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« Online Safety Bill » : Une loi britannique qui indispose Meta

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Le groupe Meta, maison mère des applications Facebook et WhatsApp, a menacé de quitter le Royaume-Uni après que le gouvernement britannique a dévoilé un projet de loi intitulé « Online Safety Bill », portant sur la sécurité en ligne.
Une loi britannique qui indispose Meta

Ce projet de loi intitulé « Online Safety Bill » prévoit de détecter les contenus illégaux, et plus particulièrement les messages à caractères terroristes et pédopornographiques, en limitant le chiffrement de bout en bout sur l’application WhatsApp. La mesure préconisée par le Royaume-Uni concernerait d’autres services comme Signal ou Telegram et plus généralement tous les systèmes en ligne qui ont garanti à leurs abonnés la confidentialité de leurs conversations privées. Concrètement, plus aucune application dédiée aux particuliers ne pourrait proposer un chiffrement de bout en bout, sans qu’un module gouvernemental ne puisse analyser toute ou une partie des échanges entre les internautes.

Mais WhatsApp, fort de ces 2 milliards d’utilisateurs mensuels actifs dans le monde ne l’entend pas de cette oreille. La filiale du groupe Meta a déjà prévenu les autorités du Royaume-Uni qu’il était hors de question de modifier les fonctionnalités de son application. La messagerie cryptée qui a basé toute sa stratégie de développement sur la sécurisation et le chiffrement des échanges entre les internautes, menace, si cette loi entre en vigueur, de retirer tout bonnement son service aux britanniques. « La réalité est que les utilisateurs du monde entier veulent la sécurité », a réagi Will Cathcart, patron de WhatsApp. « Et ce serait un choix bien étrange pour nous de la retirer à 98 % de nos abonnés qui résident dans les autres pays », argumente-t-il.

Avec cette nouvelle disposition, WhatsApp s’exposerait à une amende pouvant aller jusqu’à 4% de son chiffre d’affaires annuel. Même crainte du côté de Meredith Whittaker, patronne de l’application Signal qui indique dans un billet de blog que « l’état actuel du projet de loi sur la sécurité en ligne au Royaume-Uni met l’avenir de la vie privée et de l’expression en grave danger ». « Soit le chiffrement est cassé pour tout le monde, soit il fonctionne pour tout le monde. Il n’existe aucun autre moyen de créer une porte dérobée qui serait sécurisée », estime par ailleurs la patronne de Signal. Elle ajoute aussi que Signal ne se pliera jamais aux demandes du gouvernement britannique.

Les deux plateformes de messageries cryptées, qui ont rappelé avoir été bloquées en Iran, ont préféré quitter la région, plutôt que de se soumettre aux autorités du pays qui avaient formulé ce même type exigence pour surveiller sa population. Pour l’instant, le projet de loi du Royaume-Uni ne précise pas les détails techniques du système d’analyse et détection des contenus illicites qui serait employé. Mais de nombreux spécialistes en cybersécurité estiment que, quel que soit le procédé envisagé, un chiffrement des messages n’aurait alors plus aucune utilité. 

Par ailleurs, Meta, maison mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, va supprimer 10 000 postes de plus, après une première vague de 11 000 licenciements début novembre, a annoncé mardi le PDG du groupe, Mark Zuckerberg. En 2022, le chiffre d’affaires de Meta s’est contracté de 1%, à 116,6 milliards de dollars.

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