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Frappes russes chirurgicales en Ukraine : Huit régions dans le noir…

La Russie a annoncé vendredi 22 mars avoir procédé à des frappes de grande ampleur sur les infrastructures militaro-industrielles, énergétiques et ferroviaires ukrainiennes. Selon l'opérateur Ukrenergo, ces frappes ont entraîné des coupures d'électricité dans au moins sept régions.
Frappes russes chirurgicales en Ukraine : Huit régions dans le noir…

« Aujourd’hui les forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe massive à l’aide d’armes aériennes, maritimes et terrestres de haute précision et de véhicules aériens sans pilote à longue portée », a annoncé vendredi le ministère russe de la Défense sur sa chaîne Telegram. Des frappes menées, poursuit le communiqué, « sur les installations énergétiques, le complexe militaro-industriel, les carrefours ferroviaires, les arsenaux, les lieux de déploiement des forces armées ukrainiennes et des mercenaires étrangers ». La Défense russe a revendiqué la destruction « d’équipements et d’armes livrés à l’Ukraine par des pays de l’OTAN », ainsi que la « désorganisation » des capacités de production militaire dans le pays. Elle affirme avoir « interrompu » le « transfert des réserves ennemies vers la ligne de front ».

Par ailleurs, des unités des forces ukrainiennes et des « mercenaires » auraient également été frappés. « Tous les objectifs ont été atteints », a ajouté le ministère. Dans la matinée, l’opérateur ukrainien Ukrenergo a annoncé des coupures d’électricité dans au moins sept régions du pays. « Des dizaines d’installations électriques ont été endommagées. Coupures d’urgence dans sept régions. Le système électrique reçoit une assistance d’urgence venue de trois pays », a-t-il indiqué dans un communiqué sur Telegram, précisant que la situation « la plus difficile » concernait les régions de Kharkov (est), Odessa (sud), Kirovograd (centre) et Dnipropetrosvk (centre-est). Un missile russe a notamment frappé la centrale hydroélectrique du Dniepr (HPP), dans la ville de Zaporojié sous contrôle ukrainien, a déclaré l’opérateur. Celui-ci a précisé que l’installation avait été touchée et qu’un incendie faisait rage sur le site, tout en insistant sur le fait qu’« il n’y avait aucun risque de rupture » du barrage et que la situation était sous contrôle. Évoquant une attaque « sans précédent », Igor Terekhov, maire de Kharkov, a annoncé que la seconde ville d’Ukraine était privée d’électricité et de chauffage, les bombardements ayant « sévèrement endommagé » les infrastructures énergétiques. Plus de « 60 Shahed et presque 90 missiles de différents types » auraient été tiré par les forces russes, a affirmé sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Quant au bilan humain, cinq personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées, selon les autorités ukrainiennes des régions de Zaporojié (sud) et de Khmelnytsky (ouest). L’alerte aux raids aériens en Ukraine a été déclenchée vers 5h30, heure de Moscou, dans les 20 régions du pays ainsi que la capitale Kiev, et a duré près de trois heures, a précisé dans la nuit l’agence TASS.

Dans son message, le ministère russe a également stipulé avoir mené « 49 frappes de représailles », notamment à l’aide de missiles Kinjal, suite aux récentes tentatives d’incursion dans les régions russes limitrophes de l’Ukraine. « Du 16 au 22 mars de cette année, en réponse aux bombardements de notre territoire et aux tentatives de percée et de capture des colonies frontalières russes, les forces armées ont mené 49 frappes de représailles avec des armes aériennes de haute précision à longue portée, notamment des missiles aérobalistiques hypersoniques Kinjal », a déclaré le ministère.

