#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Le Maroc dans le classement RSF : La dégringolade se poursuit

Previous slide
Next slide
Après avoir occupé la 135e place au classement annuel de Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse en 2022, le Maroc a perdu neuf places d’un seul coup, pour se classer 144e sur 180 pays en 2023. L’année dernière, le royaume avait gagné une place par rapport à 2021, où il a été classé 136e.
La dégringolade se poursuit

Au niveau régional, le Maroc s’est classé quatrième en Afrique du Nord, derrière la Mauritanie, cette année 86e au monde, la Tunisie (121e) et l’Algérie (136e). La Libye s’est classée dernière des pays de la région et 149e au monde.

Commentant la situation au Maroc, RSF a souligné que le pluralisme de la presse marocaine n’était « qu’une façade », dans un contexte où « les médias ne reflètent pas la diversité des opinions politiques dans le pays ». L’ONG estime, par ailleurs, que les médias et les journalistes indépendants sont visés par des pressions, tandis que le droit à l’information passe à la trappe de la « désinformation qui sert l’agenda politique du pouvoir ».

RSF rappelle notamment le cas de la fermeture du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, dont la dernière parution remonte à avril 2021. Pour l’heure, « la principale source d’information de la population provient des réseaux sociaux et des sites internet », décrit l’ONG, tout en évoquant les difficultés financières auxquelles les médias font face pour pérenniser leur fonctionnement.

Le rapport rappelle aussi que durant les cinq dernières années, des journalistes ont été visés dans des scandales sexuels. Les procès qui s’ensuivirent «s’accompagnent de campagnes de diffamation orchestrées par des médias proches du pouvoir », souligne la même source. Jusqu’à aujourd’hui, 11 journalistes sont détenus dont 3 travaillant pour des médias. RSF rappelle qu’en 2020, 110 journalistes ont saisi le Conseil national de la presse (CNP) en tant que régulateur, pour sanctionner les organisations contrevenant au Code de la presse. L’instance a été appelée à prendre des mesures disciplinaires et des sanctions contre les médias auteurs de diffamation.

Concernant le contexte social et culturel, RSF constate que la société « consomme le journalisme indépendant sans être préparée à le défendre », tandis que la désinformation se répand à travers des pratiques sensationnalistes, sans respect de la vie privée et en portant atteinte notamment à l’image des femmes.

Dans un autre registre, RSF note que les médias proches du pouvoir « bénéficient de modèles plus stables grâce à des ressources financières plus accessibles ». Durant ces dernières années, le travail des journalistes a cependant « été entravé par de nombreuses lignes rouges tracées implicitement par le royaume : le Sahara, la monarchie, la corruption et l’islam », estime le rapport, soulignant que les questions sécuritaires, de manifestations publiques et de gestion de la pandémie de Covid-19 s’y ajoutent.

Au classement mondial, la Norvège trône en tête, suivie de l’Irlande, du Danemark, de la Suède, de la Finlande et des Pays-Bas. L’Iran, le Vietnam, la Chine et la Corée du Nord bouclent les dernières places du classement.

Recommandé pour vous