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Drame migratoire au large de Lampedusa : MSF dénonce le comportement répressif

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Un nouveau drame s’annonce en Méditerranée. Une trentaine de migrants sont portés disparus après des naufrages au large de l'île italienne de Lampedusa. C'est ce qu'a annoncé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Drame migratoire au large de Lampedusa : MSF dénonce le comportement répressif

D’après les survivants, deux embarcations parties de Tunisie ont chaviré à cause du mauvais temps. Partis jeudi 3 août de Sfax, en Tunisie, direction les premières côtes européennes, celles de Lampedusa, l’île italienne à seulement 100 milles nautiques de là. Près d’une centaine de candidats à l’exil à bord de deux bateaux de fortune en métal ont été surpris par les conditions météo, qui se sont détériorées d’heure en heure.

Prises dans la houle, leurs embarcations ont fini par chavirer et couler. C’est ce que racontent les naufragés secourus par les garde-côtes italiens : 47 hommes et dix femmes originaires d’Afrique subsaharienne débarqués à Lampedusa avec deux cadavres, d’une femme ivoirienne et d’un enfant d’un an et demi.

D’après le témoignage des rescapés, ils seraient 31 au total, toujours portés disparus après ces deux naufrages. Les survivants ont été pris en charge dans le centre d’accueil de l’île, où plus de 2 000 personnes y sont arrivées ces derniers jours.

Malgré les vents violents et une mer très agitée, les traversées se sont intensifiées cette semaine, et avec elles, le risque de drame. Après deux nuits bloqués sur les récifs de Lampedusa, plusieurs dizaines de migrants dont l’embarcation s’était abîmée contre les falaises de la petite île ont ainsi été mis en sécurité par les secours italiens qui ont ainsi mené une délicate opération de sauvetage ce dimanche.

Depuis le début de l’année, 91 964 migrants sont arrivés en Italie, soit plus que le double par rapport à la même période l’an dernier, d’après les données du ministère de l’Intérieur italien. La route de la Méditerranée centrale, entre l’Afrique du Nord et l’Europe, est la plus meurtrière au monde : plus de 1 800 candidats à l’exil sont morts et disparus depuis le début de l’année en tentant la traversée, selon l’OIM. Soit près de 900 de plus que l’année dernière.

Une enquête sur les deux naufrages a été ouverte à Agrigente, en Sicile. « Ceux qui leur ont permis de partir, ou les ont forcés à partir, sont des fous criminels sans scrupules », a déclaré le chef de la police d’Agrigente aux médias italiens. « Une mer bien agitée est prévue pour les jours qui viennent. Espérons qu’ils vont arrêter », car faire partir des gens « par cette mer, c’est les envoyer à l’abattoir », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l’équipe de Médecins sans frontières (MSF ) qui a scruté la situation pendant cinq mois dans la ville frontalière de Vintimille, assure que le parcours type des migrants est désormais bien connu. Souvent arrivés par voie maritime en Italie depuis le Maghreb, ils tentent de rejoindre la France. Et leur périple se termine fréquemment de la même manière. « On a des gens qui sont refoulés de multiples fois, souvent avec de la violence. Des pratiques de détention arbitraire, notamment dans des containers où les gens sont forcés de passer la nuit, en dormant à même le sol. Les containers sont bondés », explique Jérôme Tubiana, conseiller aux opérations en charge des questions de réfugiés et de migration pour MSF.

Mais ce qui inquiète le plus l’association est que dans cette situation de grande précarité se trouvent des femmes enceintes, des personnes âgées ou bien malades. « Les gens qui parviennent à cette frontière-là ont souvent de longs parcours migratoires derrière eux, y compris des souffrances et des passages par des zones bien plus violentes que celle-ci même », ajoute J. Tubiana.

MSF déplore aussi la situation des mineurs isolés. Parmi ceux que l’ONG accompagne, un tiers a déclaré avoir été refoulé. « Des mineurs aimeraient pouvoir demander protection en France immédiatement. Il y a eu aussi des mineurs qui ont été séparés de leurs familles », observe l’ONG.

Sur le plan politique, la France et l’Italie ne sont pas du même avis à ce sujet. En mai dernier, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur français, a jugé l’Italie « incapable régler les problèmes migratoires. »  La France a depuis gonflé la présence des forces de l’ordre sur place pour mieux filtrer les arrivées.

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