« Dès aujourd’hui, nous allons augmenter les frappes » contre la bande de Gaza, avait promis samedi 22 octobre, le général Daniel Hagari, porte-parole de l’armée d’occupation israélienne. L’objectif étant, assure-t-il, de « réduire les risques pour nos forces dans les prochaines étapes » du conflit.
« Nous allons entrer dans Gaza, nous allons le faire pour un but opérationnel, détruire les infrastructures et les terroristes du Hamas, et nous allons le faire de manière professionnelle », a également indiqué samedi le général Herzi Halevi, chef d’état-major israélien.
L’armée d’occupation israélienne a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de ce territoire exigu où vivaient 2,4 millions de Palestiniens.
En face, le Hamas a promis de transformer Gaza en cimetière pour les troupes d’occupation israélienne. Une tentative de débarquement de l’armée sioniste depuis la mer aurait tourné au fiasco alors qu’auparavant, une incursion de chars a également subi le feu de la résistance, réduisant à néant l’espoir d’avoir « éliminé » la résistance via les frappes aériennes soutenues et le pilonnage aléatoire de la canonnière israélienne. Plus, à mesure que le temps passe, l’intensité des tirs de missiles depuis l’enclave palestinienne est loin de faiblir. Les Brigades al-Qassam du Hamas ont assuré avoir avorté l’infiltration d’une force israélienne à partir de Kissoufim, au sud de la bande de Gaza. « Les moudjahidines d’al-Qassam ont tendu une embuscade à une force sioniste blindée à l’est de Khan Younes après avoir franchi la barrière de quelques mètres », ont indiqué les Brigades al-Qassam dans un communiqué. Le texte ajoute que « les combattants se sont affrontés avec les infiltrés ont détruit deux bulldozers et un char et les ont forcés à se retirer ». Des images diffusées par le Hamas ont montré une attaque contre un Merkava depuis un drone.
L’armée d’occupation israélienne avait rapporté que des hommes armés ont ouvert le feu en direction d’une force de l’armée a l’ouest de la barrière frontalière de la bande de Gaza dans la région de Kissoufim. Elle a ajouté qu’un char israélien a attaqué le groupe qui a ouvert le feu sans livrer de détails supplémentaires.
La Radio israélienne a assuré qu’il y a eu des soldats qui ont été blessés indiquant que les accrochages avaient eu lieu à proximité du kibboutz Kissoufim à l’est des frontières avec la bande de Gaza. Pour sa part, la chaine de télévision israélienne Channel 12 a indiqué que 4 soldats sont blessés dont un grièvement dans un tir d’obus anti blindé depuis la bande de Gaza.
Dans la soirée, l’armée israelienne a reconnu qu’un soldat a été tué et 3 autres blessés dans l’embuscade des Qassam.
Des salves de roquettes ont été tirées par les Brigades al-Qassam sur la colonie Netvivot en réponse aux massacres israéliens contre les civils dans la bande de Gaza. La résistance a aussi assuré avoir bombardé des batteries d’artillerie à l’est de Ra’im avec une salve de roquettes et renouvelé les tirs des salves de roquettes contre les attroupements de l’occupation près de la colonie de Mafkaim. Des médias israéliens avaient rapporté que 5 explosions ont été entendues à « Beit Shemesh » près d’Al-Quds après les tirs d’une salve de roquettes depuis Gaza. Le ministère israélien de la Guerre a révélé aussi que 1 210 officiers et soldats ont été handicapés depuis le début de la guerre
A signaler aussi qu’Abou Obeida, porte-parole des Brigades A.Al-Qassam, branche militaire du Hamas, a annoncé samedi qu’ils avaient l’intention de libérer deux prisonniers israéliens sans contrepartie et qu’ils en avaient informé le Qatar, mais que l’entité sioniste « a refusé de les récupérer ». Dans un communiqué succinct diffusé sur Telegram, il a ajouté avoir « informé les frères qataris hier soir (vendredi) que nous allions libérer Nurit Yitzhak et Yochved Lifshitz, deux Israéliennes, pour des raisons humanitaires impérieuses et sans contrepartie ».
