« J’espère que le (président élu Donald) Trump conduira à la paix régionale et mondiale et ne contribuera pas, au contraire, à un bain de sang ou une guerre », a déclaré le nouveau président réformiste de l’Iran, dans une interview réalisée dans son pays par la chaîne NBC News, à moins d’une semaine de l’investiture du 47e président américain.
Washington et Téhéran n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans et D.Trump a suggéré plusieurs fois, lors de sa campagne, qu’Israël pourrait frapper des installations nucléaires iraniennes.
« Nous réagirons à n’importe quelle action. Nous ne craignons pas la guerre, mais nous ne la cherchons pas », a répondu M. Pezeshkian, par le biais d’un traducteur, interrogé sur la perspective de frappes militaires israéliennes, avec l’accord des Etats-Unis, contre des sites nucléaires de son pays.
Dans le même temps, son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, a fait état mardi d’une volonté « sérieuse » de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni de reprendre les négociations sur ce programme nucléaire, à l’issue de pourparlers à Genève. Les tensions autour du nucléaire civil iranien n’ont fait que se raviver depuis que D. Trump s’était retiré en 2018 d’un accord international de 2015. Ce texte, signé par les Etats-Unis sous la présidence de Barack Obama, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, offrait à l’Iran un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires. Et depuis le retrait de Washington, l’Iran est revenu sur ses engagements en matière d’enrichissement et de contrôle de son programme nucléaire. « Tout ce que nous avons fait jusqu’ici a été pacifique. Nous ne cherchons pas à créer une arme nucléaire. Mais ils nous accusent de chercher à fabriquer une bombe » atomique, s’est défendu le président iranien.
Interrogé par NBC News sur la possibilité de « négociations directes et ouvertes avec le président Trump », le dirigeant iranien s’est montré sceptique. « Le problème n’est pas le dialogue. Le problème réside dans les engagements qui découlent de discussions et de ce dialogue », a-t-il répondu en déplorant que « l’autre partie n’ait pas tenu ses promesses, ni respecté ses obligations ».
A rappeler que le vice-ministre iranien des Affaires étrangères en charge des questions juridiques et internationales a qualifié de « constructives » les discussions menées avec les trois pays européens, à savoir les Etats du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne (E3). Ces pourparlers, qui se sont déroulés à Genève, ont porté sur la levée des sanctions jugées illégales contre la République islamique d’Iran.
Kazem Gharibabadi a indiqué que le troisième cycle de négociations entre l’Iran et les E3 s’est déroulé à Genève. Il a souligné que les échanges ont été sérieux, directs et constructifs, comme il l’a mentionné dans un message diffusé, mardi 14 janvier, sur le réseau social X. Il a également précisé que lors des discussions de lundi, les participants ont abordé divers détails relatifs à la levée des sanctions anti-iraniennes ainsi que des questions liées au programme nucléaire iranien, considérées comme « nécessaires » pour parvenir à un accord.
K. Gharibabadi a souligné l’importance de maintenir une atmosphère favorable pour faciliter la conclusion d’un accord. Selon ses dires, les parties ont convenu de reprendre les négociations, de créer et de maintenir une atmosphère propice pour parvenir un consensus.
Les représentants des ministères des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne ont exprimé leur satisfaction quant aux récentes discussions, les qualifiant de « sérieuses, franches et constructives ».
Dans un communiqué diffusé sur leurs comptes X, ils ont souligné l’importance de ces échanges dans un contexte international complexe, affirmant avoir abordé leurs préoccupations respectives tout en réaffirmant leur engagement envers une solution diplomatique.
Cette réunion tenue à Genève fait suite à des pourparlers précédents menés en septembre 2024, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, ainsi qu’à des négociations qui avaient eu lieu en novembre. Ces discussions s’inscrivent dans un cadre plus large, où les trois pays européens tentent de relancer le dialogue autour de l’accord nucléaire de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global commun (PAGC), dont les États-Unis se sont retirés unilatéralement en 2018. Ce retrait a été suivi par la réimposition de sanctions, ce qui a compliqué davantage la situation.