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Nouvelle agression américano-britannique contre le Yémen : Un mois accordé aux Américains et Britanniques pour quitter le Yémen

L’armée yéménite a averti mardi qu’elle ripostera aux nouvelles frappes américano-britanniques menées dans la nuit de lundi à mardi contre des positions au Yémen, sur fond d’escalade liée à la guerre israélienne contre la bande de Gaza. Plus, Sanaa donne un ultimatum d’un mois aux Américains et Britanniques présents au Yémen pour quitter le pays.
Nouvelle agression américano-britannique contre le Yémen : Un mois accordé aux Américains et Britanniques pour quitter le Yémen

« Ces attaques ne resteront pas sans réponse et impunies », a déclaré le général Yahya Saree, porte-parole de l’armée yéménite, quelques heures après la deuxième attaque conjointe des Etats-Unis et du Royaume-Uni depuis le 12 janvier. Dans un post sur le réseau social X, il a chiffré à 18 les raids menés, qui ont visé selon lui des positions dans les provinces de Sanaa, Hodeida, Taëz et Al-Bayda. Il n’a pas précisé si les frappes avaient fait des victimes. D’après la chaîne Al-Massirah, proche de l’organisation Ansarullah, des frappes ont notamment ciblé la base militaire d’Al-Dailami, au nord de Sanaa.

Dans un communiqué militaire conjoint, les forces américaines et britanniques avaient indiqué, lundi soir, avoir visé huit cibles des forces yéménites de Sanaa dont « un site souterrain de stockage et des sites de missiles et de surveillance aérienne ». L’objectif est d’ « affaiblir l’arsenal que les Houthis utilisent pour mettre en danger le commerce mondial et les vies de marins innocents », indique le communiqué. « Nous n’allons pas hésiter à défendre des vies et le libre flux du commerce dans l’un des passages navigables les plus importants du monde. »

Mais le gouvernement de Sanaa dément régulièrement cette rhétorique. Il assure n’avoir visé que les navires israéliens ou ceux se rendant ver les ports de la Palestine occupée afin d’exercer la pression sur le régime sioniste et l’amener à accepter un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à mettre fin à son blocus. Ce dernier inflige à la population la pire catastrophe humanitaire, après avoir tué et blessé plus de 100.000 personnes en près de 110 jours. En riposte, selon la version israélienne, à la mort de 1140 Israéliens.

Les cibles visées dans la nuit incluent « des systèmes de missiles et lanceurs, des systèmes de défense antiaérienne, des radars et des locaux de stockage d’armement profondément enterrés », a argué le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).

« Ce que nous avons fait à nouveau, c’est envoyer le message le plus clair possible que nous continuerons à réduire la capacité (des Houthis) à mener des attaques », a averti mardi David Cameron, chef de la diplomatie britannique.

« L’agression américano-britannique ne fera qu’accroître la détermination du peuple yéménite à assumer ses responsabilités morale et humanitaire envers les opprimés de Gaza », a commenté sur X Mohammed al-Bukhaiti, haut responsable d’Ansarullah.

Ali al-Qahoum, autre responsable yéménite, membre du Bureau politique d’Ansarullah a déclaré que les raids américains et britanniques bombardent des sites qui avaient été bombardés auparavant.

Rappelant que ce qui menace le commerce maritime mondial est la présence militaire américano-britannique intensive et illégale au mépris des lois internationales, il a mis en garde « les Etats du monde de se faire leurrer par les mensonges des Américains et des Britanniques et leurs tentatives de les fourvoyer et de déformer l’image du Yémen et ses opérations destinées à aider la Palestine et son peuple opprimé ».

« La riposte à l’offensive américano-britannique sera forte et une sorte de guerre ouverte », a-t-il affirmé assurant que « le Yémen dispose des moyens de leur rendre la pareille doublement »

Avant ces frappes, les forces yéménites avaient affirmé avoir mené une nouvelle attaque contre « le cargo militaire américain Ocean Jazz à l’aide de missiles », dans le Golfe d’Aden. Sollicité par l’AFP, un responsable du Pentagone a qualifié de « fausse » cette information.

Il y a deux jours, le Centcom a livré sa version sur la mort de deux Marines dans le golfe d’Aden. Assurant que l’un d’entre eux a péri en glissant d’une échelle et l’autre lorsqu’il a plongé derrière lui.

Depuis mi-novembre, les forces armées yéménites ont tiré de nombreux missiles et drones contre des navires qui se rendaient vers les ports israéliens. Ces attaques ont incité les grands transporteurs maritimes à dérouter leurs navires de cette zone, ce qui rend le trajet plus long et plus onéreux entre l’Asie et l’Europe, ce qui a fait grimper en flèche les frais d’assurances.

Lundi, les forces yéménites ont répété qu’ils continueraient à « empêcher les navires israéliens » de passer en mer Rouge et dans le golfe d’Aden jusqu’à la fin de la guerre à Gaza.

Dans l’après-midi de ce mardi, la Société de consultations sécuritaires britannique Ampry a assuré qu’un transporteur battant pavillon US a été touché par un missile pendant qu’il naviguait à l’est du Golfe d’Aden.

Les rebelles Houthis du Yémen ont donné un mois aux Américains et Britanniques travaillant pour l’ONU et les organisations humanitaires dans les zones sous leur contrôle pour partir, a indiqué à l’AFP un responsable de l’ONU. Dans un courrier daté du 20 janvier et partagé sur les réseaux sociaux, les autorités de Sanaa, capitale contrôlée par les Houthis, ont informé le bureau du Coordonnateur résident des Nations unies au Yémen, et à « travers lui toutes les organisations humanitaires » que leurs employés ayant la nationalité américaine ou britannique avaient un mois pour « se préparer à quitter le pays ». « Ils doivent être prêts à partir dès l’expiration de ce délai », selon le document. Un responsable des Nations unies a confirmé avoir reçu ce mémo. « L’ONU et ses partenaires attendent de voir quelles seront les prochaines étapes », a-t-il affirmé à l’AFP sous couvert de l’anonymat.

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