Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué lundi Hervé Magro, ambassadeur de France à Ankara, à cause d’une réception organisée par le Sénat français en l’honneur des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie, et des Unités kurdes de protection du peuple (YPG), a appris Sputnik de sources diplomatiques turques.
« La Turquie a attiré l’attention de l’ambassadeur français sur les attaques des membres du PKK et de leurs affiliés YPG/YPJ, ainsi que des Forces démocratiques syriennes (FDS) contre la Turquie et le peuple syrien ainsi que sur le caractère séparatiste et déstabilisateur de ces organisations », indiquent les sources.
La Turquie, y compris par l’intermédiaire de son ambassade en France, a appelé Paris « à ne pas donner la priorité aux efforts de légitimation internationale du PKK », mais à se concentrer sur le maintien de la sécurité des frontières de la Turquie et de la Syrie, ainsi qu’à faire preuve de solidarité en tant qu’allié.
Une réception en l’honneur du PKK, des Unités de protection du peuple (YPG) et des Unités de protection de la femme (YPJ), s’est tenue le 25 mars au Sénat français. Les invités se sont vus remettre des médailles honorifiques.
La Turquie qualifie les YPG, branche militaire du Parti de l’union démocratique (PYD) kurde syrien de groupe « terroriste » en raison de ses liens avec le PKK, considéré lui aussi comme « terroriste » et interdit dans le pays.
Le conflit armé avec le Parti des travailleurs du Kurdistan a commencé en Turquie en 1984 et a repris en 2015. Les forces armées turques mènent des opérations aériennes et terrestres contre les bases du PKK situées dans le nord de l’Irak.
La présence militaire turque au nord-est de Mossoul a longtemps été une source de controverse entre Bagdad et Ankara. La Turquie justifie sa présence militaire comme une nécessité pour combattre le PKK qui est réprimée en Turquie.