« Il y a un peuple en Algérie, le peuple Kabyle qui attend son autodétermination depuis plus de 150 ans, et que vous terrorisez, vous emprisonnez, vous privez de sa liberté, et de ses droits les plus légitimes », a affirmé Omar Hilale, représentant du royaume aux Nations unies, lors d’une passe d’armes avec Amar Bendjama, ambassadeur algérien, sur la question du Sahara occidental.
Ce nouveau plaidoyer d’Omar Hilale en faveur des Kabyles intervient presque un mois après la proclamation de l’« Etat Kabyle ». Une annonce faite, le 20 avril à New York, par Ferhat Mehenni, président du Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK). Quelques semaines plus tôt, ce dernier avait demandé l’appui de Rabat, en envoyant une lettre au roi Mohammed VI, l’informant «d’un événement historique que nous avons programmé pour le 20 avril, à savoir : la renaissance de l’Etat de la Kabylie ». Il a détaillé, dans son message au souverain, les raisons ayant conduit le MAK à proclamer « l’Etat de la Kabylie », pointant notamment les exactions commises par le pouvoir algérien envers la population Kabyle. Il a également émis le vœu d’entretenir des « relations exceptionnelles » avec le royaume.
Ce soutien marocain réaffirmé arrive juste après l’adhésion du MAK, le 12 mai à Munich, à l’Organisation des peuples et des nations non-représentés, au même titre que les Catalans et les Basques.
Le Maroc a déjà défendu la cause des Kabyles depuis la tribune de l’ONU, notamment octobre 2015 et deux fois en 2022, bien avant que l’Algérie ne déroule le tapis rouge aux séparatistes du « Parti nationaliste rifain », en les autorisant en mars dernier à ouvrir une représentation à Alger.
La présence marocaine au Comité 24 des Nations unies chargé d’examiner les questions des territoires non-autonomes à Caracas, au Venezuela, comptait aussi deux élus sahraouis : M’hamed Abba, membre du Conseil de la région Laayoune Sakia El Hamra, et Ghalla Bahiyya du Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab. Les deux élus sont des habitués des réunions du Comité des 24 et ce depuis la réunion organisée, en mai 2018, dans la république de Grenade. Une présence précédée par l’intégration dans l’équipe marocaine négociatrice, lors de la réunion du 6 mars 2018, à Lisbonne, avec Horst Köhler, ex-émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, des présidents des régions de Laayoune-Sakia Al-Hamra, Sidi Hamdi Ould Errechid, et de Dakhla-Oued Eddahab, Ynja Khattat. Les deux Sahraouis avaient, ensuite, participé aux deux éditions du processus des tables rondes de Genève, de décembre 2018 et mars 2019.
Défendu par l’Algérie, le Polisario n’assiste pas aux sessions du Comité des 24 de l’ONU.