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Palestiniens et Israéliens attendus au Caire : A Ryad, A. Blinken fait l’impasse sur Gaza et parle du danger iranien !

La diplomatie US qui couvre Israël en tous points manœuvre depuis Ryad où Antony Blinken, secrétaire d’Etat a rencontré son homologue saoudien en prélude à une rencontre avec les délégués de cinq autres pays arabes. Le pacte de sécurité entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite pour la normalisation des relations avec Israël est presque conclu, a avancé le chef de la diplomatie US qui, par ailleurs, invite à la constitution d’un front uni contre l’Iran. Autant dire que la questions palestinienne et la guerre génocidaire menée contre les Gazaouis ne figure pas en tête de liste des préoccupations de l’administration US. La Chine monte au créneau en dénonçant le génocide à Gaza et en appelant à une conférence internationale de paix régionale avec l’établissement d’un Etat palestinien. Tandis que la Russie reste sur ses positions. Georgy Borisenko, ambassadeur de Russie en Egypte, a rappelé que son pays se tient toujours aux côtés des Palestiniens pour sauvegarder leurs droits historiques. Moscou a été la première capitale qui a reconnu l’Etat palestinien.
Palestiniens et Israéliens attendus au Caire : A Ryad, A. Blinken fait l’impasse sur Gaza et parle du danger iranien !

La barbarie sioniste est toujours aussi persistante dans la bande de Gaza où trois massacres ont été signalés, lundi, avec la mort de 34 palestiniens et 68 blessés, contre 7 massacres la veille ayant occasionné 66 morts et 138 blessés.  Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé en ce début de semaine un nouveau bilan de 34.488 martyrs et de 77.643 blessés en 206 jours de guerre.

C’est dans cette atmosphère hypertendue qu’une délégation palestinienne était attendue au Caire pour remettre sa réponse à la proposition de trêve que les Egyptiens ont fait parvenir il y a quelques jours à la résistance palestinienne. Alors qu’une délégation israélienne en charge des négociations est attendue, elle, mardi.

A rappeler que Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a appelé dimanche 28 avril, les États-Unis à empêcher une invasion israélienne de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza ravagée par la guerre. « Nous appelons les États-Unis à demander à Israël d’arrêter l’opération de Rafah, car l’Amérique est le seul pays capable d’empêcher Israël de commettre ce crime », a déclaré le chairman palestinien démonétisé aux yeux de ses propres troupes. Lors d’un sommet économique en Arabie saoudite, il a affirmé qu’une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait « le plus grand désastre de l’histoire du peuple palestinien », rapporte l’AFP. A. Blinken qui a atterri dans le Golfe dimanche pour discuter de « sujets les plus épineux »  liés au conflit entre Israël et le Hamas, notamment la libération d’au moins quarante otages, l’aide humanitaire et la mise en place d’un cessez-le-feu de six semaines. « M. Blinken devrait insister sur le fait que pour lui, c’est le Hamas qui se dresse sur la route d’un cessez-le-feu pour le peuple palestinien, puisque le groupe ne cède rien dans les négociations sur les otages », peut-on lire dans le Times. Plusieurs officiels qataris et égyptiens sont également présents. Le Forum économique mondial ouvert dimanche à Ryad, a été marqué par la présence des ministres des Affaires étrangères saoudien, jordanien, égyptien et turc, selon le programme de la réunion.

Lundi, une séance consacrée à Gaza réunira le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Mohammed Mustafa, le chef du gouvernement égyptien Mostafa Madbouly et Sigrid Kaag, coordinatrice de l’aide des Nations unies pour Gaza.

