#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Risque d’élargissement du conflit : Mises en garde croisées entre Téhéran et Paris

L’Iran qui a salué l’opération menée par le Hamas contre Israël a multiplié les mises en garde à l’égard d’Israël contre l'ouverture de nouveaux fronts si l’armée israélienne continuait ses opérations contre Gaza.
Risque d’élargissement du conflit : Mises en garde croisées entre Téhéran et Paris

Lors d’un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, le président iranien a lancé une mise en garde claire contre la poursuite des opérations de l’armée israélienne contre la bande de Gaza. « Si les crimes du régime sioniste contre la population de Gaza ne s’arrêtent pas, la situation deviendra plus compliquée et le champ de bataille s’étendra », a déclaré E. Raissi.

De son côté, E. Macron a mis en garde son homologue contre « toute escalade ou extension » du conflit entre Israël et le Hamas, notamment au Liban, a fait savoir dimanche l’Élysée. « L’Iran, compte tenu de ses relations avec le Hezbollah et le Hamas, a une responsabilité à cet égard. L’Iran doit tout mettre en œuvre pour éviter tout embrasement régional », a dit la présidence française dans un communiqué.

« La situation de toute la région ressemble un baril de poudre et il y a un risque d’une explosion terrible à tout moment et la situation deviendra incontrôlable », a pour sa part déclaré Hossein Amir Abdollahian, ministre des Affaires étrangères de l’Iran. Le chef de la diplomatie iranienne a rencontré le chef du Hezbollah libanais ainsi que les responsables du Hamas et du Jihad islamique pour apporter le soutien de l’Iran. Les alliés régionaux de l’Iran semblent prêts à ouvrir d’autres fronts, en particulier à la frontière entre le Liban et Israël mais aussi depuis la Syrie, pour faire pression sur l’État hébreu, alors qu’il se prépare à lancer une offensive terrestre à Gaza.

Les États-Unis craignent également une « escalade » du conflit, a affirmé dimanche Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, lors d’une interview à la chaîne CBS. Le conseiller de Joe Biden a déclaré que les États-Unis ne pouvaient pas « écarter l’hypothèse que l’Iran décide de s’impliquer directement d’une manière ou d’une autre ». « C’est pourquoi le président a agi aussi rapidement et de manière résolue pour déplacer un porte-avions en Méditerranée orientale, pour avoir des avions dans le Golfe, car il a envoyé un message très clair à tout État ou entité qui chercherait à tirer profit de cette situation », a encore déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a déclaré que « La racine profonde […] de la situation entre la Palestine et Israël est que le droit du peuple palestinien à la souveraineté a été mis de côté depuis longtemps » lors d’un entretien téléphonique avec H.A. Abdollahian, selon un compte-rendu officiel chinois.

Le conseiller à la sécurité nationale du gouvernement israélien a reconnu samedi des « erreurs » des services de renseignement en amont des attaques sanglantes perpétrées par surprise le 7 octobre par des Palestiniens du Hamas en Israël. « C’est mon erreur, et cela reflète les erreurs de tous ceux qui réalisent les évaluations » dans les services de renseignement, a déclaré lors d’un point presse Tzachi Hanegbi, qui avait récemment indiqué ne pouvoir prédire d’attaques du Hamas. « Nous pensions vraiment que le Hamas avait retenu la leçon » de sa dernière guerre majeure contre Israël, en 2021, a-t-il ajouté.

T. Hanegbi a par ailleurs rejeté toute discussion autour d’un échange de prisonniers avec le Hamas. « Il n’est pas possible de négocier avec un ennemi que nous avons juré d’anéantir », a-t-il lancé.

Recommandé pour vous