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Un vraquier ciblé depuis le Yémen : Nouvelles frappes US contre les bases « houthis »

Lors d'une rencontre avec son homologue indien, le chef de la diplomatie iranienne a exhorté le Royaume-Uni et les États-Unis à arrêter leurs attaques sur le Yémen, en précisant que les Houthis poursuivraient leurs opérations en mer Rouge tant que l'aide humanitaire ne serait pas acheminée à Gaza. Un vraquier battant pavillon maltais a été visé par un missile tiré depuis le Yémen et l’US Navy assure, de son côté, avoir mené d’autres frappes contre plusieurs sites militaires yéménites.
Un vraquier ciblé depuis le Yémen : Nouvelles frappes US contre les bases « houthis »

Un vraquier grec a été touché par un missile au large du Yémen, a indiqué mardi la société privée de risques maritimes Ambrey, au lendemain d’une attaque similaire contre un navire américain revendiquée par l’armée yéménite. Le navire battant pavillon maltais « a été touché par un missile alors qu’il traversait le sud de la mer Rouge en direction du nord », a affirmé Ambrey en précisant que le vraquier avait poursuivi sa route. L’agence de sécurité maritime britannique, UKMTO, a signalé pour sa part un « incident » au nord-ouest de la ville yéménite de Saleef, sans fournir de détails. Selon Ambrey, le vraquier détenu par une compagnie grecque se dirigeait vers le canal de Suez. Ce navire et d’autres appartenant à la même flotte ont fait escale en Israël depuis le 7 octobre, a-t-elle indiqué. Le général Yahya Saree, porte-parole de l’armée yéménite, a confirmé l’attaque.

Dans cette atmosphère, l’armée américaine a conduit une nouvelle frappe au Yémen visant quatre missiles antinavires dans une partie du pays contrôlée par les rebelles Houthis, ont déclaré deux responsables américains à Reuters. Ces frappes interviennent après celles qui ont été menées la semaine dernière par les Américains et les Britanniques contre une série de sites utilisés par les rebelles houthis du Yémen pour lancer des attaques contre des navires circulant en mer Rouge.

Les Houthis, qui contrôlent la majeure partie du Yémen, ont, à ce jour, mené 27 attaques contre des voies de navigation commerciale en mer Rouge depuis le 19 novembre, en solidarité avec Gaza.

A rappeler que lors d’une visite de Subrahmanyam Jaishankar, ministre indien des Affaires étrangères à Téhéran, lundi 15 janvier, Hossein Amir Abdollahian, son alter ego iranien, s’en est pris ouvertement à Londres et à Washington, exhortant les deux pays à cesser leurs attaques sur le Yémen. « Nous avertissons les États-Unis et le Royaume-Uni de mettre fin à la guerre contre le Yémen et Gaza », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’y avait « pas de solution militaire » au conflit.

Tension persistante

Le 12 janvier dernier, les États-Unis et le Royaume-Uni, avec l’assistance de l’Australie, des Pays-Bas, du Canada et de Bahreïn, ont lancé une série d’attaques sur les infrastructures militaires des Houthis. Faisant écho des déclarations faites par de hauts responsables de Sanaa, il a ajouté que tant que le génocide à Gaza se poursuivrait, « ils empêcheraient le passage des navires appartenant au régime israélien ou des bateaux navigant vers des ports israéliens », a encore précisé le chef de la diplomatie iranienne.

En effet, les rebelles yéménites ont indiqué qu’ils continueraient leurs opérations contre les cargos se dirigeant vers Israël tant que l’aide humanitaire ne serait pas acheminée à Gaza.  Proche des rebelles yéménites, Téhéran a indiqué soutenir « vigoureusement la sécurité du transport maritime dans la région », rapporte le média Tasnim.

De son côté, l’Inde ne partage pas la même position que l’Iran sur le conflit israélo-palestinien et sur le Yémen. Le chef de la diplomatie indienne a exprimé « la forte inquiétude de la communauté internationale » face à cette situation, qui a « un impact direct sur les intérêts énergétiques et économiques de l’Inde ». New Delhi s’est également positionné aux côtés d’Israël dans sa lutte contre le terrorisme. « Le peuple indien se tient fermement aux côtés d’Israël en cette heure difficile », avait déclaré dès le 10 octobre dans un message sur X le Premier ministre indien. D’ailleurs, Narendra Modi est le premier chef de gouvernement indien à avoir fait le déplacement en Israël en 2017.

Selon un article du Nouvel économiste, l’État hébreu est l’un des principaux fournisseurs d’armes à l’Inde depuis deux décennies. En 2021, ces exportations militaires représentaient 8,3 milliards de dollars et comprenaient aussi bien des drones, des missiles antiaériens, que des missiles sol-air.
A rappeler que le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) avait confirmé l’attaque d’un navire américain au marge d’Aden.  On signale aussi qu’un chasseur américain a abattu un missile de croisière antinavire tiré sur le destroyer de la marine américaine Laboon depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis.

Craintes chypriotes

A signaler aussi que quelque 300 personnes ont manifesté dimanche dans le sud de Chypre contre l’implication des bases militaires britanniques de l’île méditerranéenne orientale dans les conflits à Gaza et au Yémen. « Bases militaires britanniques, partez ! Chypre est un pont pour la paix et la collaboration des peuples », pouvait-on lire sur une affiche du Cyprus Peace Council (CPC) qui organisait la manifestation devant la base de la Royal Air Force (RAF) d’Akrotiri, territoire britannique d’outre-mer depuis l’indépendance de Chypre en 1960.

« Nous ne pouvons pas accepter que, depuis Chypre, nous soyons impliqués dans des attaques contre des peuples et des pays voisins (…) Chypre doit avoir un statut neutre », a déclaré à l’AFP Tassos Costeas, président du CPC.

Selon un site d’information militant au Royaume-Uni, la base d’Akrotiri a été un point de départ de vols britanniques et américains vers Israël, proche allié du Royaume-Uni et des Etats-Unis, à qui des équipements militaires auraient été livrés.

T. Costeas a remis une lettre à l’administration de la base demandant la fin de l’implication de Chypre dans la guerre à Gaza, mais aussi la fin des bombardements au Yémen. Un porte-parole du ministère britannique de la Défense a assuré cette semaine « qu’aucun vol de la RAF vers Israël n’avait transporté de cargaison mortelle ». Les forces britanniques soutiennent « l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza » et ont « livré 87 tonnes d’aide britannique et chypriote à l’Egypte pour la population de Gaza », a-t-il ajouté.

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