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A l’heure où J. Biden et B. Netanyahu discutent de Gaza : L’armée sioniste réoccupe, dans le sang, l’hôpital al-Shifa !

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L’armée d’occupation israélienne a annoncé, lundi, mener un assaut contre l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza où se trouvent « des dizaines de milliers » de déplacés. En parallèle, le ministère de la Santé annonce un nouveau bilan de 31.726 martyrs. C’est dans ce cadre-là que la Maison Blanche a annoncé qu’un entretien téléphonique a eu lieu entre Joe Biden et Benyamin Netanyahu. Les « derniers événements en cours en Israël et à Gaza, dont la situation à Rafah et les efforts pour augmenter l'aide humanitaire à Gaza », ont été au menu de cet entretien a précisé la Maison Blanche.
A l’heure où J. Biden et B. Netanyahu discutent de Gaza : L’armée sioniste réoccupe, dans le sang, l’hôpital al-Shifa !

Le service de presse du gouvernement à Gaza a déclaré sur sa chaîne Telegram que « l’armée d’occupation israélienne a pris d’assaut, dès les premières heures de l’aube, le complexe médical d’Al-Chifa avec des chars, des soldats lourdement armés et des drones. Les forces d’occupation ont ouvert le feu à l’intérieur du complexe, semant la peur et la panique parmi les blessés, les malades et les déplacés ». Dans son communiqué, il ajoute que « l’assaut mené par l’armée d’occupation contre le complexe médical d’Al-Chifa avec des chars, des drones constituent un crime de guerre qui confirme l’intention délibérée de l’occupation de détruire le secteur de la santé ainsi que les hôpitaux. » Le Croissant-Rouge palestinien a assuré de son côté que le ciblage du complexe médical d’Al-Chifa intervient après que celui-ci a partiellement rétabli ses services et que les communications ont été totalement coupées avec le complexe médical.

L’armée d’occupation a annoncé tôt lundi matin qu’elle avait redéployé ses forces dans la zone de l’hôpital Al-Chifa, dans la ville de Gaza. Des soldats israéliens « mènent en ce moment une opération ciblée dans la zone de l’hôpital al-Chifa » à Gaza-ville (nord), a rapporté lundi matin un communiqué de l’armée d’occupation israélienne.

Les médias palestiniens ont déclaré que les navires de l’occupation ont tiré des obus d’artillerie contre les environs du complexe médical, au milieu de violents affrontements entre la résistance et les forces d’occupation. Le chef de l’OMS s’est dit lundi « terriblement préoccupé » par la situation dans le plus grand hôpital de la bande de Gaza où Israël a lancé une offensive, ajoutant que les combats « mettaient en danger la santé des personnels, des patients et des civils ». « Nous sommes terriblement préoccupés par la situation à l’hôpital al-Chifa dans le nord de Gaza », a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus sur le réseau X, avertissant que « tout combat ou militarisation de l’établissement compromet les services de santé, l’accès pour les ambulances et l’acheminent de fournitures destinées à sauver des vies ».

Sur place, des témoins ont confirmé « des frappes aériennes  contre le quartier d’al-Rimal à Gaza-ville où se trouve l’établissement de santé dans lequel seraient tombés des éclats d’obus ». Des habitants du quartier ont affirmé que « plus de 45 chars et véhicules blindés de transport de troupes israéliens étaient entrés dans al-Rimal ».

Le ministère de la Santé à Gaza a appelé lundi toutes les institutions de l’ONU à mettre fin au massacre israélien en cours contre les malades, les blessés, les déplacés et les équipes médicales à l’intérieur du complexe médical Al-Chifa. Des témoins ont fait état de martyrs et de blessés parmi les personnes à l’intérieur de l’hôpital. Le ministère a déclaré qu’un incendie s’était déclaré à l’entrée du complexe médical d’Al-Chifa, plusieurs femmes et enfants déplacés ont souffert d’étouffement. Les communications ont en outre été coupées par les forces d’occupation. Et d’ajouter que « les personnes déplacées sont coincées à l’intérieur du bâtiment de chirurgie et dans la salle d’urgence du bâtiment 8 ».

Il a en outre fait état de « plusieurs martyrs et blessés, avec l’impossibilité de sauver les blessés en raison de l’intensité du feu et du ciblage de quiconque s’approchant des fenêtres ». Avant de conclure en sommant « toutes les institutions internationales à mettre fin immédiatement à ce massacre contre les malades, les blessés, les déplacés et le personnel médical à l’intérieur de l’hôpital ».

