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Hispanité de Sebta et Melilla : Une histoire qui, à Rabat, ne passe pas

La tension persiste entre Rabat et Madrid sur le dossier des Présides occupés. Si le gouvernement espagnol a multiplié les déclarations quant au caractère irréversible de l’hispanité des deux villes marocaines, ce qui n’est pas sans froisser le Royaume chérifien, la partie marocaine n’a pas officiellement réagi aux multiples provocations espagnoles. Nombre de visites effectuées par des responsables espagnols aux deux villes dans le nord marocain l’attestent. Pour l’heure, une bataille sourde se déroule autour des « points douaniers », révèlent les médias espagnols.
Une histoire qui, à Rabat, ne passe pas

Le quotidien espagnol El Pais a fait cette semaine de ce dossier ses choux gras en affirmant que la date et les modalités d’ouverture des bureaux de douane commerciaux de Sebta et Melilla feraient l’objet d’un désaccord entre l’Espagne et le Maroc, rapporte cette semaine. Pour étayer son argumentaire, le média qui assure que la dernière réunion bilatérale sur cette question a eu lieu à la mi-avril à Rabat, durant laquelle les parties espagnole et marocaine ont convenu de nouvelles initiatives pour aller de l’avant et intensifier les tests pilotes à la frontière. Toutefois, selon trois sources proches du dossier, consultées par le journal, le Maroc serait « réticent à s’y conformer ».

Le journal souligne que Rabat n’aurait pas manifesté d’intérêt pour aller de l’avant et aurait conditionné l’ouverture à une « multitude de questions techniques qui pourraient être résolues avec de la volonté politique ». Plus de trois semaines après la réunion d’avril, l’Espagne aurait insisté pour que le Maroc respecte l’accord conclu, mais n’aurait pas encore reçu de réponse.

Le journal rappelle que l’ouverture des douanes a été défendue par le gouvernement de Pedro Sánchez comme l’une des principales réalisations après la fin de la crise diplomatique bilatérale avec le royaume. La volonté du gouvernement de rouvrir le bureau de douane de Melilla et d’en créer un nouveau à Sebta a un poids politique, car « pourrait être interprétée comme une reconnaissance implicite de la souveraineté de l’Espagne sur les deux villes, que le Maroc qualifie régulièrement de « présides occupés » », ajoute-t-on.

El Pais note cependant que les « atermoiements du Maroc ont commencé à susciter un certain malaise chez certains négociateurs espagnols, qui s’interrogent sur la volonté réelle du pays voisin ». Mais du côté du ministère espagnol des affaires étrangères, on « se limite à indiquer que « les négociations se poursuivent entre les deux parties pour appliquer ce qui a été convenu lors de la RAN » [réunion de haut niveau], selon un calendrier graduel et ordonné ». Un calendrier qui semble aujourd’hui « ne pas avoir été accepté ou, du moins, qui est remis en question par Rabat ».

La même source de rappeler que pour le moment, seuls deux essais pilotes ont eu lieu : le 27 janvier et le 24 février. 

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