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné fait partie des responsables européens qui se rendront dans la capitale saoudienne lors du sommet pour des discussions sur la guerre dans la région. « Des discussions avec leurs homologues européens, américains et régionaux sur Gaza et la situation régionale sont prévues à Ryad », a indiqué vendredi une source diplomatique. Les objectifs du chef de la diplomatie française sont notamment d’œuvrer à la libération des otages capturés lors de l’attaque du Hamas et à parvenir à un cessez-le-feu durable, a indiqué Christophe Lemoine, son porte-parole. Le ministre français se rendra ensuite en Israël et dans les territoires palestiniens et prévoit de « réitérer aux Israéliens notre ferme opposition à une offensive sur Rafah », a dit C. Lemoine, faisant référence à la ville du sud de Gaza.

Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, devaiat rencontrer lundi notamment S. Kaag et cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, son homologue émirati. « La visite aura pour but de travailler sur les nombreux points sensibles de la crise au Moyen-Orient, sur la désescalade et sur la réalisation de progrès vers un avenir pacifique », a précisé vendredi le porte-parole de la diplomatie allemande qui affiche une israélophilie bon teint.

Réserves palestiniennes

Un leader de la résistance palestinienne – souhaitant gardé l’anonymat- a affirmé à la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen que « la proposition israélienne présentée dans les négociations ne reflète pas un changement fondamental de position et n’apporte pas de réponses claires à la question du retrait et d’un cessez-le-feu global ». Ajoutant que le mouvement Hamas « étudie toujours la proposition, mais il n’y a pas de grandes attentes quant à son acceptation à moins que des révisions majeures n’y soient apportées ».

Hani Al-Dali, expert en matière de résistance palestinienne, a déclaré que « l’un des éléments est la libération de 20 à 40 prisonniers civils et 4 ou 5 femmes soldats ou militaires âgés, en échange de celle d’un certain nombre de prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité dans les prisons israéliennes ». Il a ajouté que « l’occupation a fait preuve de flexibilité en ce qui concerne le processus de retrait de la ligne médiane depuis le début de la rue Al-Rashid jusqu’à la zone de Juhr Al-Dik, et que le retour des déplacés devrait être plausible », soulignant, au passage, que « les propositions de l’occupation sont les termes d’un accord partiel et non d’un accord complet ».

Plus tôt, un dirigeant du Hamas avait affirmé à Al-Mayadeen que « le mouvement étudiait la réponse israélienne et la réponse devrait être publiée d’ici quelques jours ». Cela intervient après que Khalil Al-Hayya, chef adjoint du Hamas à Gaza attendu à la tête d’une délégation palestinienne au Caire, a annoncé que « le mouvement avait reçu samedi la réponse de l’occupation à sa position présentée aux médiateurs il y a quelques jours ». Il a ajouté que « le Hamas étudiera cette proposition et fournira sa réponse aux médiateurs égyptiens et qatariens une fois celle-ci terminée ».

Vendredi, un leader de la résistance palestinienne a affirmé à la télévision libanaise que « l’occupation s’est vue obligée d’apporter certains changements à sa dernière proposition, après avoir eu la conviction que le rejet de sa proposition par le Hamas et d’autres factions de la résistance était absolu et décisif. » Il a ajouté que les Israéliens sont actuellement en contact permanent avec l’Egypte pour parvenir à une formule que la résistance puisse accepter, notant que le Hamas a informé le Caire qu’il n’accepterait aucune proposition ou formule qui n’inclurait pas un cessez-le-feu et le retrait des troupes des forces israéliennes de la bande de Gaza.

A rappeler aussi qu’une réunion entre le Hamas, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine s’est tenue dans un lieu secret le 27 avril pour faire part de leurs exigences concernant les négociations pour une trêve dans l’enclave gazaouie, selon un article du média Al-Mayadeen. La situation sur le terrain a été évoquée, mais également les pourparlers en cours pour parvenir à un cessez-le-feu. Le Hamas était représenté notamment par Ismaël Haniyeh, le chef du bureau politique résidant à Doha, le Djihad islamique par Muhammad al-Hindi, le secrétaire adjoint du parti, et le Front populaire de libération de la Palestine par Jamil Mezher, le secrétaire adjoint de l’organisation. D’après la même source, les trois partis ont insisté sur leur unité sur le front face à l’armée israélienne, tout en saluant « la fermeté légendaire du peuple palestinien, malgré la guerre d’extermination ». Ils ont notamment discuté de l’importance d’arriver à la cessation des hostilités à Gaza, à la libération des prisonniers palestiniens et au retrait total des troupes de Tsahal de la bande de Gaza. Aussi ont-ils évoqué une union des fronts à Gaza et en Cisjordanie, tout en remerciant l’engagement des différents mouvements au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban qui s’opposent à l’Etat israélien.

