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Guerre pour Sebta et Melilla : Des experts espagnols dénient au Maroc cette capacité

De hauts militaires espagnols réfutent l'hypothèse offensive armée du Maroc pour récupérer les enclaves de Sebta et Melilla, rapportent plusieurs médias ibériques.
Des experts espagnols dénient au Maroc cette capacité

« La Russie peut se permettre d’aller à l’encontre de la quasi-totalité de la communauté institutionnelle, mais ce n’est pas le cas du Maroc, qui ne peut pas entrer dans une ville avec le sang et le feu, en tuant des gens », a indiqué Juan Rodríguez Garat (amiral à la retraite) lors de la présentation à Madrid du rapport sur « le rôle de Sebta et Melilla dans l’agenda mondial », élaboré par le centre de recherche « Europe citoyenne ».

Le même argumentaire a été développé le lieutenant-général Francisco Gan Pampols. « Une attaque militaire marocaine contre Sebta et Melilla serait peu probable, même si un parti « pro-marocain » gouverne un jour ces villes », a-t-il fait valoir.

Néanmoins, les deux militaires ont alerté quant à des « actions hybrides » que pourraient mener le Maroc contre l’Espagne en général. « Parmi ces actions figure la manipulation de l’immigration dans le but de causer des problèmes au royaume ibérique. L’objectif serait de chercher un ennemi potentiel et forcer le gouvernement espagnol à céder. Les actions hybrides d’un gouvernement hostile au Maroc nous mettraient en difficulté », a reconnu l’amiral J. R. Garat.

Javier Rupérez, ancien ambassadeur d’Espagne aux Etats-Unis, a quant à lui braqué les projecteurs sur la capacité de dissuasion « puissante » et « brutale » de l’OTAN. « Personne n’a osé attaquer un membre de l’OTAN, à une exception près, le 11 septembre (2001). S’il y a un problème sérieux, c’est l’Espagne qui devra se défendre et elle aura alors le soutien de l’OTAN », a-t-il affirmé. Le gouvernement dirigé par Pedro Sanchez, et malgré une forte campagne de pressions médiatiques et politiques, n’avait pas réussi à convaincre les membres de l’OTAN, lors du sommet de Madrid (juin 2022), pour placer sous le parapluie de l’organisation atlantique les deux Présides, toujours sous occupation espagnole, revendiquées par Rabat. 

L’amiral Teodoro López Calderón, chef des armées espagnoles, avait assuré en novembre 2021, que « le Maroc ne constitue pas une menace pour Sebta et Melilla ». Et de préciser que « la hausse des commandes des Forces armées royales n’est pas une menace directe ni pour l’Espagne, ni pour Sebta et Melilla. Le Maroc n’a jamais exprimé sa volonté d’annexer les deux villes autonomes par la force. L’Espagne a une capacité de dissuasion qui ne se limite pas seulement à ses forces armées ».

Dans son rapport sur « le rôle de Sebta et Melilla dans l’agenda mondial », présenté mercredi à Madrid, « Europe citoyenne » a indiqué que « depuis que le sommet de l’OTAN s’est tenu à Madrid, on ne peut ignorer le recul du Maroc dans l’instrumentalisation des deux villes autonomes. Rabat n’a pas non plus cessé ses efforts pour semer le doute sur l’hispanité de Sebta et Melilla ».

A rappeler que Margarita Robles, ministre espagnole de la Défense, s’est félicitée de la collaboration que l’Espagne entretient avec le Maroc et d’autres pays dans la lutte contre les mafias qui transportent des migrants vers les Iles Canaries, rapportent des médias. Une route qui enregistre, ces dernières semaines, une hausse du nombre des arrivées d’embarcations de migrants sur les côtes l’archipel. « Nous devons prendre en compte que nous vivons dans un monde très injuste dans lequel il y a beaucoup d’inégalités économiques et sociales, et qu’il y a des mafias. Il est absolument essentiel de lutter contre elles », a indiqué la ministre dans des déclarations depuis Las Palmas. « Quand il y a des tragédies comme celles qui se produisent ces jours-ci, comme celle qui a eu lieu en Italie et dans d’autres pays, nous ne pouvons pas oublier l’humanité et la solidarité », a-t-elle encore spécifié.

Quant à José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères espagnol, il a salué, mardi, l’engagement du Maroc dans la baisse de l’immigration irrégulière, notamment aux Iles Canaries. « La collaboration avec le Maroc est également essentielle pour résoudre des problèmes tels que le djihadisme », a noté le chef de la diplomatie ibérique.

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