Il convient de rappeler que c’est la deuxième fois que les forces d’occupation israéliennes prennent d’assaut le complexe médical d’Al-Chifa depuis le début de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, le 7 octobre dernier. Elles l’ont attaqué pour la première fois le 16 novembre dernier après l’avoir assiégé pendant au moins une semaine. Les forces d’occupation israéliennes s’étaient ensuite retirées de l’hôpital le 24 novembre, après avoir détruit ses cours, une partie de ses bâtiments, les équipements médicaux, ainsi que le générateur électrique de l’hôpital.

A signaler aussi que Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l’Union européenne, n’a pas mis de gants en attaquant  Israël et sa politique qui engendre la famine à Gaza.  « Soyons honnêtes et disons publiquement que la famine causée par Israël est utilisée comme arme de guerre », a-t-il soutenu. « Nous assistons à une famine à Gaza qui touche des milliers de personnes et nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que les Palestiniens souffrent de la faim », a-t-il encore lancé. Avant de conclure que la bande de Gaza ressemble désormais à un « cimetière à ciel ouvert » !

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice contre Gaza qui a fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, selon les données palestiniennes et onusiennes, ce qui a abouti à sa comparution devant la Cour internationale de Justice (CJI) pour « génocide ».

La veille de cette attaque à Gaza, Herzi Halevy, chef d’état-major de l’armée d’occupation, a annoncé que l’armée n’avait pas réussi à faire face aux événements du 7 octobre 2023 et qu’elle en portait la responsabilité. « Nous avons échoué le 7 octobre et nous portons la responsabilité de ce qui s’est passé et de ce qui se passera à partir de maintenant », précise-t-il dans un communiqué.

En Israël, on s’attend à ce que les enquêtes sur l’incapacité à affronter le Hamas aboutiront au limogeage des dirigeants politiques, militaires et des services de renseignement, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

H. Halevy a souligné que « garantir la sécurité des israéliens est une tâche qui prendra beaucoup de temps. Nous avons encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre les objectifs de la guerre ».

Concernant la frontière nord avec le Liban, le responsable a déclaré que le retour des résidents israéliens dans leurs foyers d’où ils ont été déplacés en raison des affrontements avec le Hezbollah aura lieu après « le rétablissement de la sécurité totale ».

Israël affirme que parmi les objectifs de la guerre : l’éradication des capacités militaires du Hamas et la récupération des prisonniers israéliens de Gaza, ce qu’il n’a pas encore réussi à atteindre. Par contre, au moins 9 100 Palestiniens croupissent dans les geôles de l’occupation israéliennes, souffrant de conditions tragiques, selon les institutions palestiniennes. L’une des objectifs de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, menée par le Hamas, est d’échanger les détenus palestiniens avec les captifs israéliens.

Amos Harel, analyste militaire du journal israélien Haaretz, a souligné qu’« Israël est actuellement confronté à un dilemme stratégique distinct, à Gaza comme au Liban », en imputant la responsabilité au Premier ministre. « Cette situation difficile est exacerbée par un dirigeant dont la principale préoccupation est sa survie personnelle et sa fuite devant la loi », a-t-il indiqué.

A ses yeux, « Netanyahu ne présente pas au public israélien une image de la gravité de la situation sécuritaire et politique, mais répand plutôt des mythes sur les succès et les réalisations, ainsi que de faux espoirs de victoire absolue ». Il a ajouté que Netanyahu était enclin à approuver la direction d’une délégation dirigée par le chef du Mossad, David Barnea, pour les négociations au Qatar. Mais A. Harel et d’autres journaux israéliens ont souligné que le mandat accordé à la délégation dans les négociations n’était pas clair. Lors des précédents cycles de négociations au Caire, B. Netanyahu avait demandé à la délégation de se contenter d’écouter les propositions présentées et de ne pas les négocier.

L’analyste militaire a poursuivi que « la clé du progrès de la part d’Israël est liée à la décision de Netanyahu de donner aux négociateurs une marge de manœuvre qui permettrait de parvenir à un accord dans un court laps de temps et pendant le mois de Ramadan. » Avant de conclure que « plus de 160 jours après le début de la guerre, il n’y a plus de temps pour les rusés ».

