Plus aucun manifestant ne se trouvait le 6 janvier au soir sur la place de la République de la ville d’Almaty, ex-capitale et ville la plus peuplée du Kazakhstan, selon les agences de presse russes Tass et RIA Novosti. Cette place était l’un des principaux lieux de la contestation qui a embrasé le pays cette semaine.
D’après les mêmes sources, les autorités ont également repris le contrôle de la mairie et de la résidence présidentielle d’Almaty.
Plus tôt, la police kazakhe avait fait savoir que «des dizaines» de personnes avaient été tuées par la police dans la nuit du 5 au 6 janvier alors qu’elles tentaient de s’emparer de bâtiments administratifs.
Des manifestants avaient réussi, mercredi, à rentrer de force dans les bâtiments de la mairie d’Almaty, armés de matraques et de bouclier volés à la police, tandis que d’autres sites administratifs avaient été incendiés et des magasins pillés. Des émeutes faisant suite à des manifestations contre la hausse des prix du gaz A l’origine des troubles dans le pays : un mouvement de colère qui a éclaté dans la ville de Janaozen le 2 janvier après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), puis s’est étendu à la grande ville régionale d’Aktau, sur les bords de la mer Caspienne, et enfin à Almaty.
Le gouvernement a tenté dans un premier temps, le 4 janvier, d’apaiser les tensions en concédant une réduction du prix du GNL – en vain. De plus, le gouvernement a remis sa démission au président le 5 janvier. Selon le ministère kazakh de l’Intérieur, au moins 18 membres des forces de sécurité ont été tués et 748 blessés dans les émeutes de ces derniers jours.
Citées par la chaîne publique Khabar-24, les autorités de la ville d’Almaty (où les troubles sont les plus violents) ont en effet fait état de cas de décapitations. L’agence de presse RIA Novosti, qui a contacté les autorités locales, a confirmé qu’au moins deux corps de membres des forces de l’ordre avaient été retrouvés sans tête. On ignore s’il s’agit d’une mutilation survenue après le décès ou si la décapitation en est la cause.
D’après la même source, 2 298 personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements. Le président Kassym-Jomart Tokaïev a dénoncé le rôle qu’auraient joué dans ces violences des «bandes terroristes […] [ayant] suivi une formation approfondie à l’étranger». Le chef d’Etat a décrété l’Etat d’urgence et requis l’aide de ses alliés de l’OTSC (Organisation du traité de sécurité collective, réunissant outre le Kazakhstan, l’Arménie, la Biélorussie, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan). Celle-ci a annoncé ce 6 janvier l’envoi du premier contingent d’une force collective de maintien de la paix au Kazakhstan, avec pour mission de protéger les bâtiments officiels et de stabiliser la situation.
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