#Libération_Palestine

Logo Perspectives med
Previous slide
Next slide

Désignation d’un nouveau Premier ministre palestinien : M. Abbas se met à dos les factions palestiniennes en ordre de combat

Previous slide
Next slide
Des tensions ont éclaté vendredi 15 mars au soir entre le Fatah et le Hamas à propos de la nomination d'un fidèle de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre appelé à réformer l'Autorité palestinienne dans le cadre de l'éventuel « après-guerre » à Gaza.
Désignation d’un nouveau Premier ministre palestinien : M. Abbas se met à dos les factions palestiniennes en ordre de combat

M. Abbas, chef de l’Autorité palestinienne a nommé jeudi 14 mars l’un de ses proches, l’économiste Mohammad Mustafa, comme Premier ministre afin de tenter, selon des analystes, de convaincre la communauté internationale de sa volonté de réformer son Autorité palestinienne. Mais vendredi 15 mars, le Hamas, ainsi que le Jihad Islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste) ont fustigé cette nomination, accusant M. Abbas d’être « déconnecté » de la réalité. « Former un nouveau gouvernement sans consensus national va aggraver les divisions » inter palestiniennes, ont-ils mis en garde dans un communiqué conjoint. Dans une déclaration commune intégrant aussi le Mouvement d’initiative nationale, les factions ont ajouté que « la priorité était également de faire face aux crimes des colons en Cisjordanie et à al-Qods occupée, en particulier la mosquée al-Aqsa, outre les grands risques auxquels notre cause nationale est confrontée, le plus important étant le risque de déplacement, qui demeure toujours en vigueur ».Les factions ont décrit la formation d’un nouveau gouvernement palestinien sans consensus national comme une « mesure formelle dénuée de sens », soulignant que « le souci de telles mesures et la prise de décisions individuelles par l’Autorité palestinienne renforcent la politique d’exclusivité et approfondissent la division ». « Cela survient à un moment charnière de l’histoire, où le peuple palestinien et sa cause ont cruellement besoin de consensus et d’unité, ainsi que de la formation d’une direction nationale unifiée, se préparant à organiser des élections libres et démocratiques avec la participation de toutes les composantes du peuple palestinien », selon le communiqué. Ces factions ont ajouté que « le peuple palestinien a le droit de remettre en question la faisabilité de remplacer un gouvernement par un autre, et un Premier ministre par un autre, issu du même environnement politique et partisan ». comme elles ont dénoncé « l’insistance de l’Autorité à poursuivre la politique d’exclusivité et à rejeter tous les efforts nationaux de réunification et d’unité palestinienne face à l’agression », et exprimé « leur rejet de la poursuite de cette approche, qui a provoqué, et continue de causer du tort à notre peuple et à notre cause nationale ».

La nomination du nouveau Premier ministre prouve « la profonde crise au sein de l’Autorité palestinienne et sa déconnexion de la réalité », selon le communiqué qui dénonce le « fossé entre l’Autorité et le peuple » palestinien.

Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l’Autorité palestinienne, menée par le Fatah, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, et le Hamas, au pouvoir à Gaza. Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont vivement critiqué le président M. Abbas pour son « impuissance » face à l’opération terrestre et aérienne israélienne dans la bande de Gaza aujourd’hui ravagée par la guerre.

Tard le 15 mars au soir, le Fatah a répliqué au Hamas l’accusant dans un communiqué « d’avoir causé le retour de l’occupation israélienne de Gaza » en « entreprenant l’aventure du 7 octobre » qui a mené à une « catastrophe (nakba, en arabe) encore plus horrible et cruelle que celle de 1948 », une référence au déplacement et à l’expulsion d’environ 760 000 Palestiniens de leurs terres à la création d’Israël. « La véritable déconnexion de la réalité et du peuple palestinien est celle de la direction du Hamas, qui jusqu’à présent ne saisit pas l’ampleur de la catastrophe que connaît notre peuple », a ajouté le Fatah, accusant le Hamas de ne pas avoir lui-même « consulté » les autres dirigeants palestiniens avant de lancer son attaque contre Israël.

La nomination de M. Mustafa, qui fait suite à la démission le mois dernier du gouvernement de Mohammed Shtayyeh, intervient alors que des puissances régionales et occidentales appellent à une réforme de l’Autorité palestinienne afin qu’elle puisse être un acteur « crédible » pour administrer Gaza après la guerre et à terme diriger un futur État palestinien. Mais le rôle de l’Autorité palestinienne après la guerre demeure encore incertain, en raison de son influence limitée à Gaza et du refus notamment du Premier ministre israélien d’envisager un futur État palestinien. Dans une lettre d’acceptation de sa mission au président Abbas, le nouveau Premier ministre s’est dit « conscient de la phase critique que traverse la cause palestinienne », et a insisté sur la nécessité d’un État palestinien regroupant Gaza et la Cisjordanie.

Recommandé pour vous