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On reparle d’une trêve à Gaza : B. Netanyahu aurait validé le plan d’intervention à Rafah

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Alors que la liste établie par le ministère de la Santé sur le nombre des victimes parmi les civils palestiniens s’allonge depuis le 7 octobre dernier, raids et bombardements n’en finissent pas sur diverses zones de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien a approuvé les « plans d'action » de l'armée en vue d'une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon un communiqué transmis ce 15 mars à la presse.
On reparle d’une trêve à Gaza : B. Netanyahu aurait validé le plan d’intervention à Rafah

En milieu d’après-midi du samedi 16 mars, les hélicoptères israéliens ont ouvert le feu avec une grande intensité en direction de la place de la place Koweït, au sud de la ville de Gaza, et à l’est du camp al-Maghazi. En outre, deux raids israéliens ont ciblé le sud de Rafah au sud de la bande de Gaza à la frontière avec l’Egypte. La liste des martyrs et des blessés devrait s’allonger alors que le ministère de la Santé avait annoncé dans la matinée que le nouveau bilan des victimes palestiniennes avait culminé à 31 553 martyrs. Parmi elles, au moins 63 ont été tuées au cours des dernières 24 heures, a précisé le ministère dans un communiqué, en faisant état d’un total de 73 546 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Un premier bateau transportant des vivres pour la population de Gaza affamée par plus de cinq mois de guerre est arrivé ce 15 mars sur la côte du territoire palestinien, au moment où le Hamas semble avoir infléchi sa position en vue d’une trêve. Le mouvement palestinien, qui exigeait jusqu’ici d’Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur une libération des otages retenus à Gaza, s’est dit prêt vendredi 15 mars à une trêve de six semaines associée à un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens.

A Tel-Aviv, le bureau de Benyamin Netanyahu a annoncé qu’une délégation israélienne allait se rendre au Qatar dans le cadre des négociations autour de cet échange, sans préciser quand. Pendant ce temps, un premier bateau de l’ONG espagnole Open Arms, remorquant une barge chargée de 200 tonnes de vivres, est arrivé au large de Gaza-ville (nord), selon des images de l’AFP. Au matin, des habitants scrutaient au loin le bateau depuis le littoral de la Méditerranée. Les Nations unies redoutent une famine généralisée dans le territoire palestinien, notamment dans le nord. L’UNRWA assure déjà que le tiers des enfants au nord de Gaza souffrent de malnutrition aigüe.

Le Hamas avait accusé l’armée israélienne d’avoir une nouvelle fois ouvert le feu jeudi 14 mars au soir avec « des chars et des hélicoptères » sur une foule qui attendait une distribution de farine à l’entrée de Gaza-ville. L’armée d’occupation a rejeté ces accusations et affirmé que c’était des « Palestiniens armés » qui avaient tiré sur la foule. Ces tirs ont fait 20 morts et 155 blessés, selon le ministère de la Santé. « Il y a eu des tirs directs des forces d’occupation sur des gens rassemblés au rond-point Koweït pour attendre l’arrivée de camions avec de la nourriture », a raconté à l’AFP le docteur Mohammed Ghurab, directeur des services d’urgence de l’hôpital al-Chifa. Une course contre la montre est engagée pendant ce temps pour tenter d’acheminer davantage d’aide humanitaire. L’aide arrive principalement depuis l’Égypte via Rafah, dans le sud, après avoir été inspectée par Israël, mais reste très insuffisante face aux besoins immenses des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza.

Face à l’urgence humanitaire, plusieurs pays ont commencé à organiser des parachutages ou un couloir maritime depuis Chypre, mais tous soulignent que ces voies d’approvisionnement ne peuvent se substituer aux routes terrestres. Parti de Chypre le 12 mars, le bateau d’Open Arms transporte 300 000 repas préparés par l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK). Une équipe de WCK déjà présente à Gaza a construit une jetée flottante où les cargaisons étaient en train d’être déchargées en fin d’après-midi, selon une porte-parole de l’ONG.

