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Pas d’éclaircie dans la guerre contre Gaza : Le centre de l’enclave palestinienne meurtri

Il n’y a plus de mystère dans le jeu sioniste. La destruction systématique de la bande de Gaza, avec sa population civile, est l’objectif recherché par la campagne militaire à laquelle s’accroche le gouvernement israélien ultra. Le seuil des 34.000 martyrs parmi les Palestiniens devrait être franchi sous peu. Mais la chasse aux Palestiniens ne se réalise pas qu’à Gaza. Même en Cisjordanie, là où l’Autorité palestinienne dispose d’une force militaire, la mort rode…
Pas d’éclaircie dans la guerre contre Gaza : Le centre de l’enclave palestinienne meurtri

Les négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens visant à faire cesser les hostilités dans la bande de Gaza et à libérer les otages israéliens « piétinent », a reconnu mercredi 17 avril 2024 le Premier ministre du Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas palestinien. « Nous passons par une phase sensible avec quelque piétinements et nous tentons, autant que possible, de la dépasser […] de manière à mettre fin à la souffrance de la population à Gaza et à obtenir la libération des otages » israéliens, a déclaré Cheikh Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani lors d’un conférence de presse.

Face à l’absence de tout horizon politico-diplomatique, l’Oncle Sam ayant choisi de soutenir quoi qu’il advienne son protégé israélien, c’est le langage de la canonnière qui est privilégié par l’armée sioniste. Dans un dernier bilan, le ministère de la Santé à Gaza parle de 33.899 martyrs et de plus de 76.000 blessés, en majorité des femmes et des enfants. Les Nations Unies ont signalé que plus de 10 000 femmes ont été tuées par l’armée sioniste à Gaza depuis le 7 octobre, date de l’Opération Déluge d’Al-Aqsa lancée par le Hamas contre le colon israélien. Chiffres qui parlent plus lorsqu’on sait que 6.000 des mamans ainsi liquidées par les bombes israéliennes ont laissé derrière elles quelque 19.000 orphelins. Alors que Washington rassure quant à l’inexistence d’un plan de campagne contre Rafah, l’armée sioniste n’hésite pas à y mener des raids et des bombardements aériens et naval. Pas moins de  7 martyrs, dont 4 enfants, ont ainsi succombé à un bombardement israélien visant une maison à Rafah. Mais il faut dire que le gros de l’effort de guerre se concentre, lui, sur le centre de Gaza. Ainsi, les combats se poursuivent toujours dans le camp d’Al-Noseirat. En plus, des tours d’immeubles Al Fayrouz qui donnent sur la mer au nord de Gaza ont subi des raids aériens. A Tel al-Hawa, à l’ouest de Gaza City, de violents bombardements aériens ont été rapportés dans la matinée de mercredi.

La résistance palestinienne réagit avec les moyens dont elle dispose face à une machine de guerre surfaite, certes, mais assez puissante au regard des moyens du Hamas et du Jihad islamique réunis. N’empêche, les Brigades Al-Qassam et celle d’Al-Qods ne baissent pas les bras. Elles persistent, avec le concours des autres composantes de la résistance à harceler, mortellement, l’armée d’occupation israélienne. Des opérations de guérilla sont signalées quotidiennement au même titre que le ciblage d’attroupements et autres campements de Tsahal. Dans la journée de mercredi, de violents combats ont été signalés à Deir El Balah. Bien entendu, l’armée sioniste qui maintient la pression militaire sur la bande de Gaza crie à la victoire tout en frappant d’interdit toute information sur ses pertes, sauf avec l’aval de l’état-major.: Depuis le 7 octobre, le ministère israélien de la Guerre a admis que 7. 209 blessés ont été accueillis dans le service de réhabilitation, environ 30 % d’entre eux ont développé divers problèmes mentaux.

La Cisjordanie s’enflamme !

La guerre est aussi perpétuelle en Cisjordanie. Ainsi, le dernier événement sanglant sur lequel ont été braqués les sunlights médiatiques a trait à l’attaque menée par des colons à Naplouse, incendiant des maisons, des voitures, tuant quatre Palestiniens et en blessant près de 75 autres en trois jours. L’armée israélienne, présente sur les lieux, est accusée d’avoir soutenu les actes de représailles, rapporte le média arabe El-Hora. Outre les raids de Tsahal pour neutraliser des cellules du Hamas ou du Jihad islamique, les Palestiniens résidant en Cisjordanie font également face à de nombreux actes violents de la part des colons israéliens.

Depuis le 7 octobre, 468 Palestiniens ont été tués dans les territoires occupés. Face à cette situation explosive, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits humains de l’ONU, a martelé mardi 16 avril que les forces israéliennes devaient cesser « immédiatement leur participation active et leur soutien » aux attaques de colons contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. « Les autorités israéliennes doivent plutôt empêcher de nouvelles attaques, notamment en demandant des comptes aux responsables », a-t-elle insisté.

Dans un communiqué, la France a également condamné « avec la plus grande fermeté les actes de violence commis par des colons contre des civils palestiniens en Cisjordanie ». « Ces attaques armées coordonnées, menées en présence de l’armée israélienne, ont déjà causé la mort de quatre civils palestiniens », a-t-elle ajouté. « Ces actes sont inacceptables », a dénoncé la diplomatie française. Paris a également haussé le ton contre le gouvernement israélien, expliquant que « ces violences sont la conséquence de la poursuite de la politique de colonisation qui attise les tensions et constitue une violation grave du droit international ». La France envisage notamment d’autres sanctions avec ses partenaires européens. Le 13 février dernier, la diplomatie française avait imposé des sanctions « à l’encontre de colons israéliens extrémistes qui se sont rendus coupables de violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie ». À la suite de cette mesure coercitive, « 28 individus sont visés par une interdiction administrative du territoire français ». Pourtant fidèle alliée de l’État hébreu, la diplomatie britannique s’est dite alarmée « par les niveaux choquants de violence en Cisjordanie occupée ». « Une telle violence contre les civils est totalement inacceptable et doit cesser immédiatement », a fustigé Londres, en précisant avoir déjà pris des mesures contre certains colons extrémistes.

Human Rights Watch a publié un rapport le 17 avril intitulé « Israël est responsable de la montée de la violence des colons ». L’ONG a signalé que «des colons israéliens ont agressé et torturé des Palestiniens, commis des violences sexuelles, volé leurs biens et leur bétail, menacé de les tuer s’ils ne partaient pas définitivement, et détruit des domiciles et des écoles ». Bill Van Esveld, directeur adjoint de la division Droits des enfants de l’organisation, a d’ailleurs déclaré : « Alors que l’attention du monde est tournée vers Gaza, les abus en Cisjordanie se multiplient, alimentés par des décennies d’impunité et l’indulgence des alliés d’Israël. »

Une question se pose tout de même avec acuité : que fait l’Autorité palestinienne à part dénoncer ces crimes de guerre ?

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