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Projet de résolution US sur Gaza à l’ONU : Une arnaque diplomatique US de plus, assure Moscou

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Lors de la séance de vote, le projet US de résolution a été rejeté vendredi par le Conseil de sécurité des Nations unies (Onu) en raison des vetos de la Russie et de la Chine. Dmitri Polyansky, représentant adjoint de la Russie auprès des Nations Unies, a confirmé que le projet de résolution américain sur la situation dans la bande de Gaza ne contient aucun appel à un cessez-le-feu. On comprend dès lors pourquoi le Premier ministre israélien a fait savoir vendredi au secrétaire d'État américain qu'Israël comptait bien mener une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, même si les Etats-Unis devaient ne pas le soutenir.
Projet de résolution US sur Gaza à l’ONU : Une arnaque diplomatique US de plus, assure Moscou

Depuis New York, D. Polyansky a révélé que le projet US « n’inclut aucun appel à un cessez-le-feu, comme les projets précédents ne l’incluaient pas. Au contraire, seule une déclaration philosophique y figurait sur son importance, tout en la liant à la libération des prisonniers » israéliens. Le diplomate russe a estimé que parler pour la première fois de l’inclusion par les États-Unis d’un cessez-le-feu à Gaza dans le projet de résolution n’était « qu’une arnaque américaine ».

En outre, « il y a pratiquement un feu vert pour une opération militaire israélienne à Rafah, alors que l’attention devrait se concentrer principalement sur l’éloge des propres efforts des États-Unis sur le terrain », ajoute le diplomate russe. « Ce n’est pas ce dont les agences humanitaires ont besoin », a-t-il encore souligné et qu’« aucune philosophie ne sera utile en l’absence d’une demande directe de cessez-le-feu ».

 « Nous ne devons pas céder aux tentatives de Washington de présenter cet espoir comme s’il s’agissait d’une chose réelle, car les États-Unis ne sont toujours pas intéressés par un véritable cessez-le-feu et font tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas empêcher son plus proche allié au Moyen-Orient d’abuser des Palestiniens » relève V. Polyansky.

Le texte rejeté par la Russie et la Chine soulignait « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle […], et dans cette optique, soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus ». Onze pays, dont les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont voté pour, trois nations – Chine, Russie et Algérie, seul pays arabe au Conseil – s’y sont opposées, le Guyana s’est abstenu. V. Nebenzia, a jugé cette résolution « extrêmement politisée » et estimé qu’elle donnerait un feu vert à Israël pour organiser une opération militaire à Rafah.

Avant son déplacement à Tel Aviv, Antony Blinken, secrétaire d’État US, a jugé jeudi au Caire qu’une opération terrestre israélienne sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, serait « une erreur » alors qu’un accord de trêve entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien assiégé est « possible ». Après cinq mois et demi de guerre, « le fossé se réduit », a affirmé A. Blinken, dans les négociations pour une trêve associée à une libération d’otages qui se tiennent au Qatar, où le chef du renseignement israélien rencontrera vendredi le directeur de la CIA.« S’il est difficile de parvenir » à un accord, « cela est toujours possible », a-t-il ajouté. A. Blinken a en outre annoncé que les États-Unis avaient présenté au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages » retenus à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Le texte, consulté par l’Agence France-Presse (AFP), souligne notamment « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle ».

Les États-Unis, allié historique de l’entité sioniste, ont déjà mis leur veto à plusieurs résolutions du Conseil de sécurité qui demandaient un cessez-le-feu, estimant que cela aurait bénéficié au Hamas.

A rappeler que les 27 pays de l’Union européenne ont eux aussi jeudi exhorté Israël à ne pas lancer d’opération sur Rafah et appelé à une « pause humanitaire immédiate ».

Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, affirme qu’une offensive sur Rafah, adossée à la frontière fermée avec l’Égypte, est nécessaire pour vaincre définitivement le Hamas, en dépit des pressions internationales et de la présence dans cette ville de près d’un million et demi de personnes, selon l’ONU, en majorité déplacées par la guerre. Une opération majeure d’Israël à Rafah serait « une erreur », a affirmé le chef de la diplomatie US, estimant qu’« il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas ».

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une opération sans précédent contre les positions militaires israéliennes et les colonies dans l’enveloppe de Gaza, ce qui a entraîné la mort d’au moins 1160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours gardées en otages à Gaza, dont 33 seraient mortes dans les attaques israéliennes, selon les Palestiniens. Cette attaque était en riposte à la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée, au profanations incessantes de la mosquée d’al-Aqsa alors que se multiplie les appels pour l’édification du temple de Salomon à sa place et aux campagnes d’arrestation incessantes des Palestiniens dont des milliers sont détenus administrativement.

En représailles, Israël a détruit toute la bande de Gaza sous prétexte de vouloir détruire le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. Il avait réussi auparavant à le faire classer comme organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a tué au moins et jusqu’à présent 32.030 Palestiniens à Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui a dénombré jeudi au moins 65 morts en 24 heures dans des frappes israéliennes.

Lors de sa sixième tournée au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, A. Blinken a rencontré jeudi au Caire le président Abdel Fattah al-Sissi pour discuter des moyens de parvenir à un cessez-le-feu, avant une réunion avec les chefs de la diplomatie de cinq pays arabes — Égypte, Qatar, Arabie saoudite, Jordanie, Émirats arabes unis. Ces ministres ont appelé collectivement à « un cessez-le-feu complet et immédiat » et à « l’ouverture de tous les points de passage entre Israël et la bande de Gaza » aux fins d’entrée de l’aide humanitaire. Un vœu aussi pieu que les précédents…

Parallèlement, les discussions sur une trêve se poursuivent à Doha entre représentants des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte.

David Barnea, chef du Mossad israélien doit rencontrer vendredi à Doha Wiliam Burns, directeur de la CIA, ainsi que Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, premier ministre qatari, et Abbas Kamel, chef des services de renseignement égyptiens.

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