Cette première rencontre de l’année entre le patron de l’ONU et son messi dominici devrait porter sur la prochaine session du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant la question du Sahara, où l’envoyé des Nations Unies doit présenter demain mardi son rapport devant les membres. S. de Mistura informera les membres du Conseil des résultats de ses contacts et consultations avec les différentes parties prenantes et les acteurs internationaux dans ce conflit régional. Alexander Ivanko, chef de la MINURSO, fera également un compte rendu de la situation sur le terrain et des défis auxquels la mission des Nations Unies est confrontée dans l’accomplissement de sa mission de surveillance du cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide des Nations Unies. Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies devraient écouter lors d’une session spéciale à huis clos, à l’initiative de Malte, le rapport présenté par l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara.
A la veille du rendez-vous annuel de New York, la capitale russe n’a pas été mise à l’écart. Mikhail Bogdanov, représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et les pays d’Afrique et vice-ministre des Affaires étrangères de Russie, avait reçu Guennad Boumédiène, ambassadeur algérien accrédité à Moscou. L’entretien a porté notamment sur « les questions internationales et régionales actuelles ». « L’accent a été mis sur la situation en Afrique du Nord et dans la région Sahara-Sahel », selon la diplomatie russe. Le diplomate algérien a aussi rencontré, dans la foulée, Sergueï Vershinin, vice-ministre des Affaires étrangères de la Russie, pour discuter du « règlement de la question du Sahara occidental ». Les deux parties ont souligné « l’importance d’une interaction plus étroite entre la Russie et l’Algérie au sein de l’ONU », indique la même source.
Trois jours plus tôt, Lotfi Bouchaara, ambassadeur du Maroc en Russie a été reçu, jeudi 11 avril, par M. Bogdanov. « Les questions d’actualité liées au renforcement des relations traditionnellement amicales entre la Russie et le Maroc ont été abordées, notamment l’approfondissement du dialogue politique sur les questions d’intérêt commun du Moyen-Orient et de l’Afrique », affirme la diplomatie russe.
L’ambassadeur du royaume a rencontré, ensuite, S. Vershinin pour passer en revue « un certain nombre de questions actuelles du Moyen-Orient et de l’Afrique inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU. Une attention particulière a été accordée au problème du règlement du Sahara occidental à la lumière de sa prochaine discussion au Conseil de sécurité », indique la diplomatie russe. S. Vershinin « a souligné l’importance de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptée au problème du Sahara occidental sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité dans le cadre de procédures conformes aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies ».
Le diplomate russe est considéré comme le « Monsieur Sahara » au sein du département piloté par Sergueï Lavrov. Le 11 mars, il s’est entretenu à Moscou, avec S. de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU.
Pour rappel, en mars dernier la diplomatie russe avait reçu séparément les ambassadeurs du Maroc et de l’Algérie. La succession de ses réunions pourrait baliser le terrain à une médiation de Moscou. La Russie bénéficie de la confiance des parties concernées dans ce conflit. En outre, Rabat et Moscou doivent lancer des négociations pour le renouvellement de l’accord de pêche, signé le 14 octobre 2020 pour une durée de quatre années, intégrant les eaux du Sahara.
Mutinerie à Tindouf ?
Tout cela se déroule à l’heure où Tindouf est une fois de plus sur le gril. En effet, des miliciens du Polisario ont mis en détention, vendredi et sans aucun ordre émanant de leur hiérarchie, le chef de la première région militaire et plusieurs de ses collaborateurs, a rapporté samedi 13 avril le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (FORSATIN). Ils l’accusent de détournement de quantités importantes de carburants (environ 25 tonnes) vers le marché mauritanien. Cette opération qui s’apparente à une mutinerie a contraint la direction du Polisario à agir rapidement pour étouffer le scandale.
Les éléments qui ont pris en otage le chef de la première région militaire ont exigé qu’il soit traduit devant la justice alors que Brahim Ghali et ses affidés proposent simplement de destituer le commandant. Certains hauts cadres du Polisario souhaitent demander une intervention de l’armée algérienne pour mettre fin à la mutinerie, ajoute la même source.
La première région militaire était située près d’El Guerguerate. Cette base, qui était considérée comme un « territoire libéré », n’est plus opérationnelle depuis le 13 novembre 2020. Les interventions des drones des Forces armées royales (FAR) ont forcé les milices du mouvement séparatiste fuir vers les camps de Tindouf en territoire algérien.
