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B. Netanyahu démonétisé aux USA : C. Shumer appelle à dépasser l’obstacle pour la paix

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Chuck Schumer, chef démocrate du Sénat américain, a appelé jeudi 14 mars à l'organisation d'élections en Israël, qualifiant le Premier ministre « d'obstacle pour la paix ». La pression de l’électorat musulman, très critique à l’égard de la politique au Moyen-Orient de Joe Biden, semble se faire sentir. Le locataire de la Maison Blanche fait preuve d’une valse-hésitation face à la volonté exprimée par Benjamin Netanyahou de marcher sur Rafah.
B. Netanyahu démonétisé aux USA : C. Shumer appelle à dépasser l’obstacle pour la paix

« Une coalition menée par Netanyahou ne correspond plus aux besoins d’Israël après le 7 octobre », a déclaré l’influent élu américain Chuck Schumer jeudi 14 mars. Chef de la majorité démocrate au Sénat et élu juif de plus haut rang aux États-Unis, C. Schumer s’était jusqu’ici montré très prudent dans ses critiques contre Israël, qui mène une offensive de plus en plus contestée à Gaza. « Je pense que le Premier ministre Netanyahou s’est égaré, laissant sa survie politique passer avant l’intérêt supérieur d’Israël », a affirmé le parlementaire démocrate depuis l’hémicycle du Sénat. Cinq mois après le début du conflit, Israël est à un « point critique », a estimé C. Schumer, assurant que « de nouvelles élections étaient la seule manière de permettre la tenue d’un processus décisionnel sain » sur l’avenir du pays.

Après des mois de soutien quasi-inconditionnel à l’offensive israélienne, le président américain Joe Biden a lui aussi émis des critiques face à la crise humanitaire à Gaza. Le président américain a jugé que le chef du Likoud faisait « plus de mal que de bien à Israël », tout en évoquant une « ligne rouge » sur la probable intervention israélienne dans le sud de la bande de Gaza à Rafah. Avant de se rétracter.

Le dirigeant démocrate, candidat à sa réélection, est sous la pression d’une partie de son électorat. Dans le Michigan, de nombreux démocrates, parmi lesquels une forte proportion de membres de l’importante communauté arabo-américaine de cet État-clé, menacent de ne pas voter pour lui contre le républicain Donald Trump, pourtant lui sans nuance dans son soutien à Israël. Washington est aussi contesté au Moyen-Orient, les États-Unis ayant usé à trois reprises de leur veto contre des résolutions de cessez-le-feu et ayant augmenté leur aide militaire à l’État hébreu en dépit des négociations menées avec le Qatar et l’Égypte pour obtenir une trêve à Gaza.

Alors que J. Biden évoquait une « ligne rouge » en cas d’intervention terrestre dans le sud de l’enclave gazaouie, un article de Politico datant du 13 mars rapporte que Washington serait prêt à soutenir Israël à certaines conditions. D’après une source au sein de l’administration, les États-Unis ne seraient pas contre une intervention israélienne à Rafah pour éliminer les derniers bastions du Hamas si Tsahal évite une invasion à grande échelle.

Citant des hauts responsables américains, Washington pourrait en effet soutenir une opération de type anti-terroriste dans le sud de l’enclave gazaouie et non une guerre totale. Il resterait en effet quatre bataillons du mouvement islamiste dans la périphérie de Rafah.

Selon Politico, l’administration américaine voudrait minimiser les pertes civiles pour éviter de « détériorer l’opinion publique sur la campagne israélienne et la gestion de la guerre par Biden ». De ce fait, le président américain envisagerait un plan « nécessitant des troupes spécialisées et plus précises pour combattre environ 3 000 militants du Hamas à Rafah ».

Une nouvelle aide militaire à l’État hébreu serait d’ailleurs sur la table en plus de celle octroyée en octobre 2023 d’un montant de 14,3 milliards de dollars.

Un responsable israélien cité par l’article estimait de son côté qu’une opération à Rafah ne « faisait aucun doute ». « Notre position est qu’une opération militaire à Rafah qui ne protège pas les civils, qui coupe les principales artères de l’aide humanitaire et qui exerce une pression énorme sur la frontière israélo-égyptienne n’est pas quelque chose que [Joe Biden] peut soutenir », a déclaré le 13 mars Jack Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis. Certaines voix s’élèvent du côté démocrate pour critiquer la stratégie israélienne, à l’instar du sénateur américain Chris Van Hollen du Maryland. « Si vous continuez à nous ignorer, il y aura des conséquences », a prévenu ce dernier le 10 mars. Difficile de démêler le vrai du faux dans la position US à l’égard de son allié israélien.

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