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Le système algérien remobilise les siens contre le Maroc : L’oral d’A. Tebboune est-il porteur ?

Le Maroc représente un point de fixation pour le régime algérien. Abdelmadjid Tebboune a abordé, dans une rencontre avec la presse algérienne, le projet initié par l’Algérie d’un Maghreb excluant le Maroc. Le royaume était fortement présent dans les passages consacrés à ce projet lancé le 3 mars à Alger. Comme la question du Sahara occidental.
Le système algérien remobilise les siens contre le Maroc : L’oral d’A. Tebboune est-il porteur ?

« Nos voisins occidentaux souhaitent rejoindre l’Organisation ouest-africaine de développement (CEDEAO) et ils sont libres de le faire », a souligné le président algérien pour justifier la mise à l’écart de Rabat.

Effectivement, en 2017, le Maroc avait présenté une demande d’adhésion à la CEDEAO. La Tunisie avait suivi le royaume, en cherchant d’autres partenaires africains. Le 18 juillet 2018, Tunis a été proclamée 20e membre du Marché commun de l’Afrique orientale et australe, (COMESA). Mais le président algérien a fait l’impasse sur ce fait. Et A. Tebboune d’émettre le souhait que l’espace lancé par son pays soit un cadre où les pays de la région « parlent d’une même voix ». « Ce bloc n’est dirigé contre aucun autre pays, car la porte est ouverte à tous les pays de la région » d’y adhérer, soulignant qu’il « est inacceptable » d’exclure une partie.

Tout en se félicitant de la « bonne coordination » avec la Tunisie et la Libye, le chef de l’Etat algérien a affirmé que les trois Etats se sont mis d’accord pour la « création d’une entité maghrébine qui n’est destinée contre aucun Etat de la région ». Comme il a estimé que l’initiative de son pays a pour objectif de « combler le vide » constaté au niveau du fonctionnement des instances de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Constat établi, mardi 26 mars, par Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères.

Le président a loué « la bonne coordination avec la Mauritanie », même si le voisin du sud se montre, jusqu’à présent, réticent à rejoindre le projet régional algérien. A. Tebboune a tenu à rappeler de mauvais souvenirs pour les Mauritaniens, en jouant sur leur fibre patriotique. Il a ainsi exhumé le soutien de la Ligue arabe, exprimé en 1960, à la souveraineté du Maroc sur la Mauritanie. « L’Algérie n’est pas concernée par cette décision. Nous n’avions pas encore eu notre indépendance », a-t-il précisé.

Le dossier du Sahara n’a pas, non plus, été éclipsé lors de cette rencontre médiatique. A. Tebboune a répété qu’il s’agit d’une « question de décolonisation », en tenant à impliquer la Ligue arabe dans le différend régional. « Il n’y a pas de résolution de la Ligue arabe reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », a-t-il affirmé.

Pour mémoire, feu Hassan II avait recommandé la mise à l’écart de cette question des agendas des sommets arabes, arguant que l’organisation panarabe a suffisamment de problèmes à examiner pour l’accabler d’un autre. Durant des décennies, l’Algérie a respecté la démarche de la Ligue arabe, jusqu’à l’arrivée d’A. Tebboune au pouvoir, en décembre 2019.

« Le prochain sommet arabe (que l’Algérie avait accueilli en novembre 2022, ndlr) sera le sommet de la solidarité interarabe et le soutien de la cause palestinienne et du peuple sahraoui », avait déclaré en novembre 2021, Ramtane Lamamra, ex-ministre algérien des Affaires étrangères. Une annonce qui n’a pas eu la bénédiction des Etats influents de la région. La proposition fut rejetée. Seuls trois pays arabes reconnaissent la fantomatique RASD, aiguillon de la diplomatie algérienne.  La Mauritanie et la Syrie jouent la carte algérienne.

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