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Poursuite contre Israël à la Haye : Les Palestiniens sanctionnés !

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Le mini-cabinet israélien a approuvé plusieurs mesures punitives envers l’Autorité palestinienne pour avoir obtenu un recours à La Haye de la part de l’Assemblée générale des Nations unies.
Poursuite contre Israël à la Haye

Itamar Ben-Gvir, ministre sioniste ultra en charge de la Sécurité nationale, a dévoilé ces mesures que le mini-conseil ministériel avait décidé de prendre en vue de punir l’Autorité palestinienne pour avoir demandé aux Nations Unies de poursuivre en justice l’occupation israélienne des territoires palestiniens.

La semaine dernière, à la demande du gouvernement palestinien, l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé à la Cour internationale de justice d’exprimer un avis sur les conséquences juridiques de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens il y a 55 ans.

Selon la chaine de télévision israélienne channel 12, la majorité des membres du cabinet israélien restreint ont soutenu les mesures visant à faire « payer le prix » à l’AP pour « les mesures unilatérales aux Nations Unies, qui entraînent de graves répercussions pour Israël ». Les ministres israéliens ont approuvé une déduction de 139 millions de shekels (l’équivalent de 39 millions de dollars) des recettes fiscales palestiniennes en faveur des familles israéliennes touchées par les opérations de résistance, après que le tribunal israélien a récemment ordonné de recevoir une indemnisation de l’AP. Les sanctions comprennent également le retrait des privilèges des hauts responsables de l’AP “qui sont impliqués dans les efforts visant à poursuivre l’occupation”. Le cabinet de l’occupation israélienne a également décidé de déduire directement la valeur de la masse salariale des prisonniers et martyrs palestiniens pour l’année 2022, et de geler les plans de construction qui avaient été entreprises dans les zones (C) en Cisjordanie occupée.

Bezalel Smotrich, autre ministre sioniste ultra en charge des Finances a déclaré vendredi soir que les nouvelles mesures prises contre l’Autorité palestinienne ne sont que le début. « Quiconque travaille contre nous paiera un prix élevé », a-t-il menacé.

A noter qu’au sein de l’Assemblée générale, la résolution rédigée à la demande palestinienne sur le recours à La Haye a obtenu le soutien de 87 voix, dont celles de tous les pays arabes qui ont voté à l’unanimité en sa faveur, y compris ceux qui ont normalisé les relations avec l’entité sioniste ”. Contre 26 objections et 53 abstentions, sur fond de division au sein des pays occidentaux.

La résolution demande l’avis de la Cour de justice sur les mesures d’occupation visant à provoquer un changement démographique dans la ville sainte d’al-Qods Jérusalem occupée. Le texte demande à la Cour internationale basée à La Haye de déterminer “les conséquences juridiques de la violation continue par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination”, en plus de ses actions “pour changer la composition démographique, le caractère et le statut de la ville de Jérusalem”.

Les sanctions contre l’Autorité palestinienne ont suscité des réactions de condamnation de la part de plusieurs parties palestiniennes. Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, a relevé que « les mesures annoncées par le gouvernement d’occupation israélien en réponse à l’action palestinienne auprès des institutions de l’ONU sont condamnées et rejetées, avec ou sans déduction des fonds». Et d’ajouter, via un communiqué produit vendredi, que « les droits des Palestiniens ne sont pas négociables, notre peuple palestinien et ses dirigeants sont en mesure de protéger à tout prix les droits des Palestiniens reconnus par les résolutions de légitimité internationale, et nous poursuivrons notre lutte politique, diplomatique et juridique pour mettre fin à l’occupation israélienne de la terre de Palestine ».

Il a appelé la communauté internationale et l’administration américaine à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à ces menaces israéliennes contraires à toutes les résolutions de la légitimité internationale. « Le gouvernement d’occupation extrémiste cherche à dégénérer et à entraîner la région au bord de l’explosion, dénigrant de manière flagrante le droit international et la légitimité internationale, ce qui nécessite une position internationale ferme face à cette anarchie israélienne », a-t-il conclu.

