Le rapprochement entre Tokyo et Séoul gagne en vitesse. Cette deuxième rencontre en moins de deux mois entre les dirigeants des pays voisins marque le rapprochement des deux principaux alliés des États-Unis dans la région après des années de relation très tendues. Au programme, les questions de défense avec la menace posée par l’amélioration du programme nucléaire nord-coréen, mais surtout les différends historiques entre les deux pays.
S’il n’y a pas eu d’excuses officielles, les déclarations symboliques étaient au rendez-vous. En plus d’avoir affirmé que son « cœur saigne » pour les souffrances subies par les Coréens durant la colonisation, le Premier ministre japonais a réitéré l’engagement inébranlable de son pays à la déclaration commune de 1998. Un texte où le gouvernement nippon exprime des excuses sincères pour l’agression de la Corée. L’opinion publique sud-coréenne reste majoritairement opposée au plan de compensation des victimes de travail forcé durant la colonisation japonaise proposé par le président Yoon Suk-yeol. Contrairement à plusieurs décisions de tribunaux sud-coréens, les dédommagements ne seront pas financés par des entreprises nippones.
Autre dossier sensible, autre rapprochement entre les deux voisins : la visite prochaine d’experts sud-coréens à Fukushima pour étudier le traitement des eaux ayant servi à refroidir les réacteurs après le tsunami ayant frappé la centrale nucléaire en 2011. Le sujet est sensible en Corée du Sud où l’on craint de potentielles conséquences environnementales désastreuses lors du rejet prochain des eaux contaminés dans l’océan Pacifique.
Même sans déclaration commune, ce sommet est un pas supplémentaire dans le rapprochement entre les deux alliés des États-Unis dans la région, il devrait se concrétiser dans deux semaines à l’occasion d’une rencontre trilatérale en marge du G7 au Japon.