Cette hausse, attribuable en grande partie à l’adoption de la loi américaine sur les investissements dans les infrastructures et sur les emplois, signifie que la part des mesures vertes dans le total des dépenses de relance adoptées depuis le début de la pandémie s’élève désormais à 33 %, contre 21 % à la fin du mois de juillet 2021, précise l’organisation internationale basée à Paris.
La part des dépenses de relance identifiées comme ayant des impacts « mitigés » ou « négatifs » a également augmenté – passant de 10 % à 14 % – tandis que les 52 % restants se sont avérés n’avoir aucun impact environnemental direct, explique-t-on. Selon la même source, plus de la moitié des dépenses identifiées comme positives pour l’environnement (611 milliards USD) sont destinées aux secteurs de l’énergie et des transports, tous deux essentiels aux stratégies de zéro émission nette et de sécurité énergétique. Des domaines comme l’agriculture, la sylviculture et l’adaptation au changement climatique sont moins bien couverts, et moins de 1 % des dépenses de relance sont consacrées à la R-D verte, malgré l’importance de l’innovation dans la transition vers une économie sobre en carbone.
Si l’augmentation des dépenses vertes doit être saluée, une brève analyse des nouvelles données indique que la transition vers des économies plus vertes peut être compromise par des aides publiques préexistantes qui sont néfastes pour l’environnement. L’OCDE estime que les aides publiques potentiellement néfastes s’élèvent à plus de 680 milliards USD par an dans le monde, notamment les subventions à la production et à l’utilisation de combustibles fossiles et les aides à l’agriculture ayant des effets néfastes sur l’environnement. Cela signifie que dans deux ans, ce soutien néfaste pour l’environnement aura éclipsé les 1 090 milliards USD qui doivent être consacrés aux mesures écologiques sur plusieurs années.
Dans ce contexte, les changements dans les politiques de tarification du carbone introduits comme une réponse temporaire pour protéger les ménages et les secteurs vulnérables de la crise du COVID-19 devraient être progressivement éliminés pour limiter leur impact négatif sur les efforts climatiques. De même, il sera important de trouver des moyens de traiter la question du coût abordable de l’énergie dans le contexte des hausses de prix déclenchées par la guerre en Ukraine sans faire dérailler les objectifs à long terme de la sécurité énergétique et de la transition vers zéro émission nette, préconise l’OCDE.