Etonnante résistance

Les médias israéliens ont fait état, dimanche 28 avril, « d’un incident difficile » à Gaza, qui a entraîné la mort de trois soldats de réserve de la 99e division et la blessure de 11 autres, dont plusieurs grièvement atteints. Ils ont indiqué que des soldats ont été blessés lors d’une opération à proximité du poste de contrôle de Netzarim, qui sépare le nord du sud de Gaza. « Plusieurs militaires ont été évacués par hélicoptère, tandis que d’autres ont été soignés sur le terrain », ont-ils précisé.

Les Brigades al-Qassam ont annoncé avoir bombardé avec des obus de mortier de gros calibre le quartier général du commandement d’occupation à Netzarim, au sud de la ville de Gaza. Elles ont en outre indiqué que « leurs combattants ont tendu une embuscade à un convoi israélien dans la rue Al-Sikka dans la zone d’Al-Mughraqa, au centre de la bande de Gaza. Les résistants ont utilisé dans cette embuscade des engins explosifs et des missiles F-16 qui avaient été tirés par l’occupation sur des civils mais qui n’avaient pas explosé ».

Il est à noter que le porte-parole de l’armée d’occupation israélienne a annoncé plus tôt dans la journée que les forces de la 99e Division « ont commencé leurs missions défensives et offensives dans la bande de Gaza ». ce corps d’armée est responsable géographiquement et opérationnellement de la zone Netzarim, le couloir terrestre séparant le nord du sud de la bande de Gaza.

Divergences israéliennes

Deux hauts responsables israéliens ont publiquement étalé de profondes divergences à propos d’un éventuel accord de trêve avec le Hamas, objet d’intenses tractions sous le parrainage de l’Egypte, soumettant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à des pressions contraires. Dans un message vidéo adressé à Benyamin Netanyahu, posté sur Telegram, Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances membre de l’extrême droite, a indiqué qu’un tel accord mettrait en péril l’existence d’Israël et signerait la fin du gouvernement, menaçant implicitement de faire voler la coalition au pouvoir.

Benny Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée et ministre du cabinet de guerre restreint mis sur pied dans la foulée de l’agression israélienne contre Gaza, lui a répondu que le gouvernement n’aurait plus de légitimité si des ministres empêchaient un plan permettant la libération des otages.

« Accepter la proposition égyptienne serait une reddition humiliante », affirme B. Smotrich, dirigeant d’un parti nationaliste religieux, « il condamnerait les otages à mort et, par-dessus tout, constituerait un danger existentiel immédiat pour l’Etat d’Israël ».

A l’attention de B. Netanyahu il ajoute: « si vous décidez de lever le drapeau blanc et annulez l’ordre d’occuper Rafah immédiatement, qui doit achever la tâche de détruire le Hamas, de rétablir la sécurité (…) d’Israël et de ramener » les otages, « le gouvernement que vous dirigez n’aura plus le droit d’exister ».

Si « entrer à Rafah est important » sur le long terme contre le Hamas, ramener les otages « est urgent et de la plus haute importance », lui a répondu B. Gantz, rival de B. Netanyahu, dans un communiqué publié par son parti. Si des ministres « empêchent » la mise en œuvre  d’un « plan responsable de retour des otages, soutenu par la totalité de l’appareil de défense, qui n’implique pas la fin de la guerre », alors « le gouvernement n’aura plus le droit de continuer à exister et à mener la campagne » militaire, poursuit B. Gantz qui n’est pas membre du gouvernement.

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