Mohammad Shtayyeh, Premier ministre, a déclaré que « le piratage israélien en cours de nos recettes fiscales exacerbe notre crise financière et provoque une aggravation du déficit du Trésor ». Il a spécifié que « cette piraterie ne nous dissuadera pas de poursuivre notre lutte politique et diplomatique dans les forums internationaux pour obtenir le droit de notre peuple à l’autodétermination et établir son État indépendant. » Le responsable palestinien a incité les pays qui ont condamné l’assaut du sinistre I. Ben Ghafir de la mosquée bénie d’Al-Aqsa, la violation par des extrémistes juifs du caractère sacré du cimetière évangélique de Jérusalem, et les meurtres et exécutions sur le terrain que les soldats d’occupation continuent de commettre, tuant des centaines d’enfants et de jeunes, à traduire leurs déclarations en mesures pratiques et en politiques qui mettent fin à ces crimes et violations et punissent les auteurs.

Pour le mouvement de libération nationale Fatah, « les mesures punitives décidées par le cabinet israélien restreint contre notre peuple ne dissuaderont pas les dirigeants palestiniens de lui demander des comptes », signale un communiqué.  « Les dirigeants ne transigeront pas sur les droits de notre peuple, et les mesures d’occupation et les politiques de piraterie ne les dissuaderont pas de lui demander des comptes par le biais des institutions internationales », précise la même source. « En imposant ces sanctions à notre peuple, l’occupation exprime sa crise existentielle, qu’elle tente de dissimuler par des mesures punitives et agressives, en plus de ses crimes quotidiens contre notre peuple et de l’accélération du rythme de la construction des colonies dans les territoires palestiniens », a-t-elle poursuivi. Demandant à la communauté internationale d’intervenir immédiatement pour obliger le régime de l’occupation à respecter le droit international et les accords pertinents.

Hamas, mouvement de résistance, a lui aussi insisté auprès de l’AP de ne pas se plier aux menaces et au chantage israélien et de continuer à poursuivre l’occupation sioniste devant les tribunaux internationaux. « Le mouvement de résistance islamique Hamas condamne fermement l’imposition par le gouvernement d’occupation fasciste des mesures punitives contre notre peuple et l’Autorité palestinienne, en particulier le vol d’une plus grande partie des fonds de notre peuple alloués aux familles des martyrs et des prisonniers, et la privation des Palestiniens de construire sur leurs terres. Nous considérons ceci comme un crime une usurpation sioniste de nos droits naturels, et une tentative d’influencer la résolution de l’ONU de le poursuivre devant la Cour internationale de Justice », a assuré l’organisation.

Les Israéliens dans la rue

A l’appel de plusieurs dizaines d’organisations opposées au nouveau gouvernement de B. Netanyahu, rassemblement face au théâtre Habima, en plein cœur de Tel Aviv, a pris une ampleur considérable samedi dernier.

La nouvelle équipe ministérielle a déjà fait part de ses intentions, entre autres, de poursuivre la colonisation dans les Territoires palestiniens, de mener des réformes qui suscitent des inquiétudes dans la communauté LGBT notamment et de ses intentions de réformer le système judiciaire. Une réforme controversée, présentée mercredi à la presse, prévoit l’introduction d’une clause dite « dérogatoire » qui permettrait au Parlement, avec un vote à la majorité simple, d’annuler une décision de la Cour suprême.

Parmi les personnes qui prennent la parole devant la foule, le bâtonnier de l’ordre du barreau israélien, Avi Himi, pour qui la réforme du système judiciaire proposée par le nouveau ministre de la Justice équivaut à la destruction de la démocratie en Israël. C’est également l’avis de Valérie Dahan du mouvement des démocrates mobilisés. « Ce qui m’a motivé à aller manifester ce soir, ce sont les mesures qui ont été annoncées par le ministre de la Justice qui veut faire d’Israël un pays plus du tout démocratique où le gouvernement pourra faire exactement ce qu’il veut sans que personne ne puisse intervenir. C’est inquiétant », explique-t-elle.

Outre les drapeaux israéliens ou aux couleurs de l’arc-en-ciel, les protestataires à Tel-Aviv ont également ressorti les tshirts et banderoles barrés de la mention « Crime minister » (« ministre du crime ») en référence à l’inculpation de B. Netanyahu pour corruption dans une série d’affaires. Ce slogan avait été largement repris lors d’un mouvement de contestation anti-Netanyahu qui avait vu, à partir de 2020 et pendant des mois, des Israéliens se réunir chaque semaine les samedis soir pour réclamer le départ de celui qui a déjà été en poste de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021.

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