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Liberté de la presse : Le Maroc améliore son positionnement RSF même si…

A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a publié son rapport annuel, mettant en évidence une inquiétante détérioration de la situation de la liberté de la presse à travers le monde. Le classement du Maroc tel qu’établi par RSF a met fin à la descente aux enfers, même si il y a encore beaucoup à dire sur la liberté de la presse avec un climat liberticide pour la liberté de parole.
Liberté de la presse : Le Maroc améliore son positionnement RSF même si…

Selon le classement 2024 de RSF, le Maroc se positionne au 129ème rang sur 180 pays, avec un score global de 45,97. Le pays a donc réussi à grapiller 15 places par rapport à 2023 (144ème) avec un score global de 43,69. Sur les différents indicateurs utilisés par RSF, le Royaume affiche des résultats mitigés : 119ème pour l’indicateur politique avec un score de 40,31, 135ème pour l’indicateur économique avec un score de 35,68, 128ème pour l’indicateur législatif avec un score de 48,92, 125ème pour l’indicateur social avec un score de 50,30, et 123ème pour l’indicateur sécuritaire avec un score de 54,63. Ces chiffres reflètent les nombreux défis auxquels est confronté le pays en matière de liberté de la presse et de droit à l’information.

Dans l’environnement immédiat, on signale que l’Algérie (139ème) a perdu 3 places, la Libye (144ème) 6 places et l’Egypte (170ème) 4 places. La Mauritanie grimpe à la 33ème (86ème en 2023), loin devant la Tunisie, 118ème (+3 places). Les deux pays se distinguent dans une région MENA marquée par des situations inquiétantes en matières de liberté de la presse. Sur le continent africain, les choses évoluent dans le bon sens dans plusieurs contrées. Talonnant la Mauritanie, la Namibie pointe à la 34ème, suivie des Seychelles (37ème), de l’Afrique du Sud (38ème), du Cap-Vert (41ème) et du Ghana (50ème).

Le classement réalisé par RSF est fonction d’une évaluation annuelle qui mesure la liberté de la presse à travers le monde. RSF collecte des données sur divers aspects de la liberté de la presse, notamment les attaques contre les journalistes, la censure, les lois sur la presse, et l’accès à l’information. Sa méthodologie repose sur des critères objectifs et des enquêtes sur le terrain menées par des correspondants locaux et des experts de la liberté de la presse. Ce classement vise à sensibiliser l’opinion publique et à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils respectent les principes fondamentaux de la liberté de la presse et la liberté d’expression. En fournissant une évaluation transparente et indépendante, RSF contribue à promouvoir et à protéger la liberté de la presse à l’échelle mondiale.

Malgré une période où plus de la moitié de la population mondiale se rend aux urnes, l’organisation rappelle que le droit de vote n’est pas un révélateur en matière de liberté d’expression. Les Etats et les forces politiques semblent de plus en plus négliger leur rôle dans la protection de la liberté d’expression et des médias. RSF alerte particulièrement sur la baisse plus marquée dans l’indicateur du « contexte politique », qui a chuté de 7,6 points en l’espace d’un an.  Cette désolidarisation des gouvernements vis-à-vis de la presse se traduit par la remise en cause du rôle des journalistes, la manipulation médiatique mais aussi la diffusion de désinformation. Des exemples concrets de cette tendance incluent la fermeture de médias en Argentine sous la nouvelle administration ultralibérale, ainsi que les restrictions de plus en plus sévères imposées aux journalistes par les autorités nouvellement établies au Sahel. Concernant la désinformation, le rapport de RSF met en exergue l’émergence croissante de l’utilisation de technologies telles que l’intelligence artificielle générative, comme illustré par le cas d’une journaliste slovaque victime d’un « deepfake » audio.

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