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A. Guterres aux portes de Rafah : Les tractations de Doha, sous supervision US, patinent

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Bill Burns, patron de la CIA, et David Barnea, son compère du Mossad, ont quitté la capitale qatarie « pour informer leurs équipes respectives dans leur pays de ce cycle » de négociations, a affirmé dimanche à l'AFP une source au fait des discussions. Depuis Rafah, le patron de l’ONU a lancé un appel pressant à la fin des hostilités et à l’ouverture de ce passage stratégique face à l’aide internationale à la population gazaouie. Appel resté inaudible du côté de Tel-Aviv.
A. Guterres aux portes de Rafah : Les tractations de Doha, sous supervision US, patinent

Les pourparlers de Doha se sont « concentrés sur les détails et un ratio pour l’échange d’otages et de prisonniers », a assuré à l’AFP une source impliquée tout en précisant que les « équipes techniques restaient à Doha ». Les pays médiateurs – Etats-Unis, Qatar et Egypte – sont engagés depuis des semaines dans des pourparlers sur une trêve, après cinq mois et demi de guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, et un accord de libération des otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Israël avait annoncé le 21 mars que le chef du Mossad se rendrait le 22 à Doha pour y rencontrer celui de la CIA, ainsi que le Premier ministre qatari et le chef des services de renseignement égyptiens. Il s’agissait de sa deuxième visite en une semaine, après la reprise des pourparlers à la suite de l’échec des efforts visant à obtenir une trêve avant le mois de jeûne du ramadan. Un responsable du Hamas avait fait état samedi de « profondes divergences » avec Israël dans les discussions, notamment sur le cessez-le-feu, le retour complet des personnes déplacées et la gestion de l’aide humanitaire.

Premier soutien de l’Etat hébreu, lui fournissant un soutien en armes supplémentaire depuis le 7 octobre et imposant à trois reprises son veto contre des résolutions de cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l’ONU, Washington a peu à peu adopté une posture plus critique de son allié israélien, qui apparaît néanmoins toujours insuffisante. Le 22 mars, ce sont la Chine, la Russie et l’Algérie qui ont voté contre un nouveau projet de résolution américain, qui ne faisait qu’affirmer la « nécessité » d’un cessez-le-feu. Vassily Nebenzia a dénoncé un texte « hypocrite ». La guerre a été déclenchée le 7 octobre.

Le président français, Emmanuel Macron, a haussé le ton, dimanche 24 mars, envers le Premier ministre israélien, marquant à nouveau « sa ferme opposition » à une offensive israélienne sur Rafah et avertissant que « le transfert forcé de population constituait un crime de guerre ». Lors d’un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement israélien, le dirigeant français a aussi réitéré son appel à « un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza » et condamné « fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation ». Israël a annoncé vendredi la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée en vue d’y bâtir de nouvelles colonies.

Samedi, le secrétaire général des Nations unies s’est rendu en Égypte, et plus précisément aux portes de la bande de Gaza. Antonio Guterres a appelé à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, pour mettre fin au « cauchemar ». Après plus de cinq mois de guerre, alors que l’enclave de Gaza est dévastée, sa population déplacée, au bord de la famine, Antonio Guterres s’est rendu aux portes de Rafah pour attirer l’attention sur la « douleur » des Palestiniens, prisonniers d’un « cauchemar sans fin », a-t-il dit. Il s’est rendu au poste-frontière égyptien au lendemain du rejet d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour une trêve à Gaza, et a insisté sur la nécessité d’un arrêt des combats. « Vous n’êtes pas seul », a-t-il lancé à l’adresse des Palestiniens, lors d’une déclaration à la presse, sans toutefois annoncer de mesure concrète. « Rien ne justifie les attaques horribles du Hamas le 7 octobre. Et rien ne justifie la punition collective subie par le peuple palestinien », considère le numéro un de l’ONU, qui appelle l’organisation palestinienne à « relâcher immédiatement tous les otages » enlevés lors de son attaque sans précédent sur le sol israélien. A. Guterres a par ailleurs demandé à Israël à prendre un « engagement solide » pour faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Il s’est au passage attiré les foudres du ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, qui s’en est vertement pris au patron de l’ONU sur le réseau social X, samedi. A. Guterres « a blâmé Israël pour la situation humanitaire à Gaza, sans condamner de quelque manière que ce soit les terroristes du Hamas qui pillent l’aide », considère le chef de la diplomatie israélienne. Et d’accuser : « Sous son leadership, l’ONU est devenue une organisation antisémite et anti-israélienne. » Israël accuse le secrétaire général de lui imputer exclusivement la responsabilité de la situation humanitaire à Gaza, sans la faire porter de la même façon sur le Hamas. Cette fâcherie avait débuté lorsque A. Guterres avait affirmé que les attaques du groupe palestinien le 7 octobre ne s’étaient pas produites dans le vide. Plusieurs ministres en Israël avaient alors demandé sa démission, l’accusant carrément d’apologie du terrorisme pour sa complaisance présumée vis-à-vis du Hamas. Ils avaient même déclaré que le diplomate n’était désormais plus le bienvenu en Israël.

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