Les États-Unis pourraient potentiellement être entraînés dans une nouvelle guerre dans la région, ont indiqué plusieurs responsables proches du dossier à Politico, sous couvert d’anonymat. L’armée élabore des plans pour riposter aux militants Houthis qui attaquent des navires commerciaux en mer Rouge, poursuit le média. Cela inclut une frappe de cibles houthies au Yémen, note l’un des fonctionnaires.
Pour sa part, le renseignement US cherche des moyens d’anticiper et de repousser d’éventuelles attaques contre les États-Unis par les forces soutenues par l’Iran en Irak et en Syrie, d’après une source. Le risque d’un conflit plus large s’accroît à la suite d’une série d’affrontements survenus ces derniers jours en Irak, au Liban et en Iran. Une éventuelle escalade pourrait nuire à Joe Biden lors de la période électorale 2024, note le média. Reste à savoir si la revendication par Washington du raid du 4 janvier qui a tué dans la capitale irakienne un des leaders de la milice irakienne Harakat al-Nujaba, excipe de cette trajectoire des plus aléatoires.
« Les forces américaines en Irak ont mené aujourd’hui une frappe d’autodéfense qui a tué Mushtaq Jawad Kazim al-Jawari » ainsi qu’un autre membre de la milice pro-iranienne Harakat al-Nujaba, a affirmé lors d’un point presse Pat Ryder , général de division de l’armée de l’air. M.J.K. Al-Jawari « a été activement impliqué dans la planification et l’exécution d’attaques contre le personnel américain », a mis en avant le Pentagone pour justifier cette frappe au sein de la capitale irakienne. « Il est important de noter que la frappe a été menée en état de légitime défense, qu’aucun civil n’a été blessé et qu’aucune infrastructure ou installation n’a été touchée », a pour sa part assuré P. Ryder. Suite à cette frappe à Bagdad, le gouvernement irakien mené par le Premier ministre Mohammed Chia al-Soudani a affirmé ce 5 janvier « sa position ferme et de principe visant à mettre fin à l’existence de la coalition internationale une fois que les justifications de son existence auront pris fin », a rapporté le média irakien Al-Hora. Il y a encore 2 500 soldats américains présents sur le sol irakien dans le cadre de l’opération Inherent Resolve pour lutter contre l’État islamique. De surcroît, cette frappe US intervient dans un contexte plus que tendu au Moyen-Orient.
Le 2 janvier, Saleh al-Arouri, numéro deux du Hamas, a été assassiné à Beyrouth par une frappe attribuée à Israël. L’élimination de M. J. K. al-Jawari à Bagdad s’est produite quasiment quatre ans, jour pour jour, après la mort de Qassem Soleimani et à quelques jours seulement de l’assassinat, à Damas, de son successeur. Le chef de l’organisation Al-Qods avait lui aussi été ciblé, dans la capitale irakienne, par un drone américain le 2 janvier 2020. Suite à cet assassinat, le Parlement irakien avait déjà demandé le retrait des forces étrangères d’Irak.
Mohammed al-Halboussi, chef du Parlement de l’époque, avait lu une décision contraignant « le gouvernement à préserver la souveraineté du pays en retirant sa demande d’aide » adressée à la communauté internationale pour combattre Daech et ainsi à retirer son invitation à la coalition internationale, menée par Washington.
Depuis le début des hostilités à Gaza, les bases US sont régulièrement prises pour cible par les différentes milices irakiennes, regroupées au sein des Hachd al-Chaabi. Des attaques en Irak et en Syrie que ces groupes justifient notamment par le soutien inconditionnel américain à l’État hébreu face au Hamas. Plus, ces mêmes résistants ont aussi attaqué et le Golan et Eilat, outre le champ gazier Karich.