Des dizaines de frappes ont visé le territoire vendredi 15 mars, notamment Gaza-Ville, Khan Younès (sud) et le centre, selon le Hamas. La guerre a aussi envenimé les tensions dans les Territoires palestiniens occupés, où les fidèles musulmans ont participé à la première grande prière depuis le début du ramadan le 11 mars. À Jérusalem, des dizaines de milliers de fidèles se sont réunis sans incident sur l’esplanade des Mosquées, sous haute surveillance policière, pendant qu’à Gaza, des habitants se rassemblaient pour prier au milieu des ruines.

Face à l’intransigeance des deux camps, les médiateurs américains, égyptiens et qataris n’ont pas réussi à arracher un accord de trêve comme ils l’espéraient avant le ramadan. Le Hamas semble néanmoins avoir infléchi sa position. Un de ses responsables avait annoncé à l’AFP que le mouvement était désormais prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages, femmes, enfants, personnes âgées et malades pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens.

Durant cette éventuelle trêve, la résistance exige le « retrait de l’armée de toutes les villes et zones peuplées », le « retour des déplacés sans restrictions » et l’entrée d’au moins 500 camions d’aide humanitaire par jour à Gaza, selon ce responsable.

Antony Blinken, secrétaire d’Etat US, a pour sa part déclaré que les pays médiateurs travaillaient « d’arrache-pied pour combler le fossé restant » en vue d’un accord sur les otages et un cessez-le-feu. La veille, Chuck Schumer, le chef de file des démocrates au Sénat américain avait appelé à des élections en Israël, qualifiant le Premier ministre israélien d’« obstacle pour la paix », une nouvelle illustration du changement de ton de Washington à l’égard de B. Netanyahu. Le Likoud a fustigé les propos de C. Schumer, assurant que la politique du Premier ministre était « soutenue par la grande majorité de la population » israélienne. « Israël n’est pas une république bananière », a-t-il lancé.
Selon un communiqué transmis ce 15 mars à la presse, B. Netanyahou a approuvé « les plans d’action » de l’armée en vue d’une offensive à Rafah. « L’armée israélienne est prête pour le côté opérationnel et pour l’évacuation de la population », selon le communiqué qui ne donne aucune autre précision sur cette opération annoncée de longue date, contre laquelle les États-Unis et l’ONU ne cessent de mettre en garde. B. Netanyahou promet depuis des semaines de poursuivre la guerre jusqu’à l’élimination du Hamas et a annoncé à plusieurs reprises une offensive prochaine contre Rafah, ville collée à la frontière fermée avec l’Égypte, et où sont massés, selon l’ONU, environ un million et demi de Palestiniens. Washington pour sa part répète son opposition à toute offensive à Rafah mettant en péril les civils qui y sont réfugiés. « Je continuerai à rejeter la pression. Nous entrerons dans Rafah. Nous achèverons d’éliminer les bataillons du Hamas », a-t-il répété le 14 mars dans un message sur le réseau social X.

Le Premier ministre israélien avait demandé le mois dernier à l’armée de lui présenter un plan d’évacuation des civils. L’armée a soumis un plan au cabinet de guerre fin février, dont aucun détail n’a filtré.

En visite à Vienne, le secrétaire d’État US a déclaré ce 15 mars « ne pas avoir encore vu de plan » fourni par les Israéliens, tout en rappelant que les États-Unis réclamaient d’avoir un « plan clair et qui puisse être mis en œuvre ».

A Ramallah, la présidence de l’Autorité palestinienne a exprimé « sa vive inquiétude quant à l’imminence d’une offensive militaire israélienne à Rafah, qui pourrait entraîner un nouveau massacre et de nouveaux déplacements de population », selon l’agence palestinienne officielle Wafa. « La présidence a demandé l’intervention rapide de l’administration américaine et de la communauté internationale pour éviter cette offensive militaire », ajoute Wafa. L’annonce de l’approbation des plans de l’armée pour Rafah intervient alors que les négociations sur les otages à Gaza devraient reprendre avec l’annonce ce 15 mars de l’envoi d’une délégation israélienne à Doha, au Qatar. Plus tôt dans la journée un responsable du Hamas avait déclaré à l’AFP que le mouvement était prêt à une trêve de six semaines, associée à un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens. Ceci constituant un infléchissement de sa position, le Hamas exigeait jusqu’alors d’Israël un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

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