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Pour Amnesty International : La pandémie a bon dos pour être liberticide

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Un rapport d'Amnesty dénonce l'utilisation de la pandémie par certains gouvernements pour restreindre la liberté d'expression. Si la Chine ou la Russie sont pointées du doigt, d'autres pays semblent passer sous les radars de l'ONG.

De nombreux gouvernements à travers le monde ont profité de la pandémie de coronavirus pour mettre en place des entraves «sans précédent» à la liberté d’expression et faire taire les critiques : c’est la conclusion que dresse Amnesty International dans un rapport publié le 19 octobre.
L’ONG a souligné que, combinées à une vague de désinformations, ces mesures répressives ont souvent empêché les populations d’avoir accès à des informations exactes sur le virus, pourtant indispensables pour leur permettre d’y faire face dès l’émergence de la pandémie début 2020.
«Tout au long de la pandémie, des gouvernements ont lancé une attaque sans précédent sur la liberté d’expression», a déclaré dans un communiqué Rajat Khosla, responsable d’Amnesty International. «Des canaux de communication ont été pris pour cibles, des réseaux sociaux censurés et des organes de presse fermés», a-t-il précisé, en ajoutant que «des journalistes et des professionnels de santé ont été réduits au silence et emprisonnés».
Pour Amnesty, le manque d’informations résultant a constitué un facteur aggravant le bilan de la pandémie, qui approche les cinq millions de morts. Si le phénomène décrit est global, le rapport s’attarde sur certains gouvernements.
L’ONG cite notamment le cas de la Chine, où plus de 5 000 enquêtes pénales avaient été ouvertes en février 2020 contre des personnes accusées de «fabriquer et volontairement répandre des informations fausses et préjudiciables» sur la nature et l’étendue de l’épidémie. En Tanzanie, le gouvernement de l’ancien président John Magufuli – qui n’a cessé de minimiser l’impact du coronavirus et refusé de prendre des mesures pour endiguer la pandémie – a eu recours à des lois interdisant et punissant les «fausses informations» pour restreindre notamment l’activité des médias. Au Nicaragua, les autorités ont adopté une législation visant à lutter contre la cybercriminalité, qui leur permet en fait de «punir ceux qui critiquent les politiques du gouvernement» et de «réprimer la liberté d’expression».
Amnesty pointe en outre du doigt une loi en Russie sanctionnant sévèrement la diffusion de fausses informations relatives au coronavirus, estimant que cette mesure risque fort de rester en place une fois la pandémie terminée. Parmi les pays dont l’action est pointée du doigt par Amnesty figurent pêle-mêle Cuba, Venezuela, Brésil, Serbie, Thaïlande, Ouzbékistan ou encore, entre autres, les pays du Golfe. Le gouvernement français échappe pour sa part à cette liste. Par ailleurs, certains pays semblent passer sous le radar de l’ONG comme par exemple l’Australie, qui, dans le cadre de sa stratégie sanitaire, a pris des mesures parmi les plus liberticides au monde telles que des amendes ou des arrestations prévues pour les citoyens appelant à manifester contre ces mesures, mais ne figure pourtant pas dans la liste.
Outre les gouvernements, l’ONG basée à Londres a critiqué les plateformes numériques, qui n’en font pas assez selon elle pour lutter contre la désinformation. Tout cela «rend de plus en plus difficile pour des personnes de se faire une opinion totalement informée et de faire des choix en connaissance de cause sur leur santé», a-t-elle souligné. Une information exacte est pourtant «cruciale», selon elle, pour «réduire l’hésitation vaccinale».

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