Selon l’AFP, D. Barnea, Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani, Premier ministre du Qatar, et des responsables égyptiens devraient se rencontrer lundi à Doha pour parler d’un éventuel accord de trêve à Gaza. Les pays médiateurs — Qatar, Etats-Unis et Egypte — ne sont pas parvenus jusqu’ici à arracher un accord sur un échange d’otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens, et un cessez-le-feu dans le territoire dévasté par plus de cinq mois de guerre contre la bande de Gaza.

Israël avait annoncé vendredi l’envoi d’une délégation à Doha, sans préciser la date, après que le mouvement de résistance palestinien a infléchi sa position.

Le Hamas, qui exigeait jusqu’à vendredi un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout accord sur les otages, est désormais prêt à une trêve de six semaines, avait indiqué à l’AFP un de ses responsables. Dans le cadre de cette trêve, 42 otages — femmes, y compris des soldates, enfants, personnes âgées et malades — pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens, selon que les otages soient des civils ou des militaires, et au rythme d’un otage par jour, avait ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat.

Selon la chaîne hébraïque Kan, les revendications du Hamas portent sur la garantie de l’accord par la Russie et la Turquie garantissent l’accord, ce que rejette Israël. La libération de toutes les personnes qui avaient été libérées dans le cadre de l’accord Shalit, mais qui ont été de nouveau arrêtées (Israël est prêt à libérer certaines d’entre elles). Et, enfin, le Hamas a déclaré qu’il ne serait pas en mesure de s’engager sur le nombre de personnes kidnappées qui pourraient être libérées avant la première semaine du cessez-le-feu.

Cependant, le dilemme est qu’il n’y a toujours pas d’accord sur cette question au niveau politique et sécuritaire israélien.

Alors que les deux membres du cabinet de guerre, Benny Gantz et Gadi Eizenkot, se tiennent à la tête de la coalition qui aspirent à un accord, B. Netanyahu dirige une coalition non déclarée pour contrecarrer et torpiller tout accord potentiel. De hauts responsables israéliens estiment que B. Netanyahu s’efforce de gagner du temps et de « saboter » les pourparlers, en tentant continuellement de renvoyer la décision au mini cabinet de sécurité, après le « cabinet de guerre », où il dispose dans un premier temps d’une majorité qui vote en faveur de ses orientations.

Les analystes israéliens parlent « d’Israël entrant dans un dangereux dilemme stratégique du fait qu’il se dirige vers une longue guerre d’usure, sur deux fronts ».

Amos Harel, analyste militaire au journal israélien Haaretz, a affirmé « qu’Israël se trouve actuellement face à un dilemme stratégique unique », que ce soit à Gaza ou au Liban. A. Harel a adressé de vives critiques au Premier ministre d’occupation israélienne Benjamin Netanyahu, affirmant que « la crise est exacerbée par un dirigeant dont la principale préoccupation est sa survie personnelle et son évasion de la justice », soulignant que Netanyahu « ne présente pas au public israélien la gravité de la situation sécuritaire et politique, mais répand plutôt des illusions de succès et de réalisations, jusqu’aux faux espoirs de victoire absolue ». L’analyste militaire israélien a noté que « cette victoire (dont parle Netanyahu) ne semble pas à portée de main, alors que l’on doute que quiconque sache comment la dessiner », soulignant « la difficulté de s’appuyer sur un changement soudain de position de Netanyahu qui conduire à une amélioration de la situation ».

Il estime que la sortie de la situation difficile israélienne à l’heure actuelle dépend principalement de l’administration Biden, qui, selon lui, « a déjà ôté ses gants ces dernières semaines dans son traitement du Premier ministre ». A. Harel s’interroge sur la possibilité que l’administration Biden réussisse à imposer un cessez-le-feu et à finaliser l’accord sur les prisonniers, et considère que « son succès n’est pas encore clair », mais il considère également ce qu’il décrit comme « l’attaque manifestement impolie contre Netanyahu par le leader de la majorité démocrate au Sénat américainest une bonne nouvelle en fait ».

Chuck Schumer, leader de la majorité démocrate au Sénat US, a critiqué B. Netanyahu, affirmant qu’il « s’est égaré et que les Israéliens choisiront de meilleurs dirigeants s’ils en ont l’occasion ».

Il y a quelques jours, le journal Yedioth Ahronoth a rapporté que la pression mondiale sur « Israël augmente à mesure que cette guerre se prolonge, sans présenter de plans pour le soi-disant lendemain en l’absence d’une stratégie claire », ce qui conduirait également à un « déclin du soutien à Israël dans le monde ». Des voix de plus en plus nombreuses réclament la fin de cette guerre.

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