Entre le 12 et le 15 mars, premier jour de l’élection présidentielle en Russie, la Défense russe avait annoncé avoir repoussé plusieurs tentatives d’incursion menée par des combattants russes pro-Kiev. Le regain des bombardements ukrainiens sur les régions frontalières, en particulier Belgorod, ont tué plusieurs dizaines de civils au cours des dernières semaines. Lors d’une allocution le 15 février, Vladimir Poutine avait averti que ces attaques ukrainiennes ne « rester[aie]nt pas sans réponse ».

Soutien à Kiev

Il y a lieu de signaler que le groupe d’armement franco-allemand KNDS, qui fabrique notamment des chars, va produire des équipements militaires et des munitions sur le sol ukrainien, a annoncé vendredi le ministre français de la Défense à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand à Berlin.
« Nous annonçons que KNDS […] va s’établir en Ukraine avec une filiale», a déclaré ce 22 mars à Berlin Sébastien Lecornu, à l’issue d’une rencontre avec Boris Pistorius. « Nous allons faire en sorte de produire ensemble en Ukraine des armes et des munitions », dont Kiev a besoin face à l’armée russe, a pour sa part assuré le ministre allemand de la Défense. L’objectif de KNDS, un des principaux acteurs européens de l’armement terrestre, sera dans un premier temps de « former » les Ukrainiens et de permettre de « produire rapidement des pièces de rechange, notamment pour les systèmes déjà livrés », a précisé S. Lecornu, sans donner d’échéance. Cet accord fait suite à la récente annonce du chancelier Olaf Scholz et du président Emmanuel Macron d’« une initiative de production locale en Ukraine de pièces détachées, de munitions et, voire même, à terme, d’équipements militaires complets », a également déclaré le ministre français.
Le 8 mars, lors d’une interview sur le plateau de BFM/RMC, le responsable français avait annoncé que plusieurs entreprises françaises allaient créer des partenariats avec des entreprises ukrainiennes pour produire « des pièces détachées, peut-être même des munitions demain » sur le sol ukrainien. Une telle implantation a « énormément de valeur puisque les capacités de production se rapprochent de la ligne de front, c’est autant de logistique en moins et autant de fiabilité à approvisionner », a déclaré S. Lecornu. KNDS est une holding constituée en 2015 par le français Nexter et l’allemand Krauss-Maffei-Wegmann. Elle produit en particulier des chars de combat, d’autres véhicules blindés et des systèmes d’artillerie. Nexter fabrique, entre autres, les canons Caesar fournis à l’Ukraine. Le plus gros fabricant allemand d’armes Rheinmetall a lui aussi fait état d’implantations en Ukraine. Mi-février, il avait annoncé un accord avec une entreprise ukrainienne pour fabriquer des obus d’artillerie de calibre 155 mm, vitaux pour l’armée ukrainienne. Mi-mars, il a fait part de son intention d’y installer au moins quatre usines pour produire des obus, des véhicules militaires, de la poudre et des armes de défense antiaérienne. Une intention, annoncée dès juillet 2023, et qu’avait dénoncée Moscou, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères voyant dans cette initiative une « autre preuve de la militarisation de l’Ukraine par l’Occident et du pompage des armes », une décision qui pourrait ainsi conduire « à une nouvelle escalade », avait-elle averti.

Si les systèmes Patriot fabriqués au Japon finissent en Ukraine, « les conséquences les plus graves pour les relations bilatérales se produiront », alerte Nikolaï Nozdrev, ambassadeur russe au Japon. La Russie veillera à ce que les systèmes Patriot fabriqués au Japon ne finissent pas en Ukraine, a-t-il ajouté au micro de Sputnik.

Fin 2023, Tokyo a assoupli les règles pour l’exportation d’armes fabriquées sur son sol sous licence étrangère. Dorénavant, le Japon peut livrer ces équipements, en l’occurrence les systèmes Patriot, vers les États-Unis.

Pourtant, selon les lois en vigueur au Japon, les Patriot, en cas de fourniture, ne peuvent pas être transférés en Ukraine. Ils peuvent par contre reconstituer les stocks des États-Unis eux-mêmes.

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