« La normalisation des relations avec le régime sioniste est un acte réactionnaire et régressif pour tout gouvernement dans le monde musulman », a déclaré E. Raïssi durant une conférence à Téhéran consacrée à « l’unité » des musulmans. « La solution face à l’ennemi n’est pas le compromis et la capitulation, mais la résistance », a ajouté le président iranien, sans citer aucun pays.
Ces propos interviennent dans le contexte d’une intensification des discussions entre l’Arabie saoudite et Israël visant à normaliser leurs relations, dans le sillage des accords dits d’Abraham par lesquels Israël a établi des relations diplomatiques en 2020 avec trois pays arabes.
Les Etats-Unis poussent en faveur de cette normalisation qui verrait la monarchie pétrolière obtenir des garanties de sécurité US en échange de sa reconnaissance de l’Etat hébreu. L’Iran et l’Arabie saoudite ont renoué des liens diplomatiques, rompus depuis 2016, dans le cadre d’un accord négocié en mars par la Chine.
S’exprimant à New York le 21 septembre, E. Raïssi avait averti qu’une éventuelle normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite constituerait une trahison de la cause palestinienne. Elle « serait un coup de poignard dans le dos du peuple palestinien et de la résistance palestinienne », avait-il dit.
Washington s’active
Aux USA, la pression se maintient sur Riyad pour faire avancer les négociations en vue d’une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite. Un porte-parole de la Maison Blanche a assuré qu’une « structure de base » pour un futur accord avait été mise en place. « Les parties ont ébauché une structure de base pour ce vers quoi nous pourrions nous acheminer », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, lors d’un échange avec la presse. « Comme dans tout accord complexe, (…) tout le monde devra faire des compromis », a-t-il ajouté, sans vouloir en dire plus.
Le président américain et son administration poussent pour une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, qui verrait en particulier la monarchie pétrolière obtenir des garanties de sécurité US en échange de sa reconnaissance de l’Etat hébreu. Plusieurs événements récents indiquent que les négociations s’intensifient.
Pour la première fois cette semaine, un ministre israélien s’est rendu publiquement en Arabie saoudite, tandis que le royaume a envoyé pour la première fois en plus de trente ans une délégation officielle en Cisjordanie, afin d’assurer aux Palestiniens qu’il défendrait leur cause même dans le cas d’une normalisation.
Un accord entre les deux pays s’inscrirait dans la lignée des accords dits d’Abraham par lesquels Israël a établi des relations diplomatiques en 2020 avec trois pays arabes, sous l’égide du précédent président américain, Donald Trump.
Selon la presse, les discussions tournent en particulier autour de la nature et du degré des garanties de sécurité que les Etats-Unis accorderaient à l’Arabie saoudite, gouvernée de facto par le prince héritier Mohammed ben Salmane, alias « MBS ».