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Armes lourdes livrées à Kiev : L’OTAN s’implique de plus en plus dans la guerre en Ukraine

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Après plusieurs jours de calme relatif sur le front aérien, de nouveaux missiles se sont abattus, samedi à Kiev, ciblant des infrastructures essentielles. Peu d’informations filtrent sur les cibles de ces bombardements, mais ce qui est nouveau, c’est que cette fois, les alarmes anti-aériennes ukrainiennes sont restées silencieuses.
L’OTAN s’implique de plus en plus dans la guerre en Ukraine

La défense anti-aérienne ukrainienne semble avoir été prise de court. Aux yeux des responsables ukrainiens, cela veut dire que les Russes ont utilisé non pas des missiles de croisière de type Kalibr, qualifiés de « lents », mais des missiles balistiques de type Iskander, bien plus rapides et difficilement détectables par les moyens actuels de défense anti-aérienne.

Plusieurs explications sont envisageables. Les Russes pourraient manquer de stocks de missiles de croisière, ou comprendre que ceux-ci sont très souvent interceptés, et que désormais, l’arme la plus efficace sur les infrastructures civiles, ce sont les missiles balistiques ou hypersoniques dont, actuellement, seul le système anti-missiles américain Patriot permet de se prémunir.

Dans l’après-midi, d’autres villes ukrainiennes ont été touchées par des missiles russes. Cinq personnes sont mortes et 27 autres blessées, à Dnipro, dans le centre de l’Ukraine, selon Valentin Reznitchenko, gouverneur de la région. À Kharkiv, « des coupures de courant d’urgence ont été mises en œuvre » après deux frappes contre des infrastructures, a déclaré Oleg Sinegoubov, gouverneur de la région. À Lviv, les autorités ont mis en garde contre des interruptions dans l’approvisionnement en eau et en électricité.

Au sud de Soledar, la commune de Parascoviivka reste aux mains des Ukrainiens, bien que Wagner l’assiège furieusement depuis 3 jours. Valentin Vasilescu, expert militaire roumain, considère que ce petit village possède une mine de sel en son centre reliée à la mine principale de Soledar par un réseau de tunnels. Les Russes veulent l’utiliser comme dépôt d’armes et de munitions. « Si les Russes n’occupent pas Parascoviivka, ils peuvent se réveiller un beau matin avec des soldats ukrainiens dans le centre de Soledar, qui pourraient y arriver en empruntant les voies souterraines », assure-t-il.

Les combats se poursuivent à Bakhmout et dans sa banlieue. Après la conquête par les forces de la SMP Wagner du village d’Opytnoye, la position de l’armée ukrainienne (AFU) dans la ville se détériore. La prise de ce village permet aux troupes russes d’avancer sur la périphérie sud de Bakhmut, ainsi que d’attaquer les bastions de l’armée ukrainienne à Kleshcheevka depuis l’est.

Les problèmes de communication et les basses températures affectent la capacité à utiliser les drones de reconnaissance, ce qui réduit l’efficacité de l’artillerie et des MLRS ukrainiens depuis Chasov Yar, indique le site Rybar. Pour la seule journée du 12 janvier, les pertes confirmées des formations ukrainiennes à Bakhmut s’élèvent à 100 hommes et 39 blessés. Pour renforcer les positions, 600 mobilisés sans expérience du combat devraient être acheminés sous peu. A en juger par les interceptions radio de Bakhmut, ajoute la même source, plus de 800 personnes ont été tuées au cours des cinq derniers jours sans compter les disparus et les blessés, précise la même source.

En outre, les unités individuelles de mercenaires polonais déployées dans la région quelques semaines plus tôt ont subi d’énormes pertes. Les Polonais diffusent des informations sur la perte de communication et le désengagement complet entre les formations dans et autour de Bakhmut.

