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Assauts mortels contre Belgorod : V. Poutine promet riposte appropriée et sécurité

Trois personnes sont mortes et quatre autres blessées dans une série de bombardements ukrainiens, particulièrement « massifs » dans la région de Belgorod, a déclaré Viatcheslav Gladkov, gouverneur de la région.
Assauts mortels contre Belgorod : V. Poutine promet riposte appropriée et sécurité

Dans la région russe de Belgorod, deux civils ont été tués et deux autres blessés près du village de Graïvoron, a rapporté mercredi 20 mars V. Gladkov, gouverneur, évoquant un district frontalier cible d’attaques aériennes et d’incursions terrestres de groupes armés en provenance d’Ukraine. Depuis ce matin, la zone subit « des bombardements massifs », en particulier à partir de lance-roquettes multiples, a-t-il dénoncé.

Plus tôt, le gouverneur avait fait état de la mort d’un civil à Belgorod, le chef-lieu de la région du même nom, précisant que deux autres personnes avaient été blessées, dont une adolescente de 17 ans. Ces nouvelles victimes portent à 19 le nombre de civils tués depuis la semaine dernière dans la région, où on dénombre aussi 102 blessés. Des bâtiments d’habitation, une école et deux écoles maternelles ont également été endommagés, selon lui. Aucun élève ou professeur ne s’y trouvait, les autorités régionales ayant décidé cette semaine de fermer à titre provisoire les établissements scolaires des zones frontalières face au risque de frappes.

Les autorités ukrainiennes ont quant à elles accusé la Russie d’avoir tué quatre personnes et d’en avoir blessé sept dans une frappe sur Kharkov, selon Oleg Synegoubov, gouverneur régional. Depuis le début du conflit, Moscou affirme ne viser que des cibles militaires.

Vladimir Poutine a promis d’« assurer la sécurité » des habitants des régions frontalières, dont celle de Belgorod, saluant leur « courage ». « Nous pourrions bien sûr répliquer en frappant les infrastructures civiles [en Ukraine] mais nous avons nos principes », a-t-il ajouté, alors qu’il recevait les chargés de mission de sa campagne électorale au Kremlin.

V. Gladkov avait annoncé le 19 mars que des points de contrôle seraient installés à l’entrée de plusieurs villages très proches de l’Ukraine, théâtres d’incursions armées ces dernières semaines. Ces tentatives d’infiltration à partir du territoire ukrainien, repoussées par l’armée russe, sont effectuées par des groupes se présentant comme des combattants russes. Lors d’une allocution devant les responsables du Service fédéral de sécurité (FSB), V. Poutine a ordonné d’identifier et de « punir » les combattants russes pro-Kiev qui ont tenté, à plusieurs reprises ces derniers jours, de pénétrer en Russie. « Quand j’ai parlé de ces traîtres, j’ai demandé […] de ne pas oublier qui ils sont, de les identifier en les nommant, nous les punirons sans délai de prescription, où qu’ils se trouvent », a-t-il déclaré.

Sur un autre plan, la Russie a menacé l’Union européenne de lui intenter des poursuites judiciaires « sur des décennies » en cas d’utilisation des revenus de ses avoirs gelés au profit de l’Ukraine. Moscou parle de « banditisme » et de « violation sans précédent des normes internationales fondamentales ».
L’Union européenne devait présenter mercredi 20 mars un plan visant à saisir les avoirs russes gelés afin de financer l’achat d’armes en faveur de Kiev, qui devra être discuté pendant un sommet des Vingt-Sept les 21 et 22 mars.

« Les Européens doivent être bien conscients des dégâts que de telles décisions pourront causer à leur économie, leur image, leur réputation de garants fiables de l’inviolabilité de la propriété », a averti devant la presse Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. « Les personnes, les États qui seront impliqués dans la prise de telles décisions deviendront naturellement l’objet de poursuites pendant de nombreuses décennies », a-t-il ajouté.

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a dénoncé une initiative qui s’apparente à du « banditisme » et du « vol ». « Ces actions constituent une violation flagrante et sans précédent des normes internationales fondamentales », a-t-elle affirmé, promettant une réplique de Moscou.

Selon Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, les avoirs russes gelés dans l’UE atteignent un montant de 200 milliards d’euros et permettraient de dégager « 3 milliards d’euros par an » pour le financement d’achat d’armes pour l’Ukraine. La proposition de Bruxelles prévoit que 90% des revenus saisis seront destinés à la Facilité européenne pour la paix (FEP), qui finance des achats d’armes. Les 10% restants seront versés au budget de l’UE pour « renforcer les capacités de l’industrie de défense ukrainienne ».

L’éventuelle saisie ou utilisation des avoirs de l’État russe, qui ont été bloqués après le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, fait l’objet d’intense débats depuis deux ans. Les critiques d’une telle mesure en redoutent les conséquences, craignant le précédent que cela pourrait créer sur les marchés financiers et les répercussions judiciaires qu’elle engendrerait. Selon Bloomberg du 29 février, la France et l’Allemagne, ainsi que la Banque centrale européenne, résistaient à toute voie menant à la saisie des fonds. La Russie avait convoqué la semaine dernière l’ambassadrice de Suisse à Moscou pour protester contre le vote de mesures en Suisse devant permettre l’utilisation des avoirs russes gelés sur son territoire pour financer des réparations en Ukraine.

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