Pas de leader providentiel pour le PAM ! Les congressistes qui ont fait montre d’un surplus d’adrénaline en ont ainsi décidé, en amendant le règlement intérieur de la formation, et en optant pour une direction collégiale, un choix hybride qui marquera les annales de la scène politique nationale. Cette formule avait déjà été pronostiquée par bien des médias. Le « scuderia » devant piloter le Tracteur durant les quatre années qui se profilent est composée de deux ministres dans l’actuelle majorité et de S. Aboulghali. La formation du Tracteur avait déjà créé la surprise en 2012, 4 ans après son entrée dans la course, en confiant les manettes à Mustapha El Bakkoury, un « ovni » sans attache avec le PAM. Il faut croire que la mécanique défaillante du Tracteur exige la mise en place d’une « scuderia » susceptible de réparer les pièces défaillantes d’une mécanique qui semblait pourtant bien huilée. M. Bensaid qui s’est lancée dans l’aventure automobile, ce qui a choqué les puristes du jeu politique, en connait-il un bout ? Difficile de pronostiquer l’ampleur de son ambition à voler au secours des siens.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle direction n’a pas hésité à organiser une conférence de presse pour parler des enjeux ouverts face au PAM. Répondre aux attentes des militantes et des militants et, chemin faisant, bénéficier de l’assentiment de l’opinion publique. Difficile, dans ce cas-là, d’éluder la question des scories ayant marqué le cheminement du Tracteur dont des « dignitaires » ont labouré à côté, en border line. L’affaire de trafic de drogue à l’international, dite « Escobar du Sahara » n’a pas été éludée. Animant la conférence de presse, F-Z Mansouri, a souligné que cette affaire relevait de la justice, et que le parti respectait pleinement le processus judiciaire. Et de souligner que l’implication de deux individus, notamment Saïd Naciri et Abdenbi Bioui, ne pouvait être généralisée au parti dans son ensemble, rappelant ainsi l’importance de la présomption d’innocence et que « chacun assume ses responsabilités » .
En réponse aux accusations émises par le leader du PJD, Abdelillah Benkirane him self, qui a toujours crié haut et fort que le PAM était un parti comptant des « trafiquants » qui l’ont fluidifié par l’argent sale, la nouvelle coordinatrice principale de la présidence du Secrétariat général a appelé à ce que la justice entende ses déclarations, insinuant qu’il pourrait détenir des informations inconnues du parti, tout en réaffirmant la confiance du PAM en la justice. A moins que tout cette sauce ainsi montée ne relève que de la surenchère politique… Elle a mis en avant l’esprit démocratique du parti, affirmant que toute les critiques étaient les bienvenues, tout en rejetant fermement « les accusations infondées portées contre le PAM, connu pour son intégrité » .
Revenant sur le départ d’A. Ouahbi, elle a souligné que malgré la fatigue due à l’organisation du congrès, il était présent toute la journée et n’a pas quitté le parti précipitamment, notant qu’il est toujours membre du PAM et ministre au gouvernement. A ses yeux, cela illustre la cohésion sans faille du parti.
