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Tapis roulant de bombes sur Gaza : Pas d’accalmie en vue !

Le ministère de la Santé de Gaza a révélé un nouveau bilan chiffré de la situation humanitaire dans la bande de Gaza au 15eme jour de l’offensive israélienne soutenue par les pays occidentaux. Durant ces 24 dernières heures, 29 massacres ont été perpétrés causant la mort de 248 Palestiniens et blessant 400 autres. Le bilan risque de se creuser d’ici la fin de la journée au regard du ballet incessant des chasseurs-bombardiers israéliens dans le ciel de Gaza.
Tapis roulant de bombes sur Gaza : Pas d’accalmie en vue !

Rien n’est épargné par les bombes lancées depuis le ciel que domine sans partage l’aviation israélienne.  Ainsi, 26 tours résidentielles ont été entièrement détruites samedi dans la ville al-Zahraa au centre de l’enclave, poussant 600 Palestiniens à fuir. La résistance palestinienne riposte avec les moyens dont elle dispose, disproportionnés par rapport à la puissance de feu israélienne. Les Brigades al-Qassam ont revendiqué des tirs contre la colonie d’Ashkelon en riposte aux massacres israéliens contre les civils palestiniens.

A Gaza, on signale 550 massacres contre les familles palestiniennes qui ont perdu 3.353 de leurs proches et membres. Et le décompte est loin d’être définitif puisque nombre d’entre eux se trouvent encore sous les décombres, précise le ministère de la Santé gazaoui.

Désormais, le chiffre des morts a atteint 4385 dont 1756 enfants et 967 femmes, auxquels s’ajoutent 13.561 blessés. A signaler que le Hamas a annoncé le décès, dans la journée, d’Oussam al-Mazini, membre de son Bureau politique, dans un raid israélien contre la bande de Gaza. Le ministère souligne que 70% des victimes sont des enfants, des femmes et des personnes âgées.

Evoquant la dégradation de la situation sanitaire et médicale, le ministère a révélé que 51 cadres médicaux ont été tués, et 87 autres blessés. 7 hôpitaux sont hors service, et 25 centres médicaux ont fermé en raison des pénuries de carburant ou parce qu’ils ont été bombardés. Le communiqué du ministère rend compte de l’assèchement des ressources hospitalières dans la bande de Gaza.

Dans un communiqué, on révèle que le taux d’occupation des lits dans les hôpitaux dépassait les 150%, soulignant que les hôpitaux de la bande sont obligés d’installer plusieurs tentes pour accueillir le grand nombre de blessés et de malades.

Concernant le convoi de 20 camions d’aide qui est entré dans la bande de Gaza assiégée plus tôt samedi, le ministère a déclaré que « l’entrée d’un nombre limité de camions ne constitue que 3% des besoins sanitaires et humanitaires qui entraient quotidiennement dans la bande de Gaza avant l’agression », rappelant que plus de 600 camions entraient par jour dans la bande de Gaza avant l’offensive israélienne. Le ministère a déploré l’exclusion de l’entrée de carburant dans le cadre de l’aide humanitaire ce qui selon lui « aggravera le risque pour la vie des malades et des blessés et (compromettra) la poursuite des services vitaux ». Il a révélé que les Israéliens ne cessent de menacer de bombarder les hôpitaux dans la bande de gaza, après le bombardement de l’hôpital Baptise al-Ahli al-Arabi indiquant que les derniers avertissements menacent l’hôpital al-Qods dans la ville de Gaza. D’ailleurs, non loin de cet établissement, des morts et des blessés ont été signalés dans le bombardement de deux restaurants.

Compte-goutte à Rafah

La télévision égyptienne avait montré plusieurs camions traverser l’immense porte du poste-frontière au 15e jour de guerre entre Israël et le Hamas, alors que des tonnes d’aide s’entassent depuis des jours dans l’attente d’un passage vers les 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants et adolescents, privés d’eau, d’électricité ou de carburant. Seuls vingt camions du Croissant-Rouge égyptien, qui se charge de l’acheminement de l’aide des différentes agences de l’ONU, sont entrés dans le terminal égyptien, a constaté un correspondant de l’AFP sur place. Côté terminal palestinien, un journaliste de l’AFP a vu 36 semi-remorques vides entrer dans le terminal en direction de l’Egypte, en préparation du chargement de l’aide. Quatre ambulances, deux véhicules de l’ONU et deux véhicules de la Croix-Rouge étaient également visibles côté palestinien.

Le président américain avait affirmé mercredi dernier avoir obtenu du président égyptien la garantie de « laisser jusqu’à 20 camions traverser », un nombre totalement insuffisant selon l’ONU qui estime à au moins 100 camions par jour les besoins des Gazaouis. Avant la guerre, ils dépendaient déjà pour 60% d’entre eux de l’aide alimentaire internationale. Le 20 octobre, Antonio Guterres avait appelé depuis Rafah en Egypte, l’unique ouverture sur Gaza qui ne soit pas aux mains d’Israël, au « passage rapide » de l’aide humanitaire vers le territoire palestinien assiégé. Israël refuse catégoriquement d’ouvrir ses passages frontaliers avec Gaza et a précisé qu’il s’assurerait que l’aide ne parvienne pas au Hamas mais seulement aux « civils » du « sud de la bande de Gaza ».

A.Guterres a déclaré vendredi 20 octobre qu’il était « essentiel d’avoir du carburant » côté palestinien pour pouvoir distribuer l’aide aux Gazaouis. Pour les observateurs, ce sont ces cargaisons de fuel qui pourraient être les plus problématiques pour Israël, qui impose depuis 16 ans un strict blocus à Gaza, notamment sur les biens qui pourraient servir à la fabrication d’armements ou d’explosifs. Pour le patron de l’ONU, les camions d’aide « sont une bouée de sauvetage, la différence entre la vie et la mort pour beaucoup de Gazaouis ».

Au terminal lui-même, côté palestinien, des détenteurs de passeports étrangers attendent en vain depuis plusieurs jours. « On doit réunir les conditions pour que les étrangers qui se trouvent à Gaza et qui veulent en partir puissent le faire », a déclaré A. Guterres. Depuis des jours des avions du monde entier amènent de l’aide alimentaire ou médicale dans le Sinaï égyptien, frontalier de Gaza, où le bilan des bombardements israéliens n’en finit pas d’enfler.

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