Guerre proxy

L’Ukraine n’est pas autonome dans son conflit militaire avec la Russie car elle accomplit des missions militaires de l’Otan, a déclaré le 13 janvier à New York Vassili Nebenzia, représentant permanent russe auprès de l’Organisation des Nations Unies. « En réalité, l’Ukraine s’est transformée en une société militaire privée de l’Otan. Elle se fait payer, livrer des armes et des données de renseignement. On lui dit où tirer et attaquer. C’est le peuple ukrainien qui en souffre. Il est contraint de faire la guerre pour des tâches qui ne sont pas les siennes », a indiqué V. Nebenzia lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

Pour appuyer sa déclaration, il est revenu sur les propos émis début janvier par le ministre ukrainien de la Défense. Kiev « effectue la mission de l’Otan sans faire couler leur sang, mais avec la perte du nôtre. C’est pourquoi l’Occident doit nous donner plus d’armes et d’argent », estimait Oleksii Reznikov sur le plateau de la chaîne de télévision ukrainienne 1+1. En outre, Volodymyr Zelensky a refusé toute négociation avec la Russie par un décret acté en septembre, poursuit V. Nebenzia. Dans le même temps, il tente de rejeter sur la Russie la responsabilité de l’absence des pourparlers. Autrement dit, « c’est la formule de la guerre de l’Otan par procuration jusqu’au dernier Ukrainien », conclut l’ambassadeur russe à l’Onu.

Entre-temps, le Président ukrainien propose d’organiser « un sommet de la paix » avec l’appui de l’Onu, une initiative qui n’est rien d’autre que de l’hypocrisie. Car la présence de la Russie n’y est pas prévue. Comme l’idée des négociations a été abandonnée, la paix serait, selon Kiev, « la capitulation de la Russie qui devrait être constatée par la communauté internationale », suggère V. Nebenzia. « On comprend que c’est avant tout une tentative de plaire au public occidental qui pose des questions embarrassantes au sujet où va l’argent octroyé à Kiev et qui s’étonne de voir l’Ukraine exclure toutes les initiatives de médiation », a-t-il ajouté.

Mais la Russie va poursuivre son opération jusqu’à l’élimination de toute les menaces émanant depuis le territoire ukrainien à son encontre et à la population russophone de l’Ukraine, a souligné V. Nebenzia.
« S’il est possible d’atteindre cet objectif par la voie de négociations, nous sommes prêts à ce scénario. Dans le cas contraire, toutes les tâches fixées seront atteintes par des moyens militaires », a-t-il tranché.

L’OTAN s’embourbe

Pour Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, « les récentes promesses de livraison d’armement lourd sont importantes – et je m’attends à ce qu’il y en ait davantage dans un futur proche », a-t-il déclaré au quotidien allemand Handelsblatt.  Propos tenus avant une nouvelle réunion de coordination, le 20 janvier, des pays occidentaux apportant une aide à l’Ukraine, sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne. « Nous sommes dans une phase décisive de la guerre », a poursuivi J. Stoltenberg. « Aussi, il est important que nous fournissions à l’Ukraine les armes dont elle a besoin pour gagner ».

Les nations occidentales ont longtemps été réticentes à livrer à l’Ukraine un armement plus lourd, invoquant la crainte d’être entraînées dans la guerre ou de provoquer la Russie. La gamme d’armes qu’elles lui fournissent s’est désormais élargie. Début janvier, la France, l’Allemagne et les États-Unis ont promis l’envoi de véhicules blindés transportant de l’infanterie ou de chars de reconnaissance – 40 Marder allemands, 50 Bradley américains et des AMX-10 RC français.

La Pologne s’est aussi déclarée prête à livrer 14 chars lourds Leoprad-2  de conception allemande, ce qui requiert l’aval de Berlin. Le Royaume-Uni a lui annoncé samedi qu’il allait livrer autant de Challeger-2  « dans les prochaines semaines », devenant ainsi le premier pays à fournir des chars lourds de facture occidentale à Kiev.

Selon le secrétaire général de l’Otan, le président russe Vladimir Poutine a fait une erreur en attaquant l’Ukraine. « Il a surestimé la force de ses propres forces armées. Nous voyons leurs faux pas, leur absence de moral, leurs problèmes de commandement, leur mauvais équipement », a-t-il déclaré. Mais les Russes « ont démontré qu’ils étaient prêts à endurer de lourdes pertes pour parvenir à leur but », a-t-il ajouté.

De son côté, V. Poutine a assuré que « la dynamique est positive et tout se déroule selon les plans du ministère de la Défense et de l’état-major », lors dans une interview à la télévision publique russe diffusée dimanche. « J’espère que nos combattants vont encore nous ravir plus d’une fois avec leurs résultats militaires », souhaite le maitre du Kremlin.

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