Les habitants de la ville de Figuig s’opposent depuis 7 mois à la cession de la gestion des ressources hydriques de la région à « Al Sharq Distribution ». Face à une telle persévérance, la moitié des membres du Conseil communal de Figuig ont opté pour la démission collective. Dans leur « déclaration de démission », ils relèvent que leur décision est le résultat de « plus de 190 jours de protestations ignorées et du mépris flagrant pour une approche participative dans la décision d’adhérer à la société régionale ». Ils soulignent que, malgré les garanties de la Constitution concernant la consultation des habitants dans la gestion de leurs affaires locales, leurs voix ont été systématiquement étouffées. Plus, ils dénoncent « la privation de droits fondamentaux en tant qu’opposition, notamment l’impossibilité d’inscrire des points à l’ordre du jour des sessions », les réduisant ainsi au silence dans les débats cruciaux. Et se déclarent fermement contre cette nouvelle législation imposée pour la gestion de l’eau à Figuig.
Les démissionnaires font également savoir que les acteurs extérieurs, introduits par cette législation, méconnaissent profondément les spécificités uniques de la ville de de Figuig et de son réseau hydraulique délicat. Pour ces membres, « adopter cette loi reviendrait à trahir l’héritage immémorial et la résilience des Figuiguis, des valeurs tissées dans le sable et l’eau de cette terre ».
Il convient de rappeler que le Conseil communal de Figuig avait unanimement voté, en octobre dernier, contre le transfert de la gestion de l’eau à la société « Al-Sharq Distribution ». Décision qui, en étant ignorée, a mis le feu aux poudres. La mobilisation des habitants de Figuig est loin de retomber.