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Report de la présidentielle au Sénégal : Des protestations et des morts…

Au Sénégal, le bras de fer après le report de l’élection présidentielle se poursuit. Des manifestations ont été dispersées par les forces de l'ordre, vendredi 9 février, dans plusieurs villes. Au moins deux personnes sont décédées.
Report de la présidentielle au Sénégal : Des protestations et des morts…

Un second décès a été annoncé samedi matin à Dakar, après celui d’un étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Selon un responsable de l’université, ce dernier est mort « des suites de blessures subies lors des manifestations ». Le parquet a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de son décès. Dans un communiqué, samedi 10 février, le ministère de l’Intérieur affirme que « les forces de défense et de sécurité ne sont pas intervenues dans le campus où le décès est survenu. » Des représentants étudiants de Saint-Louis ont indiqué la reprise de la mobilisation à l’UGB « pour que justice soit faite » et que « la démocratie soit respectée ».

La deuxième victime originaire de Pikine, banlieue de la capitale, aurait reçu une balle vendredi dans le quartier de Colobane. « Il ne participait pas aux manifestations, mais était venu faire des achats », indique sa famille. Les autorités n’ont pas encore communiqué à ce sujet.

Le Croix-Rouge signale compiler les données de ses comités dans les différentes régions pour faire un bilan des affrontements de vendredi. Plusieurs associations de journalistes dénoncent des violences ciblées des forces de l’ordre contre des consœurs et confrères venus sur le terrain couvrir les événements.

Sur le plan juridique, quatorze candidats à la présidentielle ont déposé un recours devant la Cour suprême pour demander l’annulation du décret pris par le président Macky Sall pour reporter le scrutin. Parallèlement, des députés ont saisi cette semaine le Conseil constitutionnel contre la loi votée le 5 février à l’Assemblée et qui reporte l’élection au 15 décembre.  Dans une interview accordée à l’agence de presse américaine AP et publiée samedi matin, le président Macky Sall défend sa décision de reporter l’élection. Il affirme « être tout à fait prêt à passer le relais », mais ne dit pas s’il accepterait ou non la décision du Conseil constitutionnel si celui-ci rejetait le report. « Il est trop tôt pour envisager cette perspective. Lorsque la décision sera prise, je pourrai dire ce que je ferai », explique-t-il.

Sur le plan international, les États-Unis, via leur ambassade à Dakar, ont une nouvelle fois appelé vendredi au « rétablissement du calendrier électoral ». L’Union européenne a de son côté appelé les autorités à « organiser l’élection le plus rapidement possible ».

Le Collectif citoyen « Aar Sunu Election » (« Protégeons notre élection », en wolof) qui regroupe des mouvements de la société civile, des organisations religieuses et des syndicats, a d’ores et déjà prévu une mobilisation mardi 13 février.

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