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Massacre de l’hôpital al-Maamadani à Gaza : Israël insoupçonnable pour Washington et consorts

Comme il fallait s’y attendre, l'armée israélienne a communiqué dans la soirée en rejetant toute responsabilité dans les deux frappes ayant visé l’hôpital Baptiste (al-Ahli al-Arabi/ al-Maamadani). Après avoir fait endossé dans un premier temps ce crimes sans nom au Hamas, les responsables israéliens se sont rétractés pour en attribuer la paternité au Jihad islamique.
Massacre de l’hôpital al-Maamadani à Gaza : Israël insoupçonnable pour Washington et consorts

« D’après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l’hôpital », affirme l’armée israélienne. Un porte-parole sioniste insiste : Israël ne cible pas les hôpitaux. Oubliant au passage les appels lancés aux divers centres de soins de suspendre leurs activités. Le mensonge est trop gros pour être gobé, les bombes dont disposent les deux principales factions palestiniennes qui combattent Israël depuis le 7 octobre sont loin de rivaliser, en termes de destruction, avec les bombes US livrées récemment à Israël. Faut-il rappeler aux uns et aux autres que les Israéliens mentent comme ils respirent eux qui ont mobilisé les médias US, CNN en tête, pour affirmer que les commandos palestiniens qui ont mené l’opération Déluge d’al-Aqsa avaient décapité une quarantaine de bébés !

À Ramallah, une importante manifestation a eu lieu immédiatement après la frappe sur l’hôpital de Gaza appelant à la démission du président palestinien, Mahmoud Abbas. Les forces de sécurité palestiniennes ont tiré des grenades de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.

Depuis Amman, M. Abbas, a dénoncé un « massacre », décrété trois jours de deuil national et annulé une rencontre prévue avec Joe Biden, en compagnie du Roi Abdallah II de Jordanie et du Raïs égyptien Abdelfattah Al-Sissi. Des manifestations spontanées ont eu lieu dans plusieurs capitales et villes arabes et musulmanes. A Beyrouth, les manifestants ont mis le feu à l’entrée de l’ambassade US, une des plus grandes au monde. A Tunis, les manifestants se sont amassés devant l’ambassade de France et entonné des slogans contre les USA et la France, tenus pour responsables du drame qui se déroule à Gaza. Le départ de l’ambassadrice française a même été exigé. A Ankara, comme à Istanbul, des milliers de manifestants ont campé devant les représentations israéliennes pour dénoncer le massacre à ciel ouvert à Gaza. A Sanaa, mais aussi dans d’autres villes yéménites, des milliers de manifestants battaient le pavé en affichant une solidarité sans faille avec la Palestine. Recep Tayyip Erdogan, président turc, a exigé « l’arrêt de cette violence sans précédent à Gaza ». « J‘invite toute l’humanité à agir pour mettre fin à cette brutalité sans précédent à Gaza », sur le réseau social X, anciennement Twitter.

En Irak, à Bagdad, les foules ont tenté de marcher sur l’imposante ambassade  US dans la zone verte. Mais les manifestants ont été dissuadés par le déploiement d’un imposant cordant sécuritaire. Au Maroc aussi des manifestations ont été signalées… Autant dire que la rue bout dangereusement pour les régimes en place. En Jordanie, les manifestants qui ont réagi à l’annonce du bombardement sanguinaire de l’hôpital de Gaza, ont ciblé l’ambassade d’Israël et exigent depuis le départ des diplomates israéliens.

Le Hezbollah libanais a appelé à observer une « journée de colère » mercredi pour condamner un tir meurtrier contre un hôpital de la bande de Gaza, un « massacre » dont il accuse Israël.

La Russie et les Émirats arabes unis ont appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces deux pays « ont demandé la tenue d’une réunion publique urgente du Conseil de sécurité des Nations unies dans la matinée du 18 octobre en raison de la frappe sur un hôpital de Gaza », a indiqué Dmitri Polianskiï, ambassadeur adjoint russe à l’ONU, sur Telegram.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait savoir que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont il est le directeur général, « condamne avec force l’attaque sur l’hôpital Al Ahli Arab au nord de Gaza ». Sur X (ex-Twitter), il martèle : « Nous appelons à la protection immédiate des civils et des personnes de santé, ainsi qu’à l’annulation des ordres d’évacuation ». Il ponctue son message avec le hashtag #NotATarget (Pas une cible).

Ahmed Aboul Gheit, chef de la Ligue arabe basée au Caire, appelle « l’Occident à faire cesser immédiatement la tragédie » à Gaza. Cette attaque est le fruit d’un « esprit diabolique », lance-t-il dans un message posté sur X. « Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice », a-t-il prévenu.

Attaquer une infrastructure civile n’est pas conforme au « droit international », a déclaré de son côté le président du Conseil européen Charles Michel. « Il semble que c’est confirmé, et une attaque contre une infrastructure civile n’est pas conforme au droit international », a déclaré Charles Michel qui a aussi exprimé son « émotion ». Le président du Conseil européen s’exprimait à l’issue d’un sommet par visioconférence des 27 pour tenter d’afficher l’unité du bloc à propos de la guerre entre Israël et le Hamas après plusieurs jours de cacophonie. Bien entendu, l’agresseur n’a pas été nommément désigné.  « Rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles », a souligné mardi soir le président français Emmanuel Macron. « Toute la lumière devra être faite », a ajouté le chef de l’État sur X, en appelant également à l’ouverture « sans délai » de l’accès à la bande de Gaza pour l’aide humanitaire. Là aussi, le locataire de l’Elysée n’a pas pipé le moindre mot sur Israël. Au point de pousser Jean-Luc Mélenchon à l’apostropher sur ce qui rend si difficile la condamnation de l’entité sioniste.

Le président américain Joe Biden fait part « de ses plus profondes condoléances pour les vies innocentes perdues dans l’explosion d’un hôpital à Gaza » et souhaite « un prompt rétablissement aux blessés », a fait savoir mardi la Maison Blanche. Le président américain ne se prononce donc pas sur l’origine du tir !

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a dénoncé un « crime de guerre » israélien. « Aucun mot ne peut exprimer pleinement notre condamnation du bombardement par Israël d’un hôpital à Gaza, qui a tué des centaines de personnes », a déclaré M. Faki sur X, appelant la communauté internationale à agir.

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