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Génocide en marche à Gaza : Des médecins décrivent l’indicible

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Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé mardi 19 mars Israël de « saboter » les négociations en vue d’une trêve dans la bande de Gaza avec son attaque lancée lundi avant l’aube contre l’hôpital Al-Chifa de Gaza. L’assaut « contre le complexe médical d’Al-Chifa confirme leur volonté d’empêcher toute reprise d’une vie décente à Gaza et de démanteler des infrastructures essentielles », a-t-il déclaré.
Génocide en marche à Gaza : Des médecins décrivent l’indicible

« Cela révèle aussi une volonté de saboter les négociations en cours à Doha » et « de semer le chaos et perpétuer la violence », a ajouté I. Haniyeh tout en exigeant « la fin de l’agression, le retrait des forces d’occupation de Gaza, et le retour des déplacés ». Ces déclarations du chef du Hamas interviennent alors que des discussions sont en cours à Doha autour d’une trêve de six semaines et d’un échange de captifs israéliens retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens.

L’armée d’occupation israélienne a lancé lundi à l’aube une offensive d’envergure contre l’hôpital Al-Chifa, le plus grand complexe hospitalier du territoire palestinien où se trouvent « des dizaines de milliers » de déplacés. Des dizaines de Palestiniens sont tombés en martyre et des dizaines ont été arretés par les forces d’occupation. Il convient de rappeler que c’est la deuxième fois que les forces d’occupation israéliennes prennent d’assaut le complexe médical d’Al-Chifa depuis le début de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, le 7 octobre dernier. Elles l’ont attaqué pour la première fois le 16 novembre dernier après l’avoir assiégé pendant au moins une semaine.

Les forces d’occupation israéliennes s’étaient ensuite retirées de l’hôpital le 24 novembre, après avoir détruit ses cours, une partie de ses bâtiments, les équipements médicaux, ainsi que le générateur électrique de l’hôpital.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice contre Gaza qui a fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, selon les données palestiniennes et onusiennes, ce qui a abouti à sa comparution devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour « génocide ». Le dernier bilan établi mercredi par le ministère de la Santé de Gaza fait état  de 31.923 martyrs depuis le début de la guerre dont au moins 104 décès au cours des dernières 24 heures et 74.096 blessés à Gaza.

A signaler que le Congrès américain a décidé l’interdiction du versement de fonds à l’UNRWA jusqu’en mars 2025. Décision qui intervient à l’heure où des médecins s’étant rendus dans la bande de Gaza au cours des derniers mois avaient décrit lundi, lors d’un événement organisé au siège des Nations unies, un système de santé en plein effondrement et des « atrocités épouvantables » engendrées par la guerre israélienne.

Les quatre médecins, venus des Etats-Unis, du Royaume-Unis et de France, se sont rendus à Gaza afin d’aider les équipes médicales et de soutenir le système de santé de l’enclave palestinienne. Nick Maynard, chirurgien qui se trouvait pour la dernière fois à Gaza au mois de janvier, a évoqué une enfant souffrant de brûlures si sévères que l’on pouvait voir les os de son visage. « Nous savions qu’elle n’avait aucune chance de survivre, mais nous n’avions pas de morphine à lui donner », a-t-il dit. « Non seulement allait-elle inévitablement mourir, mais elle allait souffrir le martyre avant de succomber. »

Zaher Sahloul, médecin spécialisé en médecine des soins intensifs, a déclaré qu’une enfant de sept ans présentant des brûlures au troisième degrés endommageant 40% de la surface de son corps était arrivée à l’hôpital européen de Gaza après une frappe aérienne israélienne dans laquelle son frère et son père avaient été tués et sa mère blessée. Après des semaines d’attente, elle a été évacuée vers l’Egypte afin d’y être soignée mais est morte deux jours plus tard, a-t-il ajouté.

Les médecins ont prévenu que le bilan d’une offensive de l’armée d’occupation israélienne à Rafah serait élevé.

« S’il y a une grande invasion de Rafah, cela sera apocalyptique, le nombre de morts que nous verrons », a dit N. Maynard. « Je souhaite répondre à certaines allégations selon lesquelles Israël mènerait des opérations visant des militants et éviterait de cibler des civils. Mes collègues et tous les médecins travaillant à Gaza témoignent que les bombardements qui ont eu lieu à Gaza sont des bombardements aveugles qui entraînent la mort d’un grand nombre de civils », a-t-il ajouté. « Les institutions médicales, le personnel du secteur de la santé sont ciblés par les bombardements israéliens, et il existe une intention préméditée de détruire les infrastructures médicales pour empêcher les hôpitaux de fournir les soins nécessaires aux habitants de Gaza. Une catastrophe imminente ne peut être évitée que par un cessez-le-feu immédiat », a-t-il poursuivi.

En réponse à la question du journal qatari Al-Quds Al-Arabi sur ce qui se passe à Gaza et s’il s’agit vraiment d’un « génocide », N. Manyard a répondu : « J’ai passé du temps à rechercher la définition du terme génocide à travers plusieurs dictionnaires et voir si ces définitions s’appliquent à ce qui se passe à Gaza, et finalement je me suis assuré que ce qui se passe à Gaza correspond à toutes les définitions du terme génocide que j’ai lues. Je n’ai absolument aucun doute que ce qui se passe à Gaza est un génocide. Il semble que le but ultime du gouvernement israélien est de forcer la population à émigrer complètement de Gaza et à vider cette terre de sa population ».

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