Au cours de sa récente réunion à Casablanca, la coordination syndicale de la santé, qui regroupe tous les syndicats représentant le corps médical, a défini les prochaines étapes de la lutte à engager pour faire face au « refus du gouvernement de répondre aux revendications légitimes de la profession et de nier les accords signés entre le ministère de la Santé et tous les syndicats du secteur ». Ce nouvel accès de fièvre qui se saisit du personnel de la santé interpelle, dès lors, sur le sort qui leur est réservé. Nul besoin d’épiloguer sur les défis induits par la protection sociale et le rôle imparti aux ressources humaines pour réussir le processus de généralisation de la couverture médicale…
Battant le rappel de ses affiliés, la coordination a décidé de réagir par un sit-in devant le parlement coïncidant, le 23 mai, avec le lancement d’une grève nationale de 48 heures. La mobilisation concerne tous les établissements de santé, à l’exception des services d’urgence et de réanimation, assure-t-on.
Pour la suite, tout dépendra de l’attitude de l’Exécutif rétif quant à la prise en charge des engagements engendrés par les accords et procès-verbaux signés entre le ministère de la Santé et les syndicats du secteur. La coordination assure ne reculer devant rien pour la préservation de tous les droits et acquis des professionnels de la santé, en particulier le statut de fonctionnaire public, la gestion des postes financiers et des salaires du budget de l’État, ainsi que le maintien des situations administratives actuelles établies dans le cadre du régime général de la fonction publique et de toutes les garanties qui en découlent. Autant dire qu’un climat de défiance règne dans ce secteur qui représente un pilier de « l’Etat social » mis en avant par l’Exécutif. Une architecture qui s’accommoderait mal d’un lâchage au profit du secteur privé !
Il y a lieu de souligner qu’en parallèle, le bouillonnement est toujours d’actualité dans les facultés de médecine. En cause, le réaménagement des curricula dont les étudiants ne veulent pas. Les « mesures punitives » qui visent les étudiants-médecins sont dénoncées par l’Organisation du renouveau estudiantin. Le sit-in observé samedi devant le Parlement en dit long sur le marasme qui risque de coûter cher au pays si jamais la menace de l’année blanche, brandie par le gouvernement, est mise à exécution…