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Coopération irano-russe : Moscou et Téhéran décidés à aller loin

Ebrahim Raïssi, président iranien, et Vladimir Poutine, son homologue russe, ont discuté de l’expansion des relations entre Téhéran et Moscou ainsi que des derniers développements dans la région, soulignant la nécessité d’empêcher toute ingérence étrangère dans les questions régionales.
Coopération irano-russe : Moscou et Téhéran décidés à aller loin

Répondant à l’appel téléphonique de V. Poutine mardi, E. Raïssi a salué les progrès des relations bilatérales comme étant « favorables » et a appelé à accélérer la mise en œuvre d’accords et de projets communs dans les domaines du transit, des transports, des échanges énergétiques et de l’achèvement du Corridor de transport international Nord-Sud (INSTC).

Ledit corridor de 162 kilomètres le long de la côte de la mer Caspienne relie l’Inde, l’Iran, la Russie, la République d’Azerbaïdjan et d’autres pays par voie ferroviaire et maritime et peut rivaliser avec le canal de Suez en tant que route commerciale mondiale majeure.

Appréciant le soutien de la Russie à l’adhésion de l’Iran au groupe des économies émergentes des BRICS, E. Raïssi a indiqué que « les BRICS sont l’une des organisations efficaces pour façonner un monde multipolaire et fournir des bases appropriées pour l’expansion des relations bilatérales, régionales et internationales entre l’Iran, la Russie et d’autres États membres. »

Le groupe a été formé et initialement composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. Il représente collectivement environ 40 % de la population mondiale et un quart du produit intérieur brut (PIB) mondial. Les experts considèrent les BRICS comme un contrepoids viable au G7, un forum politique dirigé par les États-Unis et qui comprend le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni.

Lors de l’appel téléphonique, le maitre du Kremlin a, pour sa part, déclaré à son homologue iranien que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays avait atteint un record l’année dernière. Qualifiant l’Iran de « partenaire stratégique » de la Russie, V. Poutine a exprimé l’espoir d’une mise en œuvre rapide du chemin de fer Rasht-Astara, qui fait partie de l’INSTC et relie les lignes ferroviaires de l’Iran, de la République d’Azerbaïdjan et de la Russie. Le dirigeant russe a souligné l’impact significatif que pourrait avoir le projet ferroviaire sur les échanges commerciaux entre les trois pays.

Les deux responsables ont également échangé leurs points de vue sur les développements régionaux, soulignant la nécessité de résoudre le conflit dans la région du Caucase du Sud autour du Haut-Karabakh par le dialogue et en évitant toute ingérence étrangère dans les questions liées à la région. Le Haut-Karabakh est une région enclavée des montagnes du Caucase, située à l’intérieur des frontières de la République d’Azerbaïdjan.

Le Karabakh a toujours été internationalement reconnu comme faisant partie du territoire de la République d’Azerbaïdjan, bien qu’il soit principalement peuplé d’Arméniens de souche, qui ont résisté à la souveraineté de la République d’Azerbaïdjan sur le territoire depuis 1994 où un mouvement séparatiste a lancé une guerre contre la République d’Azerbaïdjan et s’est emparé de ses territoires. Le gouvernement arménien a annoncé dimanche soir qu’un total de 1 050 personnes avaient traversé la frontière depuis le Haut-Karabakh, à la suite d’une opération militaire rapide menée par l’Azerbaïdjan qui -selon certaines sources- pourrait déclencher un exode massif des Arméniens de souche vivant dans la région.

Les autorités azerbaïdjanaises ont indiqué que 192 de ses soldats et un civil étaient morts dans l’opération militaire menée la semaine précédente au Karabagh, selon un bilan communiqué par le ministère de la Santé. Plus de 500 militaires ont par ailleurs été blessés au cours de cette offensive éclair de l’Azerbaïdjan dans cette région disputée du Caucase. Les forces du Haut-Karabagh, qui ont rendu les armes, ont de leur côté fait état de 213 décès. Le bilan total s’élève donc à plus de 400 morts.

Pékin contre les sanctions US

Le même jour, il y a lieu de noter que la Chine a déclaré s’opposer fermement aux sanctions américaines visant des entreprises et personnes chinoises qui ont selon le département du Trésor américain des liens avec le développement de drones et d’avions militaires en Iran.

La semaine dernière, Washington a imposé des sanctions à « sept personnes et quatre entités » basées en Iran, en Chine, en Russie et en Turquie, estimant qu’elles auraient facilité des livraisons et des transactions financières liées au programme militaire iranien.

« Les États-Unis ont inclus certaines entreprises et individus chinois dans la +Specially Designated Nationals List+ en raison du soi-disant développement de drones et d’avions militaires impliquant l’Iran, ce à quoi la Chine s’oppose fermement », a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce à la chaîne de télévision publique CCTV, rapporte l’AFP. « Les États-Unis devraient immédiatement cesser de réprimer de manière déraisonnable les entreprises et les personnes chinoises », a-t-il ajouté. « La Chine prendra les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement ses droits et intérêts légitimes », a encore en outre déclaré ce porte-parole.

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