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Tension russo-occidentale : Mobilisations tous azimuts de part et d’autre

La situation en Ukraine est au centre des préoccupations à Bruxelles. Parallèlement au renforcement de l’Otan à l’Est, démarche appuyée par Londres, les ministres des Affaires étrangères de l’UE multiplient les contacts avec le département d’Etat US. Démarche qui implique aussi Joe Biden. La Russie qui attend les réponses de Washington sur ses demandes lance, de son côté, des manœuvres dans la Baltique.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Alliance, a annoncé dans la matinée que les forces de l’Otan étaient prêtes à répondre en cas de besoin à toute menace, et que ces forces vont être accrues en Europe de l’Est. Dans sa déclaration, J. Stoltenberg rappelle que des frégates et des avions de combat sont envoyés par le Danemark pour soutenir la Lituanie, que l’Espagne envoie des navires rejoindre les forces navales de l’Otan et envisage d’envoyer des avions de combat en Bulgarie, et rappelle enfin que les Pays-Bas dépêchent deux avions de chasse en Bulgarie également, et placent des navires et des forces terrestres en attente pour la Force de réaction de l’Otan…
J. Stoltenberg dit par ailleurs que la France s’est dit prête à envoyer des troupes en Roumanie et que les États-Unis envisagent d’accroître leur présence militaire dans la partie orientale de l’Alliance. « L’Otan continuera de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger et défendre tous les Alliés, y compris en renforçant sa partie orientale », précise le communiqué. Un communiqué très ferme, même s’il n’inclut pas réellement de nouvelles annonces, mais fait le point sur les renforts qui ont déjà été actés.
Le secrétaire général de l’Alliance avait reçu lundi la ministre britannique des Affaires étrangères alors que le Royaume-Uni a fait évacuer de Kiev ses personnels non essentiels, à l’instar des États-Unis, au grand dam de l’Ukraine. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a mis en garde ce lundi matin la Russie : une invasion de l’Ukraine engagerait la Russie dans un conflit « violent et sanglant » et reviendrait à créer « une nouvelle Tchétchénie », a-t-il martelé sur les chaînes de télévision.
La réaction du Kremlin n’a pas tardé après les annonces de J. Stoltenberg en particulier : Moscou accuse l’Otan et les États-Unis d’« exacerber » les tensions en décidant de déployer des navires et des avions de combat en Europe orientale, sur fond de craintes occidentales d’une attaque russe contre l’Ukraine. « Les tensions sont exacerbées par les annonces et les actions concrètes des États-Unis et l’Otan », a déclaré aux journalistes Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, au sujet du déploiement de nouvelles forces de l’Alliance en Europe de l’Est.
Du côté de l’Union européenne, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait affirmé qu’il n’y a pas de raison de procéder à de telles évacuations, car « il ne faut pas dramatiser ». Il n’y aura pas d’évacuations européennes, sauf si le ministre américain des Affaires étrangères Antony Blinken fournit des informations « qui les justifieraient ».
En fin d’après-midi, Washington a annoncé que le président américain a eu des entretiens, depuis la Situation Room, avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Charles Michel, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre italien Mario Draghi, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, le président polonais Andrzej Duda et le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Les Européens sont en train de peaufiner l’arsenal de sanctions dont ils menacent la Russie et, dans le même temps, la Commission propose d’allouer une aide financière au gouvernement ukrainien : des prêts et des subventions à hauteur d’un milliard deux cents millions d’euros.
A signaler que Moscou n’est pas resté les bras ballants devant une telle pression. Ainsi, vingt bateaux de la marine russe se sont déployés lundi en mer Baltique pour des manœuvres navales, selon l’agence de presse russe RIA, dans un contexte de tensions accrues entre Moscou et les puissances occidentales autour de l’Ukraine. Les navires vont réaliser des exercices centrés sur la défense navale et anti-aérienne, a indiqué RIA citant la flotte de la Baltique.
La Russie a indiqué lundi qu’elle réagirait de manière « appropriée » si les États-Unis choisissaient d’envoyer des soldats en Europe de l’Est, après une information du New York Times indiquant que Washington envisageait une telle option.

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