Présides Sebta et Melilla

Le bouclage du dossier des douanes commerciales au niveau des présides occupés dans le nord du Maroc a tendance à s’inscrire dans la durée. Rien de plus normal puisque l’Espagne cherche à perpétuer le caractère de l’hispanité des deux villes revendiquées pourtant par le Maroc.

Rabat aurait tenté de remettre au pas un eurocrate qui s’est arrogé le droit de remettre en question les revendications historiques du Royaume concernant ses Présides du Nord toujours sous occupation espagnole. C’est ce que révèle la presse espagnole. Il faut croire que la communication n’est pas le fort de la diplomatie marocaine, reléguée au rang de « domaine réservé ». D’autant plus que lorsque le chef du gouvernement espagnol n’a pas hésité à froisser le sentiment national en affirmant depuis la capitale du Royaume l’hispanité des villes et des îlots qui s’y rattachent, aucune réaction officielle n’a été relevée. Pis, on a même tenté de faire taire la voix du président de la deuxième chambre qui a fait une sortie sur la question.

La tension persiste entre Rabat et Madrid sur le dossier des Présides occupés. Si le gouvernement espagnol a multiplié les déclarations quant au caractère irréversible de l’hispanité des deux villes marocaines, ce qui n’est pas sans froisser le Royaume chérifien, la partie marocaine n’a pas officiellement réagi aux multiples provocations espagnoles. Nombre de visites effectuées par des responsables espagnols aux deux villes dans le nord marocain l’attestent. Pour l’heure, une bataille sourde se déroule autour des « points douaniers », révèlent les médias espagnols.

Le dossier des Présides occupés a de quoi assombrir les relations maroco-espagnoles. Les représentants des villes marocaines occupées s’acharnent à vouloir arracher une reconnaissance de leur hispanité auprès des instances européennes. Histoire de garantir la perpétuation d’un statut colonial que le Maroc, autre partenaire de Bruxelles, récuse. Assistera-t-on à une levée de boucliers de la part de Rabat ?

Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, a pris ses distances des déclarations Ennam Mayara du président de la Chambre des conseillers, également membre du PI, sur l’occupation de Sebta et Melilla par l’Espagne. La famille istiqlalienne, connue pour son nationalisme exacerbé, survivra-t-elle à pareil désaveu qui touche le 4è homme par ordre d’importance dans la hiérarchie du pouvoir ?