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Le conflit à Gaza sous la plume de T. Friedman : B. Netanyahu collectionne les mauvais choix…

Thomas Friedman, journaliste américain, a averti « qu’Israël se trouve aujourd’hui à un moment stratégique de sa guerre à Gaza : Tous les indices suggèrent que le Premier ministre Benjamin Netanyahu choisira la mauvaise voie et entraînera l’administration Biden dans un voyage très dangereux et inquiétant et c’est une question dangereuse et inquiétante. À tel point que la meilleure option pour Israël serait d’accepter de laisser les dirigeants du Hamas au pouvoir à Gaza. »
Le conflit à Gaza sous la plume de T. Friedman : B. Netanyahu collectionne les mauvais choix…

Dans un article publié sur le site du New York Times, sous le titre Israël : cessez le feu, libérez les otages et quittez Gaza, repensez tout, T. Friedman a rappelé avoir « estimé en octobre qu’Israël faisait une grave erreur en se précipitant dans une incursion terrestre à Gaza, tout comme l’ont fait les USA en Afghanistan après le 11 septembre, il fallait qu’Israël se concentrer d’abord sur la récupération de ses otages, la délégitimation du Hamas et la poursuite ciblée des dirigeants du Hamas : plus comme Munich , moins comme Dresde ».

« Or j’ai réalisé que de nombreux Israéliens estimaient qu’ils avaient un droit moral et stratégique et une nécessité d’entrer dans Gaza et d’éliminer le Hamas une fois pour toutes », ajoute-t-il.  Dans ce cas, le chroniqueur a expliqué qu’Israël « aurait besoin de trois choses : du temps, de la légitimité et des ressources militaires et autres de la part des États-Unis ». La raison en est que « l’objectif ambitieux d’éliminer le Hamas ne peut pas être atteint rapidement (voire pas du tout) , l’opération militaire se terminera par le meurtre de civils innocents et laissera un vide sécuritaire et gouvernemental à Gaza qui devra être comblé par l’Autorité palestinienne non-Hamas en Cisjordanie, qui devra être modernisée et transformée pour assumer ce rôle ».

T. Friedman exprime son regret que B. Netanyahu n’ait pas suivi la voie susmentionnée, mais qu’il ait plutôt « choisi la pire combinaison stratégique ; militairement, ils ont choisi l’approche de Dresde et ont délégitimé ce qu’Israël pensait être une guerre juste ». A ses yeux, « sur le plan diplomatique, au lieu d’accompagner cette stratégie de guerre d’une initiative qui donnerait à Israël au moins du temps, de la légitimité et des ressources pour démanteler le Hamas, Netanyahu a refusé de présenter un quelconque horizon politique ou une stratégie de sortie, et a explicitement exclu toute coopération avec l’Autorité palestinienne ». Et de rappeler que c’est là « une stratégie complètement folle ». Le journaliste américain estime « qu’ Israël s’est enfermé dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée politiquement, et cela a fini par isoler les USA , mettant en danger nos intérêts régionaux et mondiaux, nuisant au soutien des USA à Israël et brisant la base du système politique soit le soutien du Parti démocrate au président Biden ».

Quant au calendrier, le chroniqueur estime que « les États-Unis d’Amérique sont sur le point de conclure un nouvel accord stratégique avec le Royaume d’Arabie Saoudite, qui prévoit notamment de travailler à l’établissement d’un programme nucléaire civil, d’armes avancées et de relations de sécurité beaucoup plus approfondies ». Accord qui, selon lui, « pourrait être conclu d’ici quelques semaines, mais cela dépend d’un élément, à savoir que l’Arabie Saoudite normalise ses relations avec Israël en échange de la fin de la guerre à Gaza, de la sortie de la bande de Gaza et de l’accord sur une voie spécifique pour une solution à deux Etats ».

T. Friedman a écrit « qu’il se joint à l’administration Biden pour adopter la voie d’un accord à deux États, qui ouvrirait la voie à la normalisation saoudienne et donnerait également une couverture à l’Autorité palestinienne et aux pays arabes modérés pour tenter de rétablir un régime indépendant du Hamas à Gaza. Cela nécessite que nous oublions complètement l’invasion de Rafah et que nous utilisions plutôt une approche visant à éliminer le reste des dirigeants du Hamas de la bande ». Et de conclure qu’ « entrer à Rafah et rejeter la voie à deux États est une voie très dangereuse au point que je pense qu’Israël ferait mieux d’accepter la demande du Hamas d’un retrait israélien complet de Gaza, d’un cessez-le-feu et d’un accord global pour tous les otages israéliens, en échange de tous les prisonniers palestiniens détenus par Israël ».

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