain vient délivrer le même message : il n’y a pas de solution militaire au conflit qui déchire l’Éthiopie. Le choix des pays visités au cours de cette tournée est d’ailleurs éloquent.
Les Émirats arabes unis tout d’abord, dont des sources diplomatiques affirment qu’ils aident l’Éthiopie à recevoir des drones chinois, en organisant un pont aérien entre les deux pays. La Turquie ensuite, qui elle aussi apporte un soutien militaire au Premier ministre éthiopien à travers des livraisons de drones, démenties par Ankara, mais là aussi confirmées par de nombreuses sources. Et l’on sait le rôle crucial qu’ont joué les frappes aériennes dans le récent recul des rebelles tigréens. Plus généralement, les exportations turques en Éthiopie dans les domaines de la défense et de l’armement ont explosé cette année, passant de 200 000 à 51 millions de dollars.
Enfin, de l’autre côté de l’échiquier, Le Caire entretient une inimitié de longue date avec le régime éthiopien en raison de la menace que le barrage de la Renaissance fait peser sur l’approvisionnement en eau du pays. Un contexte qui alimente à Addis-Abeba les craintes d’un soutien égyptien aux rebelles tigréens qui transiteraient par le Soudan, dont le nouvel homme fort, le général Al-Burhan, est connu pour son hostilité à Abyi Ahmed.
A la veille de la tournée du diplomate US, le Premier ministre éthiopien a annoncé avoir regagné son bureau et reprendre donc la gestion des « affaires courantes » qu’il avait confiée à son vice-Premier ministre. Ce retour à Addis-Abeba, après deux semaines au front, confirme que l’armée régulière a repris aux rebelles les villes stratégiques de Dessie et Kombolcha, ainsi que le site à forte valeur symbolique de Lalibela.
Il ne s’agit que de « la première phase ». « La lutte n’est pas encore déterminée », affirme le Premier ministre dans un communiqué, tandis que le TPLF, par la voix de son chef politique, dément que le gouvernement reprenait l’avantage militairement, affirmant que l’armée a seulement repris des zones abandonnées par les rebelles au cours d’un repli stratégique.
Quoi qu’il en soit, pour marquer son retour dans la capitale éthiopienne, montrer que la menace pour lui s’est éloignée, et rappeler le rôle de l’Éthiopie au plan régional, A. Ahmed multiplie ces dernières 24 heures les échanges téléphoniques avec ses voisins : kényan, djiboutien somaliens ou ougandais. Il s’est aussi entretenu avec le chef des Nations unies. Et ne manque pas de s’en faire un large écho sur son compte twitter.

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