Cette nouvelle initiative du Hamas intervient deux jours après qu’A. Obeida a annoncé avoir libéré deux prisonniers portant la nationalité américaine « pour des raisons humanitaires et pour prouver au peuple américain et au monde que les allégations formulées par Biden et son administration fasciste sont fausses et sans fondement ».
Au 16ème jour de l’agression israélienne contre Gaza, les civils et notamment les enfants continuent d’être massacrés par l’aviation israélienne. Des sources palestiniennes ont fait état de plus de 110 martyrs suite au bombardement qui a visé samedi soir, la région centrale de la bande de Gaza. Le ministère palestinien avait recensé 12 martyrs et près de 17 blessés à la suite d’un bombardement israélien contre un café qui abrite des déplacés au centre de Khan Younes.
Selon l’ONU, au moins 1,4 million de Palestiniens ont été déplacés, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, et la situation humanitaire dans l’enclave est « catastrophique ». « Le temps est compté avant que les taux de mortalité ne montent en flèche en raison de l’apparition de maladies et du manque de capacités en matière de soins de santé », ont averti samedi cinq agences de l’ONU dans un communiqué conjoint.
Au moins 42% des logements de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés suite aux bombardements israéliens, selon l’OCHA.
Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de « siège complet » par l’occupation israélienne qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture.
Il convient de rappeler que plus de 1.400 soldats et colons israéliens ont été tués par les brigades Al-Qassam, depuis le 7 octobre, lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa dans l’enveloppe de Gaza. Le Hamas détient également plus de 200 soldats et colons israéliens dans le but de conclure un échange de détenus avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Cisjordanie bouillonnante
Non loin de là, en Cisjordanie occupée, les forces d’occupation israéliennes ont tué cinq citoyens palestiniens dimanche à l’aube dans plusieurs zones, ce qui porte à 90 le nombre de martyrs palestiniens en Cisjordanie depuis le début de la guerre contre la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.
Le Croissant-Rouge palestinien a rapporté que deux jeunes hommes ont été tués et cinq autres blessés dans un bombardement aérien israélien mené à l’aube contre la mosquée Al-Ansar, dans le quartier d’Al-Damj, dans le camp de Jénine.
La chaîne israélienne 14 a rapporté que l’armée et le Shabak ont lancé une opération précise contre le camp de réfugiés de Jénine. L’armée d’occupation israélienne a indiqué que « l’armée et le Shabak ont frappé tôt, aujourd’hui, dimanche 22 octobre un tunnel creusé sous la mosquée al-Ansar à Jénine en Cisjordanie ».
« Nous avons ciblé une cellule affiliée au Hamas et au Jihad islamique de la Palestine d’où ils envisageaient mener des opérations contre Israël », selon les prétentions des responsables de l’occupation.
Les bombardements aériens en Cisjordanie sont inhabituels. La dernière fois qu’Israël l’a fait depuis environ 20 ans, c’était le 3 juillet. A cette date un hélicoptère Apache a tiré des missiles pour sécuriser une opération de sauvetage des forces israéliennes prises dans une embuscade à Jénine. Les trois autres martyrs palestiniens ont été tués lors de la prise d’assaut israéliens de plusieurs zones de la Cisjordanie occupée.
Les forces d’occupation ont attaqué la Cisjordanie dans la nuit de samedi à dimanche 22 octobre. Elles ont lancé une campagne d’arrestations massive, au cours desquels des affrontements ont éclaté entre les citoyens et les forces d’occupation. Un groupe de colons extrémistes a également lancé une attaque contre des maisons palestiniennes dans la ville de Huwara, au sud de Naplouse, et certains d’entre eux ont réussi à mettre le feu aux voitures des citoyens sous la protection des forces d’occupation, fortement présentes dans la ville sous siège depuis le début de la guerre contre Gaza.
