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Dossier des Présides occupés : Madrid réagit à la réaffirmation par Rabat de la marocanité des villes

Réagissant aux « déclarations hostiles » visant le Maroc faites par Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne chargé de la Migration, Rabat a réaffirmé dans une lettre adressée à la Commission européenne la marocanité de Sebta et Melilla. Madrid a protesté auprès de la diplomatie marocaine.
Madrid réagit à la réaffirmation par Rabat de la marocanité des villes

La question n’a pas été éludée jeudi, lors du point de presse du porte-parole du gouvernement marocain. « La mise au point était nécessaire, notamment après le dérapage survenu », a souligné Mustapha Baïtas. Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement se réfère aux propos tenus par M. Shinas lors de sa participation à un forum européen sur la sécurité et la défense, organisé mi-mai à Bruxelles. Dans son intervention, le vice-président de la Commission européenne chargé de la Migration, avait accusé le Maroc de recourir aux « menaces hybrides » et d’utiliser les immigrés comme « une arme » de guerre contre l’UE.

Ne voulant pas attiser le feu, le ministre marocain a tenté de rassurer la partie espagnole. « Je réaffirme que le Royaume du Maroc est fier du véritable et très grand partenariat avec son voisin espagnol, qui repose sur la confiance et l’implication commune face à divers défis, qu’ils soient économiques ou sociaux », a précisé le responsable. « Cette nouvelle page est parrainée par Sa Majesté le Roi et offre de nouvelles possibilités pour les deux pays. Elle est placée sous le titre de la confiance, la coordination conjointe et le respect mutuel », a-t-il martelé.

Pour rappel, la Déclaration conjointe, publiée le 2 février à l’issue de la conclusion à Rabat de la 12e Réunion de haut niveau Maroc-Espagne, avait mis l’accent sur « le respect mutuel et la mise en œuvre des engagements et des accords signés par les deux parties, dans lesquels les questions d’intérêt commun sont abordées dans un esprit de confiance, loin des actions unilatérales ou des faits accomplis ».

Le gouvernement espagnol a contesté officiellement auprès du Maroc la qualification des Présides occupés comme villes marocaines. Une note à ce sujet a été envoyée par le ministère espagnol des Affaires étrangères à l’ambassade du Maroc à Madrid.

Aux élections communales du 28 mai, le PSOE a perdu du terrain à Melilla. Les socialistes ont glané 3 sièges au Parlement local, contre 4 au scrutin de 2019. A Sebta, le parti de Pedro Sanchez a perdu aussi un siège, passant de 7 à 6 élus. Le Parti Populaire et Vox ont accusé, tout au long de ces dernières années, le PSOE de céder la « souveraineté de l’Espagne sur les deux villes au Maroc ». Une tactique qui s’est avérée payante surtout pour le PP, qui revient au pouvoir à Melilla, avec une majorité absolue, après quatre années passées dans l’opposition, et il renforce aussi son assise dans l’autre préside. Quant à Vox, il a surtout amélioré son score à Melilla passant de 2 à 3 sièges mais marque le pas à Sebta.

« El Ejercito » réagit !

Sur ces entre-faits, on signale que l’armée espagnole serait à la recherche d’une entreprise chargée de mettre en service une centrale solaire photovoltaïque dans les Iles Chafarine, avec l’objectif de garantir son indépendance énergétique vis-à-vis du Maroc, rapporte El Confidencial Digital. Le projet est également conforme aux « mesures prises à Sebta et Melilla pour accroître l’autonomie des unités de l’armée basées dans les deux villes ». Un budget de 611 370,58 euros, provenant essentiellement du fonds européen du plan de relance, de transformation et de résilience, est consacré à la réalisation de ce projet, ajoute la même source.

Les Iles Chafarine comptaient une vieille centrale photovoltaïque, qui a montré ses limites. Un audit commandé par l’armée a conclu à l’installation d’une nouvelle « plus efficace qui prolongera la durée de vie utile de l’ensemble de l’installation ».

Les Iles Chafarinas sont revendiquées par le Maroc. Rabat avait autorisé, en 2022, l’installation d’une ferme piscicole près de ce bout de terre provoquant de vives protestations en Espagne.

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