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Alger ne ménage rien pour contrer le Maroc : De la diplomatie du chéquier à celle des phosphates…

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En Algérie, tout est bon pour court-circuiter le Maroc. En sus de la diplomatie du chéquier, voilà que le système met aussi à contribution celle des phosphates. Objectif, acheter l’alignement de certaines capitales africaines sur ses thèses anti-marocaines. Kenya et Angola semblent être tombés dans le panneau.
Alger ne ménage rien pour contrer le Maroc : De la diplomatie du chéquier à celle des phosphates…

« Sur instruction du président de la République, l’Algérie a fait un don de 16 000 tonnes d’engrais au Kenya. Il s’agit de l’urée 46, un engrais essentiel pour la fertilisation des terres pour améliorer les rendements », indique un communiqué de la présidence algérienne relayé par les médias locaux. Et de préciser que « cette action entre dans le cadre de la politique d’aide au développement de pays africains initiée par l’Algérie ».

En février dernier, le président Abdelmajid Tebboune avait promis, lors de sa réunion avec le président de la Chambre basse du Parlement kenyan, de fournir du phosphate et des engrais au Kenya, s’était félicité Moses Wetangula. « Monsieur le président Tebboune nous a réaffirmé la nécessité de renforcer la coopération entre les deux pays, ce qui permettra au Kenya d’exporter ses produits notamment le thé, le café et les roses et nous permettra, aussi, d’importer des produits pétroliers dont le pétrole, le gaz, les engrais et d’autres matières d’Algérie », avait-t-il assuré à la presse algérienne.

La « générosité » algérienne envers le Kenya n’est pas gratuite. Elle récompense ainsi le président William Ruto qui n’a pas retiré la reconnaissance de son pays à la « République arabe sahraouie démocratique» .

A rappeler qu’en décembre 2023, des sénateurs kényans avaient appelé leur gouvernement à ouvrir une ambassade au Maroc. Initiative qui, selon ses auteurs, permettra de tourner la page des relations froides entre les deux pays.

Ce don algérien au Kenya n’est pas sans rappeler l’offensive algérienne en direction de l’Angola, observée ces derniers mois. Redoutant un éventuel retrait de la reconnaissance de la « RASD », après les déclarations faites le 11 juillet 2023 à Rabat par le ministre angolais des Affaires étrangères portant sur la question du Sahara occidental, l’Algérie a promis d’accorder une aide financière à Luanda. Antonio Tété, chef de la diplomatie angolaise, s’est déplacé à Alger et Oran, respectivement en octobre et décembre 2023, où il a eu des entretiens avec Ahmed Attaf, son alter ego algérien. Ce qui s’est soldé plus tard par l’accueil accordé João Lourenço, président angolais, à un émissaire des séparatistes du Polisario. C’était en novembre dernier.

Pour rappel, en décembre dernier lors de l’inauguration d’une foire industrielle à Alger, A. Tebboune a déclaré que son pays « a l’obligation d’aider l’Afrique, en couvrant les besoins d’une bonne partie du continent en engrais, alors que d’autres sont en train de faire de la politique avec les engrais », en allusion au Maroc. Un mois plutôt, il annonçait devant des entrepreneurs algériens que son pays « deviendra bientôt un puissant producteur de phosphate et se hissera au premier rang en Afrique, voire dans le monde ».

Haro sur les ports marocains

Mais dans sa guerre larvée contre le Maroc, l’Algérie se permet tout. Y compris en décidant de faire l’impasse sur les ports marocains. L’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) a décidé de « refuser toute opération de domiciliation pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/transit par les ports marocains ». En foi de quoi, elle invite les entreprises algériennes à « s’assurer auprès des opérateurs économiques que le transbordement/transit n’intervient pas par les ports marocains ».

L’ordre donné a coïncidé avec l’entrée en vigueur, depuis le 1er janvier 2024 dans l’espace de l’Union européenne, du nouveau système de taxation des émissions CO2 pour les navires. En effet, en 2024, 40% de ces émissions sont soumises à une taxation. En 2026, elle passera à 100%.

Une charge financière de plus pour les grands transporteurs internationaux de produits, notamment en provenance d’Amérique du sud à destination du marché algérien. La décision de l’ABEF est destinée à dissuader les grands transporteurs internationaux qui comptaient se tourner vers le Maroc afin d’échapper à la nouvelle taxe carbone imposée par Bruxelles et y effectuer les opérations de transbordement des produits achetés par l’Algérie.

Ne disposant d’aucun port de la taille de Tanger Med capable d’accueillir ces grands navires, ce sont les ports espagnols, notamment Alicante, qui jouent le rôle de hub pour les importations algériennes transbordées ainsi dans de petits bateaux en direction d’Alger ou Oran. L’ordre donné par l’ABEF fait donc les affaires des ports espagnols au détriment du pouvoir d’achat des Algériens qui subiront le surcoût de la taxe carbone européenne, même pour des produits importés hors UE.

Pour mémoire, Gerardo Landaluce, président de l’Autorité portuaire d’Algésiras, avait attiré l’attention sur « les pertes importantes de la compétitivité des ports européens » avec l’entrée en vigueur de la taxe carbone. Dans des déclarations à la presse ibérique le 2 janvier dernier, il a affirmé que le port Tanger Med sera le grand bénéficiaire du nouveau régime de taxation des émissions CO2, soulignant à contrario que les ports algériens ne représentent pas une menace pour les ports espagnols et européens.

La décision de l’ABEF s’inscrit en droite ligne des instructions du président algérien. En mai 2021, A. Tebboune avait ordonné la « résiliation immédiate » de contrats avec des sociétés marocaines. Il avait aussi enjoint au ministère des Finances d’arrêter les opérations de transferts de dividendes liés à ces contrats aux opérateurs marocains « proches de lobbys ennemis de l’Algérie ». A. Tebboune avait alors invité les entreprises algériennes à faire preuve « de responsabilité et de circonspection dans leurs relations avec les partenaires étrangers, en veillant en toutes circonstances à la préservation des intérêts supérieurs de